Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

trompettistes de jazz (les) (suite)

Quelques grands trompettistes de jazz


Leon Beiderbecke, dit Bix Beiderbecke

(Davenport 1903 - New York 1931). Comme beaucoup de jeunes Blancs de Chicago, au début des années 20, il se passionne pour la nouvelle musique noire, représentée par Armstrong. Il fera partie, des grands orchestres commerciaux et de « jazz symphonique » de Charlie Straight, de Jean Goldkette et de Paul Whiteman, dont il sera un des solistes vedettes. Outre la part de légende et de romantisme qui encombrent ses biographies, son discours illustre assez bien certaines contradictions de la musique négro-américaine. Marqué par toute une culture musicale européenne et admirateur des improvisateurs noirs, il fut un des rares « inventeurs » blancs de jazz.
enregistrement : Singin’ the Blues (1927).


Clifford Brown

(Wilmington 1930 - 1956). En 1953, il fait partie du grand orchestre de Lionel Hampton. L’année suivante, avec le batteur Max Roach, il forme un quintette dont la popularité préfigure un peu celle, des Jazz Messengers. Conjuguant les audaces des premiers boppers et un lyrisme aux séductions immédiates, il fut le héros du post-bop des années 50.
enregistrement : Jordu (1954).


Donald Cherry, dit Don Cherry.

V. free jazz.


David Roy Eldridge, dit Little Jazz

(Pittsburgh 1911). Grands orchestres des années 30 (McKinney’s Cotton Pickers, Teddy Hill, Fletcher Henderson), soliste vedette (chez Gene Krupa, Artie Shaw, Benny Goodman et, en 1966, Count Basie), accompagnateur de chanteuses (Billie Holiday, Ella Fitzgerald), exhibitions du Jazz at the Philharmonic : il a été mêlé aux épisodes les plus divers de l’histoire du jazz et apparaît comme un trait d’union remarquable entre la perfection « classique » d’un Armstrong et le spectaculaire débridé de Gillespie.
enregistrement : I’ve found a New Baby (avec Gillespie, 1954).


John Birks Gillespie, dit Dizzy Gillespie

(Cheraw, Caroline du Sud, 1917). Après avoir travaillé dans les grands orchestres de Teddy Hill, de Cab Calloway, de Charlie Barnet, des Hite, d’Earl Hines, de Lucky Millinder, il s’associe en 1945 avec le saxophoniste Charlie Parker, puis forme un grand orchestre. Chanteur, amuseur, chef d’orchestre, soliste brillant, il aura été surtout, avec Parker, le principal promoteur de la révolution be-bop des années 40.
enregistrement : The Champ (1952).


Theodor Navarro, dit Fats Navarro

(Key West, Floride, 1923 - New York 1950). Principal soliste du grand orchestre du chanteur Billy Eckstine (1945), il sera ensuite la vedette du groupe du pianiste-compositeur Tadd Dameron (1948), mais l’abus des stupéfiants l’éloignera de la scène musicale. Complexité et aisance apparente caractérisent son discours, placé sous le signe du be-bop.
enregistrement : Fat Girl (1947).


Joe Oliver, dit King Oliver

(La Nouvelle-Orléans 1885 - Savannah, Géorgie, 1938). Après avoir participé à tous les événements musicaux de La Nouvelle-Orléans, il émigre en 1918 à Chicago, où il popularise la musique du Sud. Il enregistre en 1923 à la tête de son « Creole Jazz Band », qui comprend Louis Armstrong (second trompette), Honoré Dutrey, puis Kid Ory (trombone), Johnny Dodds (clarinette), Lil Hardin (piano), Bill Johnson (basse) et Baby Dodds (batterie). Il fut un pionnier non seulement en tant que trompettiste (et inspirateur d’Armstrong), mais aussi en tant que compositeur et organisateur de sons.
enregistrement : Mabel’s Dream (1923).

tropical (relief)

Géomorphologie du domaine climatique tropical.



Introduction

Les systèmes morphogénétiques des milieux tropicaux, excluant les milieux arides étudiés ailleurs (v. aride [domaine]), sont caractérisés par la prépondérance des processus chimiques. Deux données climatiques fondamentales en sont la cause : la constance de la chaleur et l’abondance des précipitations. La température moyenne du mois le moins chaud n’y descend en effet jamais au-dessous de 15 °C, et les amplitudes thermiques annuelles restent inférieures à 10 °C ; la pluviosité est partout supérieure à 750 mm et dépasse couramment 1 500 à 2 000 mm au voisinage de l’équateur. Toutefois, la répartition saisonnière des pluies individualise assez nettement deux types de paysages : dans les régions équatoriales, qui ne connaissent pas de saison sèche, un moutonnement de croupes convexes découpées par un dense réseau hydrographique se dissimule à l’abri d’un épais manteau forestier d’où n’émergent que de rares dômes rocheux dénudés et que déchirent de loin en loin le ruban d’un grand fleuve coupé de rapides et de cataractes ; dans les régions à saisons alternativement humides et sèches, dont la végétation est une savane plus ou moins arborée, les mailles du réseau de vallées se desserrent et laissent place à de vastes platitudes auxquelles le cuirassement des sols confère souvent une certaine rigidité et d’où surgissent des reliefs abrupts, les inselbergs.


Les milieux forestiers

À l’ombre des forêts règne un véritable milieu de serre : les contrastes diurnes de la température y sont atténués, et l’humidité de l’air reste élevée en permanence. Ces conditions sont éminemment favorables à l’altération chimique des roches, qui apparaissent recouvertes d’un manteau d’altérites épais de plusieurs mètres à plusieurs dizaines de mètres. Ces altérites résultent d’un double processus.

À la base du profil, l’action chimique des eaux aboutit à un fractionnement de la matière. À l’exclusion du quartz, les minéraux sont détruits, et leurs éléments constitutifs libérés. Une grande partie des ions ainsi libérés sont évacués en solution. L’altération se traduit donc par une importante perte de substance. Seuls les éléments peu solubles (fer et surtout alumine) restent sur place et s’oxydent. Dans les milieux bien drainés, où la silice est entièrement évacuée, ils constituent une ferralite ; dans les milieux mal drainés, une partie de la silice demeure dans le profil et se recombine à l’alumine en donnant une argile de néo-formation, la kaolinite : on a alors des argiles ferralitiques.

À la partie supérieure du profil, les eaux, fortement acidifiées à la traversée de l’horizon superficiel, où la matière organique, rapidement décomposée, libère en abondance des acides fulviques et du gaz carbonique, dégradent la kaolinite et entraînent en profondeur le fer et l’alumine.