Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

atrophie (suite)

Atrophies après les traumatismes

L’exemple, cité plus haut, de communication entre veine et artère est particulièrement frappant, mais il existe souvent après des accidents, même moins graves, des phénomènes atrophiques. On peut les rapporter à la section (suivie de cicatrisation, mais sans rétablissement de la perméabilité) de tout petits vaisseaux ou encore de nerfs. Un autre mode d’atrophie résulte de l’absence de fonctionnement prolongé d’un organe, notamment d’un muscle ou d’un groupe de muscles. C’est le cas des muscles immobilisés dans un plâtre après une fracture, qui s’atrophient de ne pas servir, ou de muscles entravés dans leur fonction par une ankylose articulaire ou par les douleurs d’une arthrite ; la diminution de force aggrave l’impotence due à l’atteinte articulaire, l’articulation se bloque encore plus et un cercle vicieux s’instaure en l’absence d’une rééducation correcte.

J.-C. L. P.

‘Aṭṭār (Farīd al-Din)

Poète persan (Nichāpūr, Khurāsān, v. 1150 - id. v. 1220, probablement lors des massacres mongols).


Sa vie fut consacrée au métier de droguiste et de médecin (« ‘Aṭṭār » signifie « celui qui manipule les essences médicinales ») ainsi qu’à la poésie.

Même si, dans la préface de son Mémorial des saints, ‘Aṭṭār se refuse à être compté au nombre des soufis, son œuvre n’en appartient pas moins au grand courant de mystique qui se répand dans la littérature persane depuis le xie s. et qui atteindra son apogée après l’invasion mongole au xiiie s. avec Djalāl al-Dīn Rūmī. Conteur par excellence, ‘Aṭṭār maîtrise l’épopée (masnavi), et ses récits, conduits avec rigueur, sont interrompus ici et là par de courtes anecdotes indépendantes. Le Colloque des oiseaux est peut-être l’œuvre qui résume le mieux à la fois l’art du conteur et le monde spirituel du mystique. Sous la conduite de la huppe, les oiseaux partent à la recherche du souverain qu’ils viennent d’élire : le Sīmurgh (oiseau fabuleux que l’on trouve déjà dans les mythes et les légendes de l’Iran préislamique). En réalité, un grand nombre de ces « pèlerins » ne résisteront pas aux fatigues et aux embûches du difficile périple. Au cours de la traversée des sept vallées (étapes ou moments du pèlerinage mystique), beaucoup d’entre eux se lassent ou périssent. Après bien des péripéties, seuls trente oiseaux (sī-murgh), blessés, meurtris, parviennent jusqu’à la cour du roi. Alors qu’ils se penchent sur le miroir de la divinité, quelle n’est pas leur stupeur de constater que l’image renvoyée, celle des « sī-murgh », n’est autre que celle du Sīmurgh : ayant parcouru les différentes étapes de purification, ils ont atteint leur but, qui est l’annihilation de soi et la découverte de leur identification avec le Sīmurgh. L’âme du pèlerin, dépouillée de ses attributs, non seulement devient apte à percevoir la divinité, mais, habitée par celle-ci, ne fait plus qu’un avec elle.

Dans le Livre des afflictions, ‘Aṭṭār décrit la longue pérégrination d’une âme mystique à la recherche, elle aussi, de cette « nature parfaite », condition de la réalisation de soi. Au cours de quarante étapes ou stations, l’âme entre en conversation avec les êtres du monde physique et du monde mythique, mais chacun d’eux s’avère incapable de la mettre sur le chemin de la vérité. Seul le prophète Muhammad lui montre la voie de la libération en la faisant pénétrer dans la mer de l’âme qui la conduit à Dieu.

Le Livre divin est une suite de dialogues entre un roi et ses six fils, auxquels il a demandé quels étaient leurs vœux les plus chers. Devant leurs désirs de puissance (l’un veut conquérir la fille du roi des fées, le deuxième l’art de la magie, le troisième l’anneau de Salomon, le quatrième l’eau de la vie, le cinquième la coupe de Djamchīd et le dernier le mystère de l’alchimie), le roi les met en garde contre la vanité de leurs convoitises et leur prêche la résignation, le dépouillement de soi, la purification.

‘Aṭṭār n’est pas un moraliste : il ne prétend pas résoudre la complexité de l’existence humaine. Dans cette période très troublée de l’histoire de la Perse, alors que le péril mongol imminent s’actualise férocement à la fin de la vie du poète, il est permis de penser que si un esprit comme celui d’‘Aṭṭār se tourne vers la vie mystique et la recherche du sens profond et ésotérique de l’islām, c’est que la religion se présente pour lui plus comme une source d’inspiration spirituelle que comme une loi morale. Dans un monde qui s’écroule, tout se passe comme si le poète dirigeait sa confiance plutôt vers l’effort personnel de relation avec la divinité que vers une interprétation formaliste de la loi religieuse.

Les œuvres d’‘Aṭṭār

Un divan lyrique, une épopée romanesque, le Livre de Khosrô ; une série d’épopées mystiques, parmi lesquelles le Colloque des oiseaux, le Livre divin, le Livre des afflictions, le Livre des préceptes ; un recueil de quatrains, le Livre des sélections ; un ouvrage de prose, le Mémorial des saints (biographie de soixante-douze maîtres mystiques).

B. H.

 A. I. Silvestre de Sacy, Pend-Nameh ou le Livre des conseils (Debure fr., 1819). / J. H. Garcin de Tassy, Mantic Uttair ou le Langage des oiseaux, poème de philosophie religieuse publié en persan par Farid-uddin ‘Aṭṭār (B. Duprat, 1857). / R. A. Nicholson, Memoirs of the Saints (Londres-Leyde, 1905-1907 ; 2 vol.). / F. Rouhani, Ilahi-name. Die Gespräche des Königs mit seinen sechs Söhnen. Eine mystische Dichtung (Istanbul, 1940) ; le Livre divin (Albin Michel, 1961). / H. Ritter, Das Meer der Seele. Mensch, Welt und Gott in den Geschichten des Fariduddin ‘Aṭṭār (Leyde, 1955). / A. J. Arberry, Muslim Saints and Mystics. Episodes from the Tadhkirat al Auliya (Memorial of the Saints) [Londres, 1966].

atterrissage

Action pour un aéronef de prendre contact avec le sol. L’atterrissage constitue la dernière phase du vol. Il est précédé de la phase d’approche, destinée à amener l’appareil de sa vitesse et de son altitude de croisière à une position proche de la piste d’atterrissage et sur une trajectoire convenable pour se poser.