Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Australie (suite)

La richesse de l’Australie en minerai de fer n’est pas moindre ; les premières mines qui ont été mises en exploitation étaient destinées à permettre le développement de la sidérurgie australienne. En Australie-Méridionale, les minerais d’Iron Knob et d’Iron Monarch sont envoyés en Nouvelle-Galles du Sud (Newcastle, Port Kembla) ou travaillés sur place (Whyalla). Le centre d’extraction de Yampi Sound (Australie-Occidentale) est également contrôlé par la sidérurgie australienne. Depuis 1960, de nouveaux gisements ont été découverts, et l’importance même de leurs réserves a provoqué la constitution de consortiums internationaux destinés à les mettre en valeur. Ainsi, les minerais à haute teneur (60 à 65 p. 100) de Hamersley (Australie-Occidentale) doivent être exploités par une société à capitaux anglais (Río Tinto), américains (Kaiser, Utah) et australiens. Dans la même région, une autre société a commencé l’extraction du minerai de Mount Newman, associant Américains, Anglais, Japonais et Australiens ; il en est de même en Tasmanie, où l’exportation des minerais à faible teneur de la rivière Savage doit commencer prochainement. La plus grande partie du minerai extrait de ces nouveaux gisements est en effet destinée à l’exportation : le principal client est le Japon, qui a déjà signé des contrats d’achats pour plusieurs centaines de millions de tonnes.

En ce qui concerne les sources d’énergie, l’Australie a d’abord utilisé de riches mines de charbon situées à proximité de la mer, de part et d’autre de Sydney (Newcastle, Illawarra). Le charbon est de bonne qualité, et les mines à coke ont permis l’essor de la sidérurgie australienne. De nouveaux bassins houillers ont été récemment mis en exploitation, en particulier au Queensland (Gladstone), et l’Australie est un des rares pays où la production de charbon, loin de baisser, a continué à s’accroître au cours de la dernière décennie. Une partie est exportée, surtout vers le Japon. Les lignites de Yallourn (Victoria) servent de matières premières à de grosses industries chimiques et sont brûlés dans des centrales thermiques : le charbon, le lignite et depuis peu les hydrocarbures produisent la plus grande partie de l’électricité de l’Australie ; les centrales hydrauliques, localisées dans les « Alpes australiennes » et en Tasmanie, ne peuvent fournir que 15 p. 100 des besoins actuels du pays, et, malgré l’équipement des Snowy Mountains, leur part diminuera encore dans les années à venir.

Les recherches d’hydrocarbures ont été longtemps décevantes. Des découvertes importantes ont récemment permis à l’Australie de devenir un producteur de pétrole et de gaz naturel et de stabiliser ainsi des importations qui s’accroissaient dangereusement pour l’équilibre de la balance commerciale australienne. Deux gisements sont aujourd’hui exploités : celui de Barrow Island en Australie-Occidentale et celui de Moonie au Queensland ; d’autres ont été localisés en Australie-Méridionale et surtout au large de la côte du Victoria, dans le détroit de Bass, où le gaz naturel semble particulièrement abondant. Ces découvertes complètent la remarquable gamme des produits du sous-sol australien.


Les industries et les transports

L’Australie est devenue un pays industriel : le nombre des usines a plus que doublé depuis la Seconde Guerre mondiale, et il y a actuellement trois fois plus de personnes employées dans l’industrie que dans l’agriculture. La part de la production industrielle dans le revenu brut ne cesse de s’accroître. L’industrialisation a été facilitée par l’accroissement rapide de la population, l’élévation du niveau de vie, les investissements étrangers. L’Australie commence à exporter des produits manufacturés. La plupart des industries sont installées dans les ports, et leur développement accentue le contraste entre le littoral et l’intérieur peu peuplé.

La sidérurgie australienne est née pendant la Première Guerre mondiale, près du gisement de charbon de Newcastle. De nouvelles usines ont été créées ensuite à Port Kembla (1928) sur le charbon, à Whyalla (1941) près du minerai de fer d’Australie-Méridionale, et récemment à Kwinana, près de Perth, où existent à la fois du charbon et du minerai de fer. Il s’agit d’une sidérurgie portuaire entièrement contrôlée par une seule société à capitaux australiens et néo-zélandais, la Broken Hill Proprietary Company. Par contre, les usines d’aluminium (Geelong, près de Melbourne, et Bell Bay, en Tasmanie) et les raffineries de pétrole appartiennent surtout aux grands trusts internationaux. Les raffineries ont été installées près des capitales, où se localise également la pétrochimie, en pleine expansion.

La gamme des produits manufacturés fabriqués est de plus en plus étendue. L’industrie textile reste encore un des points faibles, de même que les industries dérivées du bois, en particulier de la pâte à papier (d’ailleurs obligées d’importer une bonne partie des matières premières qui leur sont nécessaires). Par contre, les industries de matériel électronique et électrique, réfrigérateurs, télévisions, machines à laver, et les industries chimiques différenciées (produits pharmaceutiques, parfumerie) progressent rapidement. Les industries du matériel de transport sont parmi les plus importantes du pays. La construction navale, qui exige de grosses quantités d’acier, est surtout localisée à Whyalla et Newcastle, où est également fabriquée une grande partie du matériel ferroviaire. L’industrie aéronautique, qui monte surtout des appareils militaires, a pour principal centre Melbourne. L’essor de l’industrie automobile a été particulièrement spectaculaire : une filiale de General Motors, Holden, s’est installée à Adélaïde, puis à Melbourne, et les deux autres grands constructeurs des États-Unis ont également des usines dans les grandes capitales, en particulier à Melbourne (Ford) et à Adélaïde (Chrysler). Bien que le rôle des Américains soit prépondérant, les firmes anglaises (British Leyland), allemandes (Volkswagen) et, depuis peu, japonaises (Toyota) contribuent à la production, tandis que d’autres entreprises se contentent de monter les véhicules importés (Renault). L’Australie a aujourd’hui le neuvième rang dans le monde pour la construction automobile ; elle peut même exporter, par exemple vers la Nouvelle-Zélande ou l’Asie du Sud-Est, mais elle s’inquiète de la concurrence des voitures japonaises, qui commencent à pénétrer en force sur le marché australien.

Dans le domaine des transports, les chemins de fer ont joué un rôle essentiel dans le développement agricole et minier ; ils subissent aujourd’hui une concurrence intense de l’aviation et de l’automobile pour le trafic des passagers, des camions pour le transport des marchandises. De plus, le cabotage entre les grands ports australiens reste très actif pour les produits pondéreux.