Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

service national (suite)

• À titre expérimental, le titre IV du Code du service national institue un service féminin exclusivement limité à des volontaires, qui peuvent ainsi effectuer dans les armées un service militaire d’une durée égale à celle qui est prévue pour les appelés du contingent. Les volontaires féminines doivent remplir les conditions d’aptitudes requises, être célibataires et âgées de 18 à 27 ans. Après un stage de formation, elles sont affectées dans des emplois médicaux, paramédicaux, administratifs ou techniques, ou dans des postes de traductrices, d’interprètes, de conductrices de véhicules automobiles, etc.

• Le Code du service national se termine avec un titre V réservé aux dispositions pénales et disciplinaires qui s’appliquent aux infractions (fraudes, insoumission, provocation, etc.) dont peuvent se rendre coupables les assujettis aux différentes formes du service national.

P. D. et F. de B.

➙ Armée / Défense / Militaire (état) / Protection civile / République (IIIe) / République (IVe) / République (Ve).

services

Ensemble de prestations destinées à la satisfaction de besoins, mais qui ne se présentent pas sous l’aspect de biens matériels.


Les activités de services regroupent actuellement des effectifs très importants dans tous les pays. Les grandes nations industrialisées voient décroître les emplois agricoles et se stabiliser ceux du secteur industriel : tous les gains s’inscrivent dans le domaine tertiaire. Le monde sous-développé n’en est pas encore là, mais dès que l’économie commence à s’y moderniser, on constate une croissance rapide du secteur des services : à la différence de ce qui se passait au xixe s. en Europe ou aux États-Unis, la population ouvrière augmente beaucoup moins vite que celle qui pratique dans les villes, dans les grandes métropoles en particulier, une gamme déjà très variée de commerces, de petits métiers et de professions libérales.


L’importance des services

La géographie des activités de services a longtemps été négligée. Pourtant, même dans le monde traditionnel, il s’agit d’un ensemble qui groupe presque toujours plus du dixième des travailleurs. Il est d’importance, au-delà de ces chiffres, par son rôle dans l’organisation de la vie de relation et dans l’articulation politique et économique de l’espace. On le négligeait cependant. Les préjugés physiocratiques ont eu plus longtemps cours en géographie que dans d’autres sciences sociales : le rôle de la discipline n’était-il pas d’expliquer comment les hommes tirent parti de leur environnement ? Cela ne conduit-il pas à insister sur l’agriculture et sur l’exploitation des ressources indispensables à l’industrie, au détriment des autres aspects de l’action humaine ?

On assiste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale à un retournement de l’optique. Il est dû à la croissance générale et rapide des secteurs de services dans toutes les économies. Il résulte aussi d’un changement d’optique : on se préoccupe désormais tout autant de voir comment les faits de répartition humaine se conditionnent mutuellement que de montrer leur dépendance à l’égard de l’environnement physique.

De ce point de vue, la nouveauté essentielle a été apportée par les travaux de deux auteurs allemands, au cours des années 1930 : Walter Christaller et August Lösch ont montré comment les activités de services, le commerce et l’administration en particulier, étaient responsables des traits essentiels de l’organisation de l’espace économique ; les régions sont armées par le réseau des villes, qui tirent largement leur subsistance de la vente de services.


La nature des services

Quelles sont les formes de services les plus significatives dans le monde moderne ? À qui, et à propos de quoi, les rend-on ?

Il importe de préciser ces points avant d’entreprendre l’analyse des forces qui rendent compte des localisations, car la diversité des prestations est grande, et les conditions dans lesquelles elles sont fournies sont si variables que leur disposition n’obéit pas à la même logique.

Une activité de service implique des prestations, et non la production de biens. Il est donc impossible de régulariser l’offre et la demande en profitant des périodes creuses pour mettre de côté ce qui sera indispensable aux moments pleins : le service ne se stocke pas.

Il doit être exécuté au moment où il est indispensable. Tout ce qu’il est possible de faire, du côté du demandeur, c’est de laisser le besoin s’accumuler, de le satisfaire moins souvent si les conditions pour se le procurer sont défavorables. Ainsi, dans les régions mal équipées, les achats se font plus rarement.

À quoi servent les prestations ainsi rendues ? Elles sont très diverses. Certaines ont trait aux biens : il faut les transporter, les mettre à la disposition des consommateurs ou à celle des entrepreneurs qui les transformeront dans leurs ateliers ou dans leurs usines. Le transport implique une activité matérielle. La nature des branches commerciales est plus complexe. Elles supposent évidemment des manipulations et souvent un conditionnement des produits, mais elles n’ont d’autre but que de faciliter l’information de l’acheteur. Lorsque l’activité marchande se déroule entre partenaires spécialisés l’aspect matériel disparaît complètement, comme c’est le cas dans les transactions qui se déroulent dans les Bourses ou sur les marchés spécialisés de matières premières, sur les marchés à terme par exemple.

La plupart des autres services sont rendus aux personnes, ou aux entreprises et administrations. Ils concernent presque toujours l’information : dans certains cas, le prestateur diffuse des nouvelles (c’est vrai de la presse, de la radio, de la télévision, de tous les mass media). Dans d’autres situations, il achemine des messages privés : c’est ce que font la poste, le téléphone, le télégraphe. L’information est souvent difficile à comprendre, si bien que le client ne peut l’utiliser directement : l’offreur est alors celui qui est capable de traduire en termes pratiques un savoir qui n’est pas à la portée de tous. Dans le domaine des services aux personnes, c’est la fonction de ceux qui veillent sur la santé ou de ceux qui assurent l’enseignement, ou la direction religieuse. Les entreprises s’adressent volontiers à des bureaux compétents dont l’entretien serait trop onéreux pour qu’elles les créent en leur sein : elles font appel à des conseils juridiques et fiscaux, à des agences de publicité. Elles confient la prospection de leurs marchés à des sociétés spécialisées dans les enquêtes. Elles font appel, pour construire leurs bâtiments, à des cabinets d’architectes. Elles s’adressent, pour satisfaire les besoins d’innovation, à des firmes spécialisées.