Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

stoïciens (les) (suite)

 A. Virieux-Reymond, la Logique et l’épistémologie des stoïciens (Vrin, 1950) ; Pour connaître la pensée des stoïciens (Bordas, 1976). / V. Goldschmidt, le Système stoïcien et l’idée de temps (Vrin, 1954). / J. Brun, le Stoïcisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1958 ; 6e éd., 1972). / G. Pire, Stoïcisme et pédagogie (Vrin, 1958). / J. M. Rist, Stoic Philosophy (Londres, 1969). / G. Rodis-Lewis, la Morale stoïcienne (P. U. F., 1970). / A. J. Voelke, l’Idée de volonté dans le stoïcisme (P. U. F., 1973).

stomatite

Inflammation de la muqueuse buccale.


L’étude clinique des stomatites permet de distinguer : des lésions inflammatoires banales, des gingivo-stomatites scorbutiques, des lésions spécifiques, des ulcérations chroniques profondes.


Les lésions inflammatoires banales

Elles demeurent parfois au stade congestif (rougeur) avec souvent une desquamation des couches superficielles de la muqueuse (stomatite érythémateuse, catarrhale, avec hypersécrétion de la muqueuse, ou pultacée [avec pus]). Ces stomatites ou gingivo-stomatites (intéressant spécialement les gencives) peuvent être des manifestations de fièvres éruptives, telles que la rougeole ou de maladies infectieuses, telles que la grippe ou la typhoïde.

Plus rarement, l’inflammation s’accompagne d’un exsudat séro-fibrineux formant une fausse membrane ; il s’agit d’une stomatite pseudo-membraneuse. Celle qui est provoquée par la diphtérie* s’accompagne d’une angine, d’une forte adénopathie (ganglion) et de troubles généraux (pâleur, fièvre plus ou moins élevée). Lorsque des ulcérations se forment, occasionnées par une nécrose limitée à l’épiderme et aux couches superficielles du derme, on se trouve en présence d’une stomatite ulcéreuse. Les lésions siègent surtout autour des dents cariées.

Il peut exister également des causes médicamenteuses : stomatite bismuthique, mercurielle, phosphorique, argyrique (argent), antimoniale, arséno-benzolique.

Les gingivo-stomatites ulcéreuses peuvent s’observer dans plusieurs affections du sang : leucémie* aiguë, agranulocytose, angines* avec mononucléose.

Les stomatites gangreneuses sont rares et ne se produisent que lorsque l’état général du malade est très déficient et que les germes sont particulièrement virulents.

Le noma est une gingivo-stomatite gangreneuse évoluant surtout sur les muqueuses buccales de rougeoleux très débilités. La muqueuse devient rosé pâle et se recouvre de bulles et de vésicules (phlyctènes), et elle présente ensuite une ulcération noirâtre qui s’étend rapidement en surface et en profondeur jusqu’aux muscles et au tissu osseux.


Les gingivo-stomatites scorbutiques

Signe essentiel du scorbut*, elles sont occasionnées par une déficience en vitamine C (acide ascorbique). Les gencives s’hypertrophient et prennent l’aspect de bourgeons charnus de couleur lie-de-vin.

Les muqueuses s’ulcèrent au niveau du collet des dents et déchaussent ces dernières, qui deviennent mobiles et tombent. Les hémorragies buccales sont fréquentes.


Les lésions spécifiques

En rapport avec une affection bien déterminée, elles se manifestent par des pigmentations, des érosions (vésicules et bulles, chancre syphilitique), des lésions saillantes non ulcérées de la gencive.


Les pigmentations

Elles forment le plus souvent un liséré au niveau de la gencive marginale. Elles sont occasionnées en général par des intoxications médicamenteuses (liséré bismuthique ou argentique) ou professionnelles (plomb [liséré de Burton], mercure).

Lorsque le malade, asthénique, hypotendu, présente une coloration foncée de la peau (mélanodermie) et des muqueuses, il s’agit d’une maladie d’Addison (atteinte des capsules surrénales*).

Il faut signaler, toutefois, que la pigmentation peut être d’origine ethnique (race noire) ou congénitale. Elle peut être provoquée également par la syphilis lorsqu’elle est associée à la leucoplasie (affection chronique se manifestant par des plaques blanchâtres ou opalines sur les muqueuses, particulièrement sur la langue). La leucoplasie peut dégénérer en cancer, surtout chez les grands fumeurs.


Les érosions

La gingivo-stomatite aphteuse, l’herpès se manifestent par des vésicules et des bulles. La varicelle se manifeste par des petites vésicules, et la variole par des pustules. Citons, pour mémoire, le zona buccal, très rare. Le chancre syphilitique est une érosion couleur lie-de-vin qui repose sur une induration lamelleuse ou nodulaire (v. syphilis).


Les lésions saillantes, non ulcérées de la gencive

Elles peuvent être constituées par de petits tubercules se développant à l’intérieur de la muqueuse — grains lupiques (lupus) tuberculeux, de couleur sucre d’orge, ou tubercules syphilitiques, rouges, brunâtres et durs — ou bien par un nodule siégeant sous la muqueuse gingivale — gomme tuberculeuse ou syphilitique, nodule actino-mycosique —, ou bien encore par un processus végétant de la muqueuse — leucoplasie verruqueuse ou papillomateuse.

Lorsque la tumeur végétante repose sur une base indurée, on peut se trouver en présence d’un cancer végétant de la muqueuse. Si la tumeur n’entraîne pas d’infiltrations sous-jacentes, il peut s’agir de tumeurs bénignes (papillomes ou bien lymphangiomes, très rares).


Les ulcérations chroniques profondes de la muqueuse buccale

Ces ulcérations sont, par ordre de fréquence décroissante : cancéreuses, tuberculeuses ou traumatiques. Le diagnostic de l’affection en cause doit être fait avant l’évolution en profondeur, qui représente un stade d’accès thérapeutique difficile.


Prophylaxie et traitement des stomatites

Une hygiène dentaire soigneuse (brossages au moins biquotidiens), une mise en état régulière de la bouche et des dents (examen buccal par le spécialiste tous les six mois ou au moins une fois par an) sont indispensables pour prévenir toute atteinte gingivale.