Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Australie-Méridionale (suite)

La valeur de la production des industries de transformation a plus que doublé au cours des dix dernières années, et sa part dans le revenu de l’État est aujourd’hui supérieure à celle du secteur primaire ; presque toutes les usines sont situées dans l’agglomération d’Adélaïde. Mais l’immensité du pays pose de difficiles problèmes de communications. Il existe plus de 6 000 km de voies ferrées, mais avec trois écartements de rails différents, et les chemins de fer se consacrent de plus en plus au transport des produits miniers. L’avion prend la place principale dans le trafic des passagers à longue distance, d’autant qu’il y a seulement 14 000 km de routes asphaltées. Sauf autour d’Adélaïde, le réseau routier est surtout constitué de pistes poussiéreuses. Le vide de certains territoires a permis l’installation d’une vaste base de lancement pour fusées à Woomera, dans le Nord-Ouest. Il a permis aussi de délimiter des parcs nationaux dans des régions pittoresques telles que la Flinders Range ou l’île de Kangaroo.

A. H. de L.

➙ Adélaïde.

Australie-Occidentale

En angl. Western Australia, État d’Australie ; 2 527 621 km2 ; 1 084 000 hab. Capit. Perth*.


L’Australie-Occidentale est le plus vaste des États australiens (près du tiers de la superficie du pays). Sa superficie représente presque cinq fois celle de la France, mais elle est très peu peuplée : la densité de la population dépasse à peine 1 habitant pour 3 km2. Or, la seule agglomération de Perth groupe environ les deux tiers de la population totale de l’État (739 000 hab.). Perth exclu, la densité moyenne tombe alors à 1 habitant pour 7 km2.

Jusqu’à une époque récente, cette partie de l’Australie s’est trouvée très isolée, même des autres parties du pays. Le peuplement a été particulièrement faible et tardif : la petite colonie de Perth a été fondée en 1829, mais il n’y avait encore que 46 000 Européens en 1890. La découverte de l’or a provoqué un certain afflux d’immigrants, mais les conditions difficiles de l’extraction ont rapidement découragé les chercheurs individuels. La population de l’État a atteint tout de même 239 000 personnes en 1904. Les arrivées se sont ralenties ensuite, et le manque de main-d’œuvre a entravé le développement économique. Comme dans le reste de l’Australie, une immigration plus active a eu lieu depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais, bien que le taux d’accroissement de la population soit élevé (2 p. 100 environ par an), le point de départ était trop bas pour que l’insuffisance du peuplement puisse s’atténuer rapidement.

Dans ce pays immense et vide, quelques groupes d’aborigènes ont pu rester à l’écart de la civilisation occidentale, 2 000 environ mènent toujours une vie de chasseur semi-nomade. Mais la plupart se sont fixés à proximité d’établissements européens. En comptant les métis, leur nombre ne dépasse pas 20 000.

La mise en valeur du pays est gênée non seulement par l’insuffisance du peuplement, mais aussi par la médiocrité des conditions de climat et de sol. Sur d’immenses territoires règne un climat subdésertique. Dans les déserts de Victoria, de Gibson et de Canning, des plateaux rocheux dénudés alternent avec de vastes massifs de dunes, que couvrent irrégulièrement des touffes d’herbes coupantes (spinifex) et des buissons épineux ; sur le plateau de Nullarbor, l’absence d’eau est totale, et les quelques puits qui ont été forés atteignent des nappes souterraines trop salées pour être utilisables. Par contre, au nord, dans le district de Kimberley, les pluies tropicales d’été (décembre à mars) permettent un élevage extensif du gros bétail (plus d’un million de têtes) dans d’immenses domaines. Les possibilités d’irrigation ne sont pas négligeables : la vallée de la rivière Ord a été aménagée, et quelques colons y cultivent surtout du coton. Mais c’est le sud-ouest de l’État qui fournit la majeure partie de la production agricole : le climat est de type méditerranéen, avec des hivers doux et pluvieux, des étés chauds et secs. En bordure de la mer, les plaines côtières, souvent irriguées, fournissent les fruits et légumes nécessaires à la capitale et permettent un élevage actif des vaches laitières. À l’est de Perth, sur le plateau cristallin, une bande de terrain de 200 à 300 km de large reçoit encore suffisamment de pluies pour permettre la culture du blé. Au-delà, dans le Salinaland plus aride, la culture disparaît, et seul l’élevage très extensif des mérinos peut réussir ; le troupeau d’ovins de l’État est de 27 M de têtes.

Au total, l’agriculture de l’Australie-Occidentale permet d’importantes exportations de blé vers l’Asie (Chine, Japon) et de laine vers l’Europe occidentale, mais seulement 16 p. 100 de la population totale est considérée comme rurale. Dans ce chiffre sont compris ceux qui exploitent les belles forêts d’eucalyptus (Jarrah, Karri), qui couvrent 1 800 000 ha dans le Sud-Ouest. Quant à la pêche, elle reste très secondaire ; celle des langoustes alimente des exportations vers les États-Unis. Il ne reste plus qu’une station de chasse de la baleine (Frenchman Bay, 600 baleines tuées par an) ; la pêche et la culture des huîtres perlières sont localisées dans le golfe d’Exmouth et la région de Broome.

Les vieilles roches du socle australien sont fortement minéralisées, et les richesses du sous-sol (partiellement prospecté) sont donc considérables. C’est à 500 km à l’est de Perth, dans une contrée aride et déserte, que l’or fut découvert en 1892. L’extraction fournit environ 17 t de métal par an. Elle a donné naissance aux petites villes de Kalgoorlie (25 000 hab.), Coolgardie et Wiluna. Mais la principale ressource minière de l’État est aujourd’hui le fer : le minerai qui est exploité à Koolyanobbing est destiné à l’usine sidérurgique de Fremantle (Perth) ; celui de Yampi Sound est expédié par mer vers les hauts fourneaux de la Nouvelle-Galles du Sud (3 Mt d’hématite à 69 p. 100). Les énormes gisements des monts Hamersley ont été mis en exploitation : le minerai est expédié par les ports de Dampier et Port Hedland vers le Japon, qui a signé des contrats d’achat pour plus de 300 Mt de minerai.