Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Australie (suite)

L’après-guerre (1920-1930)

Les membres du Labour favorables à la conscription ont formé avec Hughes le parti nationaliste, qui, allié avec le « Country Party » formé par les petits fermiers et éleveurs, domine la vie politique de cette période.

• 1921 : première liaison aérienne Sydney-Adélaïde.

• 1923 : Hughes est remplacé à la tête de la coalition par Stanley Melbourne Bruce et Earl C. Page.

• 1925 : 6 millions d’habitants. Mais il y a un net ralentissement de la croissance de la population.

• 1929 : Bruce abandonne la vie politique ; sa place est prise par James Scullin.

• 1929 : le Commonwealth d’Australie prend à sa charge le paiement des dettes des différents États australiens. C’est qu’une fois de plus la prospérité du continent a été financée par l’emprunt de sommes considérables à Londres. La balance des paiements est devenue gravement déficitaire. Mais lorsque l’on commence à se préoccuper du problème, il est trop tard.


Naissance de l’Australie moderne à travers les épreuves. Crise économique, guerre (1930-1945)


La crise (1930-1939)

Dès 1929, les exportations se sont effondrées. Le gouvernement du Labour, qui prend alors le pouvoir, essaie de sauver la face en vendant de l’or. Mais il ne peut rien contre la crise mondiale qui fait bientôt sentir ses effets.

• 1930 : le représentant de la Banque d’Angleterre, sir Otto Niemeyer, lorsqu’il visite le pays, réclame un profond changement dans la politique économique australienne : son plan prévoit une très forte déflation, qui aurait fait diminuer le revenu national de 50 p. 100. Le gouvernement fédéral (Labour) se décide en fait pour des mesures de faible portée : c’est assez pour le faire entrer en conflit avec Lang, Premier ministre (Labour) de la Nouvelle-Galles du Sud, qui préconise une augmentation des dépenses de l’État pour relancer la consommation. Au chaos économique s’ajoute, avec la scission inévitable du Labour Party, la confusion politique.

• 1931 : Joseph A. Lyons, transfuge du Labour, forme l’« United Australia Party », en fait une résurgence du parti libéral, qui l’emporte aux élections. Il met sur pied un plan de déflation modérée, qui est appliqué.

• 1932 : le gouvernement Lang, ayant malgré le gouvernement fédéral Lyons continué à appliquer son propre plan, est démis de ses fonctions par le gouverneur, sir Philip Game. Une atmosphère de guerre civile se développe à Sydney : mais les bandes armées se dissolvent dès le départ de Lang.

• 1933 : un effort est fait pour intensifier l’armement australien, surtout dans le domaine aérien.

• 1935 : un ministère des Affaires étrangères est créé ; les Australiens s’inquiètent beaucoup des progrès de la puissance japonaise ; mais ils continuent à penser qu’en cas de conflit la Royal Navy les défendrait : la base anglaise de Singapour fait pour eux figure de ligne Maginot.

• 1939 : un plan de défense nationale est adopté.


La Seconde Guerre mondiale

Le premier problème pour l’Australie a été de déterminer sur quel point porterait son effort de guerre. Vite, on s’est rendu compte que l’important était la production, plus que la participation directe à la guerre. Cependant, la base anglaise de Singapour étant trop faible, Pearl Harbor soulagea presque les Australiens, en les assurant, face au péril japonais, d’un puissant allié.

• Avril 1939 : Robert Gordon Menzies devient chef du gouvernement à la suite d’élections générales. Mais ses rivaux du Labour et du Country Party le soutiendront en ce qui concerne la guerre.

• Sept. 1939 : entrée en guerre de l’Australie contre l’Allemagne. En deux ans, 120 000 hommes seront envoyés en Europe (des volontaires).

• Mai 1940 : un directeur est chargé d’organiser la production industrielle en vue de la guerre.

• 1941 : le Labour Party revient à la tête du gouvernement avec John Joseph Curtin. Pour lui, la contribution australienne à la guerre doit être avant tout économique. Il instaure un véritable dirigisme pour coordonner le gigantesque effort entrepris.

• Déc. 1941 - avr. 1942 : grande poussée japonaise ; Singapour tombe le 15 février (15 000 Australiens prisonniers).

• 18 mars 1942 : le général MacArthur débarque en Australie.

• 4-8 mai 1942 : bataille de la mer de Corail ; c’est la fin du danger pour l’Australie, qui n’a plus à redouter d’invasion japonaise.

• Août 1943 : le gouvernement Curtin, réélu, ramène dans la vie civile 57 000 soldats, pour intensifier encore l’effort de production.

• 15 août 1945 : fin de la guerre avec le Japon. Sur 750 000 hommes, l’Australie a eu 30 000 morts et 20 000 prisonniers. Sur ce point, elle est certainement moins marquée qu’en 1918.

Mais, sur trois points au moins, cette période marque un tournant capital pour l’Australie :
— elle est devenue, en raison de son énorme effort industriel, une nation dotée d’une industrie importante et moderne ; elle n’est plus un pays seulement agricole ;
— le stationnement continu des troupes américaines, la collaboration étroite avec les États-Unis ont fait de ce membre du Commonwealth un partenaire économique des États-Unis ;
— la découverte du danger que représente l’Asie surpeuplée pour ce continent riche et peu peuplé a fait aussi de l’Australie le partenaire politique des États-Unis dans l’Asie du Sud-Est.

J. P. G.


L’Australie depuis 1945

Les difficultés de l’après-guerre sont durement ressenties en Australie, car l’effort de guerre du pays a été considérable. Le parti travailliste au pouvoir depuis 1941 (gouvernement Curtin) doit faire face à une inflation qui compromet l’instauration du « Welfare State », et que ne peut conjurer la nationalisation des banques (1947).

Lors des élections générales de décembre 1949, la coalition nationale formée par le parti libéral (United Australia) et le parti conservateur devenu parti agrarien (United Country) l’emporte (74 sièges) sur le parti travailliste (48 sièges) : le leader libéral Robert G. Menzies redevient Premier ministre fédéral. Toutes les consultations suivantes vont dans le même sens, encore que l’écart des voix entre les deux groupes reste minime : en 1949, en effet, la coalition obtient 50,4 p. 100 des voix contre 46,2 p. 100 aux travaillistes.