Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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trichromie (suite)

Sélection des couleurs

Si l’on regarde l’original à reproduire à travers un écran-filtre coloré en vert, les parties rouges de cet original paraissent noires ; le vert est la couleur complémentaire du rouge ; en photographiant à travers ce filtre, on obtient le négatif du rouge. De la même façon, le négatif du bleu est tiré en intercalant un filtre de sa couleur complémentaire, l’orangé, et le négatif du jaune est obtenu à travers un filtre violet. Ces trois négatifs servent à fabriquer les clichés ou les plaques d’impression d’après les méthodes de la photogravure. Les émulsions photographiques utilisées pour la photosélection doivent être sensibles également à toutes les couleurs : ce sont des émulsions panchromatiques. La sensibilité dépend de la source lumineuse, qui doit émettre une lumière analogue à la lumière du jour ; les lampes au xénon conviennent particulièrement bien. Toutes les opérations de sélection des couleurs et de confection des clichés doivent être contrôlées par des mesures de densités optiques. On place dans les marges de l’original des petites plages de couleurs et des gammes de valeurs de gris que l’on photographie avec lui et sur lesquelles on fait les mesures. Le processus se standardise de plus en plus, et, malgré la grande diversité des originaux, on peut faire les impressions avec des encres normalisées. La normalisation des encres primaires a commencé pour les encres d’impression typographique et s’est continuée d’abord pour les encres offset, puis pour les encres d’héliogravure. Une certaine incertitude présidait à l’appellation des encres ; les encres primaires sont maintenant appelées jaune, cyan (bleu-vert) et magenta (rouge violacé) ; elles sont définies scientifiquement par les courbes de leurs spectres d’absorption.


Corrections et retouches

• Les clichés de sélection doivent subir des corrections et des retouches. Les diapositives ont un contraste relativement grand, qu’aucun procédé d’impression ne peut donner : une image imprimée est regardée par réflexion, et une diapositive par transparence. Il faut diminuer le contraste tout en conservant les détails dans les tons clairs (lumières) et les tons foncés (ombres). C’est le but de la correction de contraste.

• Les filtres de sélection laissent passer des radiations parasites hors de la bande, qu’ils devraient contrôler seule. Les colorants des originaux et ceux des encres ne sont pas parfaitement purs au point de vue spectral. Les diapositives ont parfois des dominantes de couleur indésirables. Les corrections de couleur éliminent ces imperfections et tiennent aussi compte de la couleur du papier et des conditions d’impression.

• Le papier ou tout autre support d’impression ne peut absorber qu’une certaine quantité d’encre. Quand on imprime sur une machine multicouleur à grande vitesse, les superpositions d’encres se font mal et sèchent mal. En diminuant les densités des clichés, on réduit les superpositions. L’ordre d’impression des encres joue aussi un rôle ; aucune normalisation n’est encore observée à ce sujet, sauf en héliogravure. Mais des mesures densitométriques donnent des indications sur l’intensité optimale d’encrage, en fonction de l’encre et de l’efficience de surface du papier.

Toutes ces corrections se faisaient autrefois manuellement, par renforcement ou affaiblissement local sur les films, en s’aidant de chartes ou de tableaux de superpositions de couleurs. Aujourd’hui, la retouche photographique par masquage a remplacé dans la plupart des cas la retouche manuelle. Des films-masques portant des images correctrices sont intercalés lors de la sélection ou de la duplication des clichés. De plus en plus se répand l’utilisation des machines électroniques de sélection et de correction, les scanners dans lesquels l’original est exploré par un rayon lumineux ; les valeurs de couleur sont transformées en courants électriques, modifiés par un calculateur ; puis les courants électriques résultants commandent une source de lumière qui insole les films de sélection.


Impression

L’impression en trichromie ou en quadrichromie peut être faite par n’importe quel procédé : typographie, offset, héliogravure, sérigraphie ; le choix dépend de la nature du travail et de l’importance du triage.

L’examen des originaux et des imprimés doit se faire d’une façon objective, car les opinions personnelles sur l’aspect d’une image en couleurs sont divergentes, et surtout parce que cet aspect dépend beaucoup des conditions d’examen, d’éclairage et d’environnement. Il est recommandé d’utiliser une source de lumière ayant une température de couleur de 5 000 K ± 200.

Les progrès réalisés par la photographie en couleurs, par les fabriques d’encres et de papiers, les techniques de plus en plus à base scientifique qu’emploient photograveurs et imprimeurs, et surtout leur compréhension mutuelle et leur collaboration permettent la production de quadrichromies répondant à la demande accrue d’illustrations en couleurs pour presque toutes les catégories d’imprimés : publicité, périodiques, emballages, publications culturelles, livres d’art.

G. B.

➙ Encre / Impression / Photogravure.

 G. Baudry et R. Marange, Comment on imprime (Dunod, 1956 ; 4e éd., 1971). / E. Kollecker et W. Matuschke (sous la dir. de), Der moderne Druck (Hambourg, 1956 ; 2e éd., 1958). / A. Bargilliat, l’Imprimerie au xxe siècle (P. U. F., 1967). / V. Strauss, The Printing Industry (New York, 1967).

Trieste

V. d’Italie ; 270 000 hab.



La situation

Capitale de la région Frioul*-Vénétie Julienne, Trieste est située au fond de l’Adriatique, bloquée entre la retombée du plateau karstique, la mer et la frontière italo-yougoslave. Sa position lui confère un rôle de carrefour naturel essentiel entre la Méditerranée et l’Europe centrale. Ce rôle, Trieste l’a joué à partir du xviiie s. dans le cadre de l’Empire habsbourgeois : elle fut alors un grand emporium. Mais à l’issue de la Première Guerre mondiale, elle se vit coupée de son arrière-pays, et, après 1945, son rayon d’action fut encore réduit. La fonction d’emporium s’effaça au profit de l’industrie.