tissu animal (suite)
Les tissus conjonctifs et squelettiques
Chez l’embryon, des cellules étoilées, ou fibroblastes, se détachent des feuillets (surtout du mésoblaste) et envahissent les espaces laissés libres entre eux. Elles constituent avec le liquide interstitiel un conjonctif embryonnaire, ou mésenchyme. Toutes les variétés de tissu conjonctif en dérivent et conservent ce rôle initial : supporter ou relier les autres tissus de l’organisme. Leur organisation reste également comparable : des cellules éloignées les unes des autres, plus ou moins reliées par leurs prolongements, baignent dans une substance fondamentale au sein de laquelle se différencient des faisceaux de fibres de collagène et quelques fibres anastomosées d’élastine (fig. 3). Les tissus conjonctifs diffèrent les uns des autres par la nature des cellules, le type et l’abondance des fibres, la composition et la consistance de la substance interstitielle. Ils peuvent cependant se substituer l’un à l’autre et l’on assiste par exemple à la succession embryologique suivante : structure de soutien mésenchymateuse, conjonctif dense, cartilage, structure osseuse, au cours des étapes de l’ossification enchondrale.

Dans les cartilages*, les cellules se sont différenciées en chondrocytes, et la substance fondamentale est imprégnée secondairement de molécules organiques et, dans le cartilage calcifié, de sels de calcium qui lui confèrent une dureté et une résistance égales à celles de l’os.
Les ostéocytes déposent la substance préosseuse (osséine, peu différente de la substance cartilagineuse) le long des fibres de collagène, travées directrices de l’ossification, que celle-ci se fasse avec ou sans modèle cartilagineux préalable. Des sels minéraux se déposent ensuite. Le composant principal en est le phosphate tricalcique, qui se présente sous la forme de microcristaux.
D’autres tissus contenant des substances organiques et inorganiques se trouvent au niveau des dents* : la dentine, ou ivoire, est formée par des odontoblastes ; l’émail, tissu squelettique d’origine ectodermique déposé en prismes juxtaposés, chacun résultant de l’activité d’un adamantoblaste, est très minéralisé ; le cément, tissu dur, minéralisé, contient une forte proportion de collagène.

Les tissus vasculaires
Par leur origine mésenchymateuse, ils sont liés aux précédents, dont on ne les sépare qu’à cause de leur très grande spécialisation. On y reconnaît : les endothéliums, supports des vaisseaux sanguins et lymphatiques dont la structure est analogue à celle des épithéliums simples pavimenteux ; le sang* et la lymphe*, dont la substance fondamentale liquide, le plasma, contient en suspension des éléments figurés de nature cellulaire (hématies des Vertébrés contenant l’hémoglobine, leucocytes, agents importants de la défense de l’organisme, plaquettes sanguines issues de la lignée des mégacaryoblastes et qui interviennent au cours de la coagulation du sang).
Les tissus musculaires
Excitables et contractiles, ils produisent les mouvements du corps et ceux de la paroi des viscères. Il y en a trois types, qu’on différencie en se fondant sur la structure et les propriétés des cellules qui les constituent : le muscle strié squelettique à contraction rapide, volontaire, résultat du raccourcissement de myofibrilles cytoplasmiques hétérogènes en microscopie photonique ; le muscle strié cardiaque, dont la structure fine diffère peu de celle du précédent, mais qui se contracte périodiquement sans qu’intervienne la volonté ; le muscle lisse à cellules plus courtes — fusiformes et uninucléées — dont les myofibrilles homogènes, à contraction lente, ne sont généralement pas sous le contrôle de la volonté (v. muscle).
Le tissu nerveux
Fondamentalement d’origine épithéliale comme le tissu musculaire, le tissu nerveux est caractérisé par ses neurones, dont les très importants prolongements cytoplasmiques forment les fibres articulées avec d’autres neurones ou des cellules excitables (pseudo-sensorielles, musculaires...). Au niveau de la substance grise sont rassemblés les corps cellulaires (péricaryons), alors que dans la substance blanche et les nerfs se trouvent les fibres, dont certaines sont enveloppées de gaines, probablement d’origine névroglique (v. nerveux [système]).
En effet, au tissu nerveux proprement dit est associé un tissu spécial localisé entre les neurones, la névroglie, formée de cellules à rôle nourricier baignant dans une sorte de substance interstitielle, comme dans le cas d’un tissu conjonctif. Mais la névroglie dérive de l’ectoblaste, comme le tissu nerveux lui-même.
R. M.
➙ Cellule / Cœur / Conjonctif (tissu) / Dédifférenciation et histolyse / Dent / Développement et différenciation / Glande / Histologie / Muscle / Régénération / Sang / Squelette / Tégument.