soutènement (suite)
• Étançon hydraulique. Il est moins lourd (un étançon à friction peut peser plus de 50 kg), plus régulier (la compressibilité de l’étançon à friction dépend de son état d’entretien et de la façon dont il a été mis en serrage), et le début du coulissement se fait sous une charge plus forte, donc s’oppose mieux, dès le début, à l’affaissement du toit ; mais il est nettement plus cher. C’est une sorte de gros vérin composé de deux tubes cylindriques pouvant coulisser l’un dans l’autre ; la mise en serrage se fait par une pompe à piston plongeur incorporée, et il y a une soupape de décharge tarée.
Cependant, le dressage et la mise en serrage des étançons, la mise en place des chapeaux métalliques articulés, leur démontage à l’arrière-taille et leur transport dans la nouvelle allée représentent un travail long et pénible, qui ralentit la progression de la taille ; aussi le temps passé par le personnel pour le soutènement est-il important.
• Soutènement marchant. Ce matériel très coûteux permet des vitesses d’avancement de taille et des rendements inconnus jusqu’alors. C’est un soutènement hydraulique autoripable. Des soupapes reliées à une tuyauterie flexible alimentée en émulsion d’huile soluble dans l’eau sous une pression de 100 à 200 bar permettent à des vérins de réaliser tous les mouvements : desserrage, avancement, mise en serrage. On distingue trois types de soutènement marchant.
— Dans le soutènement par piles, un large châssis de base rigide ou élastique supporte de trois à six étançons hydrauliques de grande force portante, puisqu’on ne craint plus l’enfoncement dans le mur (de 500 à 800 t de portance pour tout le châssis), sur lesquels sont fixés par rotules une plaque ou deux larges chapeaux, dont le porte-à-faux permet le front dégagé ; pour suivre de plus près le dégagement du toit, il peut y avoir en avant un petit chapeau télescopique, ou articulé, pressé contre le toit par un petit vérin. Un vérin horizontal pousse le convoyeur blindé contre le front qui a avancé, puis, la pile étant desserrée, le vérin ripe celle-ci vers la nouvelle position du convoyeur blindé.
— Dans le soutènement par cadres, chaque cadre est composé de deux étançons hydrauliques de grande portance (jusqu’à 200 t) fixés sur une large semelle et reliés rigidement entre eux ; sur chaque étançon est assemblé par rotule un robuste chapeau métallique, relié à l’autre par une articulation ; le chapeau avant présente un important porte-à-faux. Deux (ou trois) cadres placés côte à côte constituent un ensemble ; ils sont reliés entre eux par de courtes bielles, et, grâce à un vérin intercalé, l’un des cadres, qui a été desserré, avance par rapport à l’autre, qui reste en serrage.
— Dans le soutènement par bouclier (ou « soutènement à flèche »), une large et longue pièce oblique (le bouclier) est articulée à sa base sur l’extrémité arrière du châssis ; sur elle s’appuient les premiers éboulis du foudroyage ; cette pièce peut avoir à supporter de 100 à 200 t ; un (ou deux) très puissant étançon hydraulique fait lever la tête de ce bouclier et la presse contre le toit ; sur cette tête est articulée près de son milieu une plaque, appelée flèche, qui soutient sur toute sa longueur le toit.
Comme on souhaite pouvoir commander à distance le soutènement marchant, le type à bouclier paraît être celui qui s’adapte le mieux à cette commande en raison du nombre relativement faible des vérins.
J. A.
➙ Abattage / Exploitation à ciel ouvert et souterraine / Galerie de mine / Risque minier.