Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

athlétisme (suite)

• Longueur. Après avoir couru le plus vite possible sur une piste d’élan de 1,22 m de large et de 40 m de long, le sauteur prend son impulsion sur une planche de 20 cm située à un mètre au moins en avant de la fosse de réception, emplie de sable, où il retombe. À l’extrémité de la planche, on façonne à la main une espèce de petit rebord, en Plasticine, qui permet de se rendre compte si la chaussure de l’athlète a laissé une marque ou non. Dans le premier cas on dit que le sauteur a « mordu », et le saut est déclaré nul. Chaque concurrent a droit à trois essais. Les huit meilleurs classés après ces trois essais sont retenus pour trois essais supplémentaires.

Les 8 m furent dépassés pour la première fois en 1935 par le Noir américain Jesse Owens (8,13 m). Les hommes rapides sont avantagés dans ce concours, qui est le plus naturel de tous.

Aux Jeux de Mexico, un autre Noir américain, Robert Beamon, réalisa au premier essai une performance qui le porta bien au-dessus du record d’alors : 8,90 m contre 8,35 m. En un seul bond il fit progresser le record de 55 cm, alors que celui-ci ne s’était amélioré que de 22 cm en 33 ans.

• Perche. Le déroulement du concours est le même que pour le saut en hauteur, la piste d’élan étant identique à celle du saut en longueur. Elle se termine par un butoir de bois, ou bac d’appel, dans lequel les concurrents « piquent » leur perche.

La matière, la longueur et le poids des perches ne sont pas réglementés, ce qui a permis des améliorations considérables.

Jusqu’en 1900, elles étaient en sapin, frêne ou châtaignier. D’un diamètre assez grand, elles étaient peu faciles à manier. Ensuite se généralisa la perche en bambou. C’est avec un engin de ce genre que l’Américain Cornelius Warmerdam, sans doute le meilleur spécialiste que le monde ait connu, s’éleva à 4,77 m en 1942. Dès 1943, on vit apparaître des perches plus légères en aluminium, mais c’est en 1948 que la perche suédoise en acier remplaça définitivement la perche en bambou.

En 1962, on assista à une grande révolution avec la perche en fibre de verre. Celle-ci, d’une flexibilité étonnante, projette le sauteur vers des sommets que l’on croyait inaccessibles. Elle a rendu courants des sauts de 5 m et bouleversé la technique de ce concours, devenu très acrobatique.

La fosse de réception, garnie de mousse de Nylon, a été considérablement surélevée pour éviter les accidents.

Bien que le sauteur ait franchi la barre, le saut n’est pas valable si la perche du concurrent retombe dans la fosse de réception. La règle du jeu est de la repousser vers la piste d’élan, où un juge la rattrape.

• Triple saut. On utilise le même règlement, la même piste d’élan et la même fosse de réception que pour le saut en longueur. La planche d’appel est simplement située à 11 m au moins de cette dernière. Après avoir pris son élan, le concurrent doit retomber obligatoirement sur son pied d’appel. Ce premier saut est donc effectué à cloche-pied, le deuxième bond est une sorte de pas pour préparer le troisième qui s’apparente à un saut en longueur normal.


Les lancers

• Poids. Le poids est une sphère en bronze, en cuivre ou en fonte de 7,257 kg. L’élan est pris à l’intérieur d’un cercle de 2,135 m de diamètre, matérialisé par un cerceau de fer. La surface ainsi délimitée est cimentée. Du côté de la direction du lancer est placé un butoir de bois de 10 cm de haut et de 1,22 m de long. Si le pied du lanceur prend simplement appui sur le butoir, le jet est déclaré nul.

Le poids partant de l’épaule est projeté d’une seule main, en étendant le bras. Quand le jet est accompli, le concurrent doit sortir du cercle par la moitié arrière, après que l’engin a touché le sol. L’angle de lancer est de 65°. Chaque concurrent a droit à trois essais, les huit meilleurs sont retenus pour trois essais supplémentaires. En cas d’égalité, les concurrents sont départagés par le deuxième meilleur jet, ou le troisième s’il y a lieu.

• Disque. Le disque est un engin de forme circulaire, bordé d’une jante en métal. Il pèse 2 kg et mesure 21,9 cm à 22 cm de diamètre. Son épaisseur au centre est de 44 mm à 46 mm ; à 6 mm du bord, elle est de 12 mm.

Le concurrent prend son élan en accomplissant un mouvement rapide de rotation dans un cercle de 2,50 m de diamètre, entouré d’une cage protectrice qui se trouve à 4,125 m du centre et qui laisse une ouverture de 8,23 m de large ; l’angle de lancer est de 90°.

• Marteau. Le marteau est constitué par un boulet semblable au poids, relié à une poignée par un câble en fil d’acier de 3 mm d’épaisseur. L’ensemble, qui ne doit pas dépasser 1,22 m de long, pèse 7,257 kg.

On lance le marteau à l’intérieur d’un cercle de 2,135 m de diamètre, en virevoltant comme une toupie, tandis qu’on fait tournoyer le marteau au-dessus de sa tête. Comme au disque, une cage protectrice entoure le cercle de lancer. L’angle de lancer est de 60°.

• Javelot. C’est le seul lancer où l’élan n’est pas pris dans un cercle. L’aire de lancer est constituée par un couloir de 30 à 36,50 m de long et de 4 m de large, terminé par un arc de cercle qu’en aucun cas le lanceur ne peut dépasser.

Le javelot est en bois, en alliage léger ou en métal. Il mesure 2,60 m et pèse 800 g. La distance entre la pointe et le centre de gravité peut varier de 0,80 m à 1,10 m, ce qui a une influence sur sa tenue dans l’air. Un bandage de corde, situé aux environs du centre de gravité, sert de poignée, par laquelle le javelot est tenu. Il doit être lancé pointe en avant par-dessus l’épaule, un peu comme on lance une pierre, dans un angle horizontal de 29°. La pointe doit toucher le sol en premier, sinon le jet n’est pas valable.

Les Espagnols avaient imaginé un mode de lancement consistant à tourner sur soi-même comme pour le disque. Le javelot allait plus loin, mais présentait un danger, car on pouvait difficilement en contrôler la direction. Ce style ne fut jamais adopté officiellement.

R. M.

 G. Meyer, l’Athlétisme (La Table Ronde, 1966). / A. Gardien et coll., l’Athlétisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1972).