Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

Tel-Aviv

V. principale de l’État d’Israël.



Jaffa et les origines de Tel-Aviv

Entre le Sinaï et le Carmel, sur la côte basse de la plaine de Palestine, existe un seul site portuaire acceptable, petite baie liée à une cassure transversale (décrochement de la côte d’environ 400 m), avec une petite falaise de grès dunaires consolidés, orientée vers le nord, qui fournit un soubassement rocheux. Bien que ce ne soit pas l’accès le plus direct vers la mer à partir de Jérusalem, la route vers cette ville est facile, au prix d’un léger détour, et la situation d’ensemble, favorable, au centre de la plaine côtière. C’est là que s’était développé, dès le IIe millénaire av. J.-C., le centre urbain de Jaffa (Yaho en hébreu), prospère dans l’Antiquité et qui, réduit à un petit village de pêcheurs au début de la période ottomane, comptait 6 000 habitants aux environs de 1800. Après l’ouverture du canal de Suez (1869), la population progressa rapidement, s’élevant à 17 000 habitants en 1880, dont un millier de Juifs. L’essor de la cité se précisa après l’ouverture en 1892 du chemin de fer vers Jérusalem. Dès 1898, la population dépassait 35 000 habitants. Centre d’attraction pour la première immigration juive, la ville comptait 8 000 Juifs en 1907. Le long de la côte, au sud et au nord du vieux noyau, s’étaient développés de nouveaux quartiers arabes. C’est à ce moment que Tel-Aviv fut fondé, en 1909, comme un quartier juif résidentiel situé au nord-est de l’agglomération ancienne, dans l’intérieur. L’épisode décisif dans l’évolution de la localité se situa en 1921, quand les Juifs de Jaffa, à la suite de troubles, s’installèrent massivement dans la nouvelle colonie, de peuplement homogène et où ils se sentaient en sécurité. La population, qui n’atteignait encore que 3 600 habitants, passa en moins d’un an à 10 000 personnes. La reconnaissance du statut de ville juive par les autorités britanniques du mandat acheva de concrétiser la naissance de la cité.


Tel-Aviv, centre économique et social de la Palestine juive (1921-1947)

Entre les deux guerres mondiales se situe une période de croissance spectaculaire qui porte la population de 15 000 habitants en 1922 à 160 000 en 1939. Principal centre commercial pour les colonies de la plaine et marché des produits agricoles juifs, la ville acquiert à cette époque des fonctions centrales de caractère économique et social. Elle est le siège des organismes économiques (banques, chambres de commerce et d’industrie, syndicats) liés à l’activité juive. Seules restent à Jérusalem les institutions qui assurent le contact avec les autorités mandataires (Agence juive). Le rôle culturel de la ville n’est pas négligeable (presse, activités artistiques), bien que l’université soit à Jérusalem. Le vieux noyau de Jaffa, entraîné par cet essor, se développe parallèlement et atteint 100 000 habitants en 1947, dont un tiers de Juifs, qui y habitent les parties voisines de Tel-Aviv.


Le Grand Tel-Aviv

Un nouveau tournant se situe lors de la guerre de 1947, qui entraîne l’exode de la population arabe de Jaffa (à l’exception de 5 000 personnes). Tel-Aviv, capitale de l’État d’Israël jusqu’en 1950, compte à cette date 335 000 habitants. À cette époque se situe un épisode essentiel dans le développement topographique. La ville s’était jusque-là étendue principalement sur les dunes de la plaine côtière, tandis que, dans l’intérieur, la vallée alluviale inondable du Nahal Ayyalon, parallèle à la mer en arrière des dunes, opposait un obstacle à la construction et restait vouée aux vergers d’agrumes. L’expansion s’étend alors à la plaine inondable, où se construisent des installations industrielles, tandis que les quartiers de résidence se développent bien plus loin vers l’est. Tel-Aviv englobe plusieurs centres agricoles voisins, et une conurbation se constitue très au-delà des limites de la municipalité, comptant 800 000 habitants dès 1967 contre 390 000 seulement pour la ville proprement dite.

Le vieux noyau de la première fondation juive localise encore le centre des affaires. Au nord-est de celui-ci, dans l’intérieur, se situe le quartier administratif, sur l’emplacement de l’ancien village de Sarona, fondé en 1870 par des immigrants allemands. Le vieux Jaffa, devenu après l’exode de sa population arabe une zone de dégradation et de bas quartiers, a été partiellement détruit, mais en partie régénéré comme centre de vie nocturne, de distractions et d’activité artistique. Le front de mer au nord de cet ancien noyau reste voué à la récréation, avec plage et hôtels, et est en partie vide, en raison de la disparition de toute activité portuaire depuis 1965 (le port de Tel-Aviv, créé pour les besoins de l’agglomération lorsque l’accès du port arabe de Jaffa était dangereux pour la population juive, n’a jamais eu qu’un rôle secondaire [le principal port juif étant Haïfa] et a d’ailleurs été fermé après la création du port d’Ashdod). Au-delà de la ceinture industrielle, essentiellement concentrée dans la vallée du Nahal Ayyalon, s’étendent des quartiers de résidence et des quartiers mixtes qui constituent la périphérie de la conurbation, avec une tonalité plutôt résidentielle (la conurbation hors des limites municipales groupe la moitié de la population totale, mais seulement le tiers des emplois industriels, soit 30 000 sur 90 000). Mais l’appel de main-d’œuvre dépasse d’ores et déjà largement les limites de la conurbation elle-même. Sur 225 000 personnes actives en 1965 à Tel-Aviv, 135 000 habitaient dans la ville même, 58 000 dans la conurbation et 32 000 au-delà de celle-ci.

X. P.

télécommande

Ensemble d’organes d’action dont le rôle fondamental est de transmettre à une distance quelconque, entre deux points reliés par un milieu de transmission aussi réduit que possible, et avec une grande sécurité, un nombre maximal d’informations, dans les deux sens, et de faire exécuter les ordres émis par l’organe de décision.