série chronologique (ou chronique) (suite)
D’autres méthodes empiriques fondées sur les mêmes hypothèses ont été proposées, par exemple, la méthode des chaînes de rapports, basée sur les rapports successifs Dans l’hypothèse d’une tendance caractérisée par un facteur 1 + α d’accroissement mensuel, ces rapports donneront pour chaque mois k une estimation de la quantité
dont on déterminera la médiane. Le produit de ces 12 médianes, (1 + α)12, permettra d’estimer 1 + α. Connaissant alors les 12 rapports et tenant compte de la condition
on pourra estimer les 12 coefficients saisonniers
1 + sk (k = 1, 2, ..., 12).
Compte tenu de la définition de la composante saisonnière (somme des effets nulle pour chaque ensemble de 12 mois), on devrait avoir
soit pratiquement
si Tk varie peu au cours d’une année. En général, il n’en sera pas ainsi et on devra faire subir aux estimations une correction proportionnelle pour assurer ces conditions.
Toutes ces méthodes fournissent, en général, une solution pratiquement suffisante du problème de l’étude des variations saisonnières dans les séries économiques. Cependant, dans certains cas et plus particulièrement dans d’autres domaines de la recherche scientifique, l’étude des cycles joue un rôle fondamental, soit qu’il s’agisse d’estimer au mieux les caractéristiques moyennes d’un cycle unique (période et forme), soit qu’il s’agisse de mettre en évidence plusieurs composantes périodiques différentes se superposant. Pour le premier problème, la table de Christophorus Buys-Ballot (1817-1890), météorologiste hollandais, fournit une solution empirique approchée : pour chaque valeur essayée de la durée θ de la période, les données sont présentées dans un tableau dont chaque ligne contient les observations successives d’une même période de durée θ, et chaque colonne contient les observations relatives à un même instant des diverses périodes ; si θ correspond à la période réelle, tous les sommets du cycle sont dans une même colonne et tous les fonds dans une autre colonne, de manière que l’écart entre les totaux de ces colonnes soit maximal.
Pour des problèmes plus complexes, par exemple l’étude des variations du nombre de taches solaires, les méthodes de l’analyse harmonique fondées sur les travaux du mathématicien français Joseph Fourier (1768-1830) permettent de mettre en évidence les effets des diverses composantes périodiques en fonction de leurs périodes θ (périodogramme).
L’étude des séries chronologiques peut conduire à de nombreux autres problèmes : relation entre termes d’une même série, décalés d’un certain nombre de rangs (autocorrélation), comparaison de deux séries soit du point de vue de leur tendance (covariation tendancielle), soit du point de vue des écarts à leurs lignes de tendance (covariation différentielle), pour des termes de même rang ou décalés d’un certain nombre de rangs. Tous ces problèmes relèvent du calcul des corrélations.
E. M.
➙ Ajustement statistique / Corrélation / Régression.
A. Piatier, Statistique et observation économique (P. U. F., 1961 ; 2 vol.). / E. Malinvaud, Méthodes statistiques de l’économétrie (Dunod, 1964 ; 2e éd., 1969).