Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sérigraphie (suite)

Procédé ancien retrouvant une nouvelle jeunesse, la sérigraphie est très utilisée. Sa simplicité la met à la portée des amateurs, des étudiants et des élèves, la diversité de ses techniques la fait utiliser par les artistes, la vigueur de son encrage explique la faveur dont elle jouit pour les impressions publicitaires. Sa souplesse d’emploi permet l’impression sur les ampoules pharmaceutiques, sur les cendriers et sur les bouteilles tout comme la décoration directe de glaces et de vitrines.

G. B.

➙ Impression / Photogravure.

 A. Kosloff, Photographie Screen Process Printing (Cincinnati, 1968). / Introduction pratique à la sérigraphie, impression à l’écran de soie (Tripette et Renaud, 1970). / B. Bidault, Manuel pratique de sérigraphie. Pour l’initiation à l’impression sur tous supports (Leprince, 1971).

Serlio (Sebastiano)

Architecte, théoricien d’architecture et peintre italien (Bologne 1475 - Fontainebleau v. 1554).


Au terme d’une longue vie besogneuse et nomade, Serlio a pu connaître l’amertume, car il n’a guère bâti ; et ce qui en reste ne permet pas d’en juger. Son mérite est d’avoir joué un rôle primordial dans l’établissement et l’introduction en France des théories de la Renaissance.

D’abord peintre d’ornements, comme son père, Serlio séjourne longtemps sur l’Adriatique, à Pesaro, où il exécute notamment des perspectives feintes. Lorsqu’il vient à Rome et se lie avec Peruzzi*, il atteint déjà la quarantaine. Sur les conseils du disciple de Bramante*, il mesure les ruines romaines et poursuit son étude à Vérone, en Ombrie, en Istrie et jusqu’en Dalmatie. À Venise, où Sansovino* lui confie le plafond de la Libreria — qui disparaîtra dans un incendie —, il projette un théâtre en bois pour Vicence.

En 1532, il retrouve Peruzzi préparant un commentaire de Vitruve* et une étude des antiquités de Rome. De l’enseignement du maître, mort en 1536, Serlio gardera une direction de pensée qui dominera toute sa vie et l’amènera à écrire les sept livres d’une Règle générale d’architecture. En 1537, il publie à Venise le quatrième livre, consacré aux ordres, et trois ans plus tard le troisième, celui des antiquités, dédiés respectivement au duc de Ferrare et au roi François Ier. Devenu le protégé du cardinal d’Esté, frère du duc, et invité en France avec le titre de peintre et d’architecte du château de Fontainebleau, il y arrive en 1541 avec Vignole*. Mais il devra se contenter de besognes secondaires, car, comme l’a noté L. Charvet, à cette date les grandes entreprises du règne sont déjà en chantier.

Sans doute est-il l’auteur du plan primitif des châteaux d’Ancy-le-Franc (v. 1546) et de Maulne (v. 1556), dans l’Yonne, comme de celui, non réalisé, des Baux-de-Provence ; à Fontainebleau même, de l’hôtel de Ferrare, où il logeait et dont il ne reste qu’un portail. Ce qui importe plus cette fois encore, c’est en 1545 la publication à Paris des premier et deuxième livres d’architecture (géométrie et perspective) et en 1547 celle du cinquième, sur les édifices sacrés. Vieillard de soixante-douze ans, Serlio, qui songe peut-être à revoir sa patrie, séjourne à Lyon, où il exécute quelques travaux ; mais, malade, découragé, il cède ses papiers à un nommé Iacopo de Strada et revient à Fontainebleau pour mourir. Le septième livre (édifices divers) sera publié par Strada à Francfort en 1575, et Serlio lui-même aurait gravé à Lyon les cinquante portes, plus ou moins baroques, du Livre extraordinaire (1551), qui, dans la première édition d’ensemble (1584), deviendra le sixième livre. En fait le véritable sixième livre, consacré à l’habitation, et le huitième, sur la fortification, resteront inédits ; on les découvrira à Munich, en 1924 seulement.

En dépit des imperfections graphiques, d’une tendance à systématiser assez inattendue chez un artiste aux idées aventureuses et désordonnées, la Règle générale, diffusée en plusieurs langues avant les ouvrages de Vignole et de Palladio*, devait servir de manuel à tout le classicisme. Au-delà des problèmes vitruviens, examinés selon les conceptions relativistes de Peruzzi, la Règle nous révèle les préférences de son auteur en des domaines variés : la perspective, son premier métier, qui nous vaut la présentation célèbre des trois scènes, comique, tragique et satirique ; le pittoresque, avec l’ordre rustique, annelé, qui aboutira à celui de Philibert Delorme* ; le goût des hautes toitures à la française, comparées à des couronnes et recommandées pour... Venise.

Serlio par bien des traits annonce Palladio ; il aime le jeu des masses, l’édifice carré à pavillons d’angles, mais aussi les pénétrations de volume, les axes multiples et les figures polygonales ou ovales. On trouve déjà la travée « palladienne » au quatrième livre, et la fenêtre en demi-cercle au livre suivant ; les sources dalmates, qui seront celles du maître de Vicence, n’ont donc pas échappé à Serlio. Ici comme en bien d’autres cas, il fait figure de précurseur.

H. P.

 L. Charvet, Sébastien Serlio, 1475-1554 (Glairon-Mondet, Lyon, 1869). / P. Du Colombier et P. d’Espezel, « l’Habitation au xvie siècle d’après le sixième livre de Serlio » in Humanisme et Renaissance (Droz, 1934).

serment

Affirmation solennelle par laquelle une personne atteste la vérité d’un fait ou la sincérité d’une promesse.


Le serment, dans notre droit positif, est un acte solennel qui peut être utilisé à différentes fins : il peut s’agir d’une personne appelée à remplir des fonctions publiques et qui doit prêter serment pour s’engager à les remplir fidèlement, ou bien de faire attester solennellement par une personne la vérité et la sincérité d’un fait.

Les magistrats, les auxiliaires de justice* et certains fonctionnaires sont tenus de prêter serment de bien remplir leurs fonctions ; il en est de même pour les jurés des cours d’assises, les experts et les témoins. Dans tous ces cas, il s’agit d’une formalité substantielle destinée à souligner l’importance du rôle confié à chacun d’eux ; il convient de préciser, à ce sujet, que la déposition faite sous la foi du serment par un témoin dans une procédure* pénale ou civile, lorsqu’elle est sciemment mensongère et de nature à tromper la justice, peut constituer le délit* de faux témoignage*.

Le serment judiciaire est une institution toute différente : il est prêté en justice par un plaideur relativement à sa prétention, et il est dit « décisoire » lorsqu’il est déféré par une partie à l’autre pour en faire dépendre le jugement de la cause, ou « supplétif » lorsqu’il est déféré d’office par le juge à l’une ou l’autre des parties.