Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

Terreur (la) (suite)

 M. Ternaux, Histoire de la Terreur (Lévy, 1862-1869 ; 7 vol.). / H. Wallon, la Terreur (Hachette, 1873 ; 2 vol.) ; le Tribunal révolutionnaire (Plon, 1880-1882 ; nouv. éd., 1899 ; 2 vol.). / E. Seligman, la Justice en France pendant la Révolution (Plon, 1901-1913 ; 2 vol.). / A. Mathiez, la Vie chère et le mouvement social sous la Terreur (Payot, 1927). / D. Greer, The Incidence of the Terror during the French Revolution (Cambridge, Mass., 1935). / G. Walter, Histoire de la Terreur (A. Michel, 1937). / G. Lefebvre, la Première Terreur (C. D. U., 1953) ; Questions agraires au temps de la Terreur (P. U. F., 1955). / A. Soboul, les Sans-Culottes parisiens en l’an II (Clavreuil, 1959). / R. Cobb, les Armées révolutionnaires, instrument de la Terreur dans les départements (Mouton, 1964 ; 2 vol.).

terrier

Trou pratiqué dans le sol par les Mammifères terrestres dans le dessein d’y trouver un abri temporaire ou permanent.



Les occupants des terriers

Dans la plupart des ordres de Mammifères, on rencontre des espèces qui construisent ou utilisent des terriers. Ces espèces sont les Monotrèmes, les Marsupiaux, les Insectivores, les Édentés, les Rongeurs et les Carnivores. Ces derniers aménagent leurs terriers pendant une partie de l’année ou adoptent les terriers des autres.

Parmi les Monotrèmes, l’Ornithorhynque s’abrite dans un terrier situé au bord des eaux qu’il fréquente, dans la berge d’un fleuve ou d’une rivière. L’entrée de ce terrier se trouve toujours de 1 à 4 m au-dessous du niveau de l’eau. La profondeur au-dessous du sol est de 40 cm environ. Au bout de la galerie d’accès, l’animal s’aménage une chambre de nidification. Celle-ci est tapissée de feuilles de Saule ou d’Eucalyptus. Pendant la période précédant la mise bas, l’animal a pris la précaution de boucher soigneusement l’orifice de son terrier, de l’intérieur, à l’aide de matériaux broyés et tassés avec soin.

Les Insectivores les plus connus pour leurs abris souterrains sont les Taupes*, imitées en cela par les Taupes marsupiales d’Australie (Marsupiaux).

La Taupe est un animal « endogé » strict. Sa vie se passe entièrement sous terre. Sa présence est révélée par de petits monticules de terre fraîchement remuée et rejetée surtout au centre. Ce sont les taupinières. On peut voir aussi des chemins souterrains creusés à faible profondeur, que l’on devine, car la terre en est légèrement soulevée sur tous les parcours. La chambre d’habitation et là où la Taupe met bas, c’est le « donjon ». C’est un tas de terre bien plus haut et plus large que les autres. De là partent des galeries permanentes et accessoires utilisées par l’animal et se dirigeant dans tous les azimuts. Ces galeries ne sont pas établies suivant un plan nettement défini, ni dans leur forme, ni dans leur dimension. Il peut y avoir des blocs de rochers ou des pierres qui en gênent la disposition, empêchant les animaux de poursuivre leurs installations souterraines suivant leur convenance.

Le terrier de la Taupe est particulièrement bien organisé. Il comporte des galeries de chasse, des galeries de passage, des installations sanitaires, des magasins où l’animal entrepose sa nourriture. Les galeries de chasse sont parcourues toutes les trois heures.

Un autre Insectivore beaucoup moins connu, le Desman des Pyrénées, vit dans les torrents de montagne. Il est nocturne, mais on peut parfois le voir en plein jour se chauffer au soleil sur les berges des ruisseaux qu’il fréquente. Cet animal est un semi-aquatique et, comme tous les animaux qui aiment l’eau, il installe son terrier dans les berges de ces cours d’eau, mais de préférence auprès des eaux calmes. Les entrées de son refuge sont toujours situées sous le niveau des plus basses eaux et à une quarantaine de centimètres de profondeur. La ventilation du terrier s’effectue par la pénétration de l’air à travers la couche de terre superficielle. Le nid est toujours disposé de façon à être à l’abri des grands froids de l’hiver.

Dans l’ordre des Rongeurs*, nous trouvons de nombreux exemples de terriers. Les animaux les plus connus sont les Souris, les Rats, les Campagnols, les Hamsters et les Marmottes.

Le Hamster est très connu en Europe centrale pour ses terriers, dans lesquels il accumule des quantités énormes de provisions. Il localise son terrier de préférence dans une luzernière, probablement parce que l’enchevêtrement des racines permet une bonne protection des entrées des terriers, qui sont ainsi toujours maintenues béantes. De mœurs plutôt crépusculaires, il commence par forer un puits vertical de 70 cm à 2 m de profondeur. Puis des galeries horizontales mènent à des chambres de repos et à des magasins, dans lesquels il entrepose des tubercules et des graines de toutes sortes, et cela en grandes quantités. Encore de nos jours, dans la fertile plaine de Magdeburg, les habitants de la campagne s’en vont déterrer les nids de Hamsters pour y découvrir leurs magasins. C’est toujours une aubaine pour ces ruraux, qui utilisent ces provisions comme nourriture pour leurs volailles.

Les Marmottes de nos Alpes, qui vivent entre 1 200 et 1 800 m, installent des terriers d’été. Ceux-ci servent de refuges provisoires, d’où elles vont pacager pendant la belle saison à l’extérieur et qu’elles regagnent subrepticement au premier cri poussé par l’animal de surveillance. Il y a aussi des terriers d’été permanents et enfin des terriers d’hiver. Ceux-ci débutent par un trou dans lequel un homme peut à peine passer le poing. Quelques mètres plus loin se trouve une antichambre, qui se prolonge par un long couloir débouchant sur une chambre de repos très vaste et tapissée d’herbe sèche. Cette chambre est à un niveau supérieur à celui de l’antichambre. Toute une famille de Marmottes peut y prendre place. Les Marmottes sont parfois quinze à s’y installer pour y passer l’hiver, étroitement serrées les unes contre les autres, dormant le nez entre les pattes de derrière ; c’est là une position optimale pour une Marmotte qui doit limiter les déperditions de calories.

Bien avant de plonger dans le sommeil hivernal, ces animaux ont eu soin de fermer, de l’intérieur, l’accès à leur chambre de repos, et ce sur une longueur de 2 m, avec du foin, de la terre bien tassée et des pierres.