Taglioni (les) (suite)
Paul ou Paolo Taglioni, dit Paul le Grand (Vienne 1808 - Berlin 1884), danseur également, remporta de grands succès aux côtés de sa sœur ou de sa femme, la danseuse Amalia Galster. Doué de grandes qualités techniques et ayant assimilé le style aérien que recherchait son père, il fut également un chorégraphe de grande notoriété. On lui doit le premier ballet dans lequel la lumière électrique ait été utilisée (Electra, 1849). Sa fille Maria la Jeune (1833-1891) fut aussi une danseuse réputée.
« La Sylphide »
Ballet-pantomime en deux actes, argument d’Adolphe Nourrit d’après Trilby, conte de Charles Nodier, musique de J. Schneitzhöffer, décor de Ciceri, costumes d’Eugène Lami, chorégraphie de Filippo Taglioni ; créé à l’Académie royale de musique (Opéra) de Paris le 12 mars 1832 avec Maria Taglioni et Joseph Mazilier.
Dansé à l’Opéra avec des interruptions, le ballet connut 151 représentations jusqu’en 1860. Maria Taglioni le présenta à Londres en 1832 et à Saint-Pétersbourg en 1837, où elle remporta un triomphe.
La mise en scène — surtout au second acte et au finale — et la réalisation d’un ballet « aérien » laissent une place importante à la machinerie. Reprise en 1841 à la Scala de Milan, mais remontée par Antonio Cortesi pour Fanny Cerrito, puis par Marius Petipa au Théâtre impérial de Saint-Pétersbourg en 1892, la Sylphide s’est maintenue au répertoire de l’Opéra royal de Copenhague dans la version d’August Bournonville* (mais avec une partition de H. Lovenskjold), qu’Harald Lander reconstitua en 1953 (dansée par Rosella Hightower et Serge Golovine), puis en 1955 (par Alicia Markova, puis Margrethe Schanne, et Poul Gnatt). Une reconstitution fut réalisée en 1972 par le chorégraphe français Pierre Lacotte et dansée à l’Opéra de Paris par Ghislaine Thesmar et Michael Denard.
Premier ballet romantique par son thème légendaire (un mortel épris d’un être surnaturel), par l’immatérialité de son style (la danseuse glisse ses pas, monte sur les pointes et semble se fondre dans l’espace), par son costume (la robe de voile blanc), la Sylphide a profondément modifié la danse qui, dès ce moment, s’est trouvée spiritualisée. Symboles d’une tradition nouvelle, le tutu long et les chaussons de pointes — apparus à cette époque — sont voués à un culte qui n’est pas près de s’éteindre.
H. H.