Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

automatique (suite)

Systèmes autodidactiques

Cependant, l’emploi d’une structure auto-adaptative n’élimine pas la nécessité de procéder à une analyse préalable du processus et d’établir dans le détail le programme de traitement de l’information. La difficulté de ce travail dans les cas complexes explique l’intérêt suscité par les recherches orientées vers la construction de systèmes autodidactiques, c’est-à-dire de systèmes élaborant et perfectionnant leur propre programme de traitement de l’information par auto-apprentissage sous la conduite d’un superprogramme définissant leur comportement général et non plus leurs réactions de détail à telle ou telle sollicitation. Les études en ce domaine n’en sont qu’à leurs débuts et portent principalement sur le problème de la reconnaissance des formes, qui se pose notamment pour la lecture automatique des textes destinés à la traduction automatique.

P. N.

 P. Naslin, Technologie et calcul pratique des systèmes asservis (Dunod, 1958 ; 3e éd., 1968) ; les Régimes variables dans les systèmes linéaires et non linéaires (Dunod, 1962) ; Circuits logiques et automatismes à séquences (Dunod, 1965 ; 3e éd., 1970) ; Introduction à la commande optimale (Dunod, 1966) ; Théorie de la commande et conduite optimale (Dunod, 1969). / R. Prudhomme, la Construction des machines automatiques (Gauthier-Villars, 1962). / R. Boudarel, J. Delmas et P. Guichet, Commande optimale des processus (Dunod, 1967-1969 ; 4 vol.). / J. C. Gille, P. Decaulne et M. Pelegrin, Dynamique de la commande linéaire (Dunod, 1967) ; Méthodes d’étude des systèmes asservis non linéaires (Dunod, 1967) ; Théorie et calcul des asservissements linéaires (Dunod, 1967). / J. P. Perrin, M. Dénouette et E. Daclin, Systèmes logiques (Dunod, 1967 ; 2 vol.). / P. Girard et P. Naslin, Construction des machines séquentielles industrielles (Dunod, 1974).

automatisation

Suppression totale ou partielle de l’intervention humaine dans l’exécution de tâches industrielles, domestiques, administratives ou scientifiques, depuis les plus simples, telles que la régulation de la température d’un four ou la commande séquentielle des phases opératoires d’une machine-outil, jusqu’aux plus complexes, telles que la conduite par ordinateur d’une unité chimique ou la gestion automatisée d’un établissement bancaire.


L’automatisation d’un processus consiste d’ailleurs rarement à remplacer purement et simplement un ou plusieurs opérateurs humains par des organes technologiques chargés d’effectuer le même travail.

Au contraire, l’automatisation de ce processus conduit généralement à repenser plus ou moins profondément la nature et les éléments qui le constituent.

Elle conduit également à remettre en question les habitudes acquises et les solutions traditionnelles.

Le contenu du mot automatisation ne diffère en rien de celui de l’anglicisme automation.


L’automatisation et la mécanisation

L’automatisation se distingue nettement de la mécanisation et se place à un niveau supérieur à elle. La mécanisation consiste à soulager l’effort musculaire de l’homme au moyen de dispositifs qui empruntent leur énergie à une source extérieure, généralement le réseau de distribution d’électricité, mais qui n’en sont pas moins conduits par des opérateurs humains. L’automatisation fait un pas de plus en confiant à des organes technologiques tout ou partie des fonctions intellectuelles intervenant dans la conduite d’un processus ; ces fonctions consistent essentiellement à appréhender la situation présente, à la confronter avec la situation désirée et à en déduire les actions qu’il convient d’exercer sur le processus pour atteindre le but recherché. Ainsi, en passant de la mécanisation à l’automatisation, l’homme cesse d’être étroitement lié à la machine en tant qu’opérateur, conducteur ou même simple serviteur, pour en devenir le surveillant.


L’automatisation et la productivité

L’automatisation est un puissant facteur d’accroissement de la productivité individuelle, c’est-à-dire du potentiel de production de l’individu. Mais ce n’est ni le seul ni même souvent le plus important ; historiquement, c’est le dernier en date. Parmi les autres facteurs d’accroissement de la productivité figurent l’organisation rationnelle du travail, l’amélioration des matériaux et de leurs modes de fabrication et de mise en œuvre, la découverte de nouveaux matériaux et de nouvelles méthodes, l’accroissement de la capacité de production des outils et des machines, en donnant à ce terme son sens le plus général.


Nécessité des équipes pluridisciplinaires

Les problèmes d’automatisation industrielle et administrative sont confiés respectivement aux automaticiens et aux informaticiens. L’automaticien doit naturellement posséder une bonne connaissance des théories et des moyens techniques de l’automatique ; il doit également avoir reçu une formation suffisante en informatique. De plus, il doit être capable sinon de traiter, du moins de comprendre les problèmes techniques posés par l’installation à automatiser.

C’est dire qu’un problème d’automatisation de quelque envergure ne peut être traité avec succès que par une équipe comprenant des spécialistes du processus considéré, des automaticiens et, parfois, des informaticiens. Cette équipe devra même, dans certains cas, s’enrichir d’un statisticien, d’un chercheur opérationnel, d’un spécialiste des télécommunications, etc. On est très loin de la notion étroite du simple remplacement d’un homme par un mécanisme pour l’exécution d’une tâche.


Le contexte technico-économique

Enfin, l’automatisation d’un processus se situe dans un cadre technico-économique dont elle ne constitue qu’un des aspects. Elle est liée en premier lieu au processus lui-même, qui pose de multiples problèmes d’organisation, d’infrastructure, d’approvisionnement et de liaisons de toutes natures avec les autres processus appartenant au même ensemble. Elle est liée en amont à l’étude des besoins justifiant la mise en place du processus automatisé. Elle est liée enfin, en aval, à la distribution des produits ou à la prestation des services qu’elle procure. Elle présente donc des liens multiples avec les tâches complexes et souvent mal définies qui interviennent dans la conception et la gestion des grands ensembles industriels, administratifs et commerciaux, et que d’aucuns préfèrent appeler respectivement « ingénierie » ou « engineering » et « management ».