sapeurs-pompiers (corps des) (suite)
La base de l’armement est encore la motopompe de 60 m3/h qui permet l’établissement de deux grosses lances, nécessaires à l’extinction d’un feu moyen. Cet engin est tracté par un fourgon d’incendie qui transporte le matériel ainsi qu’une motopompe portative de 30 m3/h et le personnel correspondant. À cet équipement type se substitue souvent un ensemble de deux véhicules comprenant un engin-pompe porteur d’eau et un engin porteur de tuyaux et matériels divers. La permanence du service requiert, pour un centre de secours, un effectif de 22 sapeurs. Les volontaires répondent à l’appel de la sirène, les professionnels assurant la garde d’incendie au centre même. Ces derniers ont en général un statut communal et sont alors nommés par le maire, mais dans quelques départements (Yvelines, Val-d’Oise, Seine-et-Marne) leur statut est départemental, et les sapeurs-pompiers dépendent alors du préfet. Chaque département entretient en outre une colonne mobile susceptible d’intervenir en cas d’événement important. Il convient enfin d’évoquer le cas des départements des Landes, de la Gironde et du Lot-et-Garonne, qui entretiennent chacun un corps départemental de sapeurs-pompiers forestiers. De même, l’entente interdépartementale du sud-est de la France, qui groupe la plupart des départements de cette région où les feux de forêts sont fréquents, dispose d’une formation aérienne spécialisée comprenant des avions bombardiers d’eau, basés à Marignane.
Sur le plan national, le nombre des interventions des sapeurs-pompiers communaux est passé de 450 000 (dont 63 700 feux et 100 000 secours routiers) en 1968 à 728 000 (dont 97 000 feux et 178 000 secours routiers) en 1973.
Les opérations menées par les sapeurs-pompiers
Initialement limitée aux secours et à la lutte contre l’incendie, la mission des sapeurs-pompiers s’est étendue progressivement aux secours aux personnes et animaux en difficulté, à l’assistance aux asphyxiés et aux blessés de la voie publique, au dégagement des routes, aux secours contre l’inondation, à des opérations très diverses parfois anodines, voire insolites.
Dans le domaine de l’incendie, la tâche est complexe et non sans danger. Les feux sont éteints d’autant plus facilement qu’ils n’ont pas le temps de prendre une ampleur disproportionnée par rapport à la relative faiblesse des moyens des sapeurs-pompiers. Le sort de l’intervention de ceux-ci dépendra surtout du temps mis pour les alerter et de l’éloignement du centre de secours, et aussi de leur habileté à manœuvrer : arrivés sur place, les sapeurs-pompiers font la reconnaissance du feu, procèdent aux sauvetages urgents, alimentent les engins aux bouches, poteaux d’incendies ou autres points d’eau, mettent en place le dispositif d’attaque, déroulent les tuyaux. Le feu est circonscrit lorsque les lances lui ôtent toute chance de sortir des limites qui lui sont assignées ; l’extinction est complétée par déblai, et, pendant toute l’opération, chaque fois que cela est possible, les pompiers font de la protection pour limiter les dégâts de l’eau.
Cependant, le combat le plus efficace est celui que les pompiers mènent au stade de la prévention, qui est l’affaire de tous et qui recouvre toutes les mesures permettant de s’opposer à la naissance et à la propagation du feu. La prévention doit être en plus complétée par des mesures de prévision techniques (détection, alarme, etc.) et tactiques (plan d’intervention) qui préparent une action efficace des secours. Dans le cadre de la protection* civile, le plan ORSEC planifie la mise en œuvre en cas de catastrophes de tous les moyens civils ou militaires, publics ou privés.
Pour les sapeurs-pompiers, les risques se multiplient et changent de nature. Dans tous les domaines (habitations, industries, transports, etc.), le gigantisme s’installe en hauteur et en surface. La lutte contre l’incendie moderne, caractérisé par des élévations de température anormalement rapides, des propagations anarchiques du feu, des dégagements massifs de gaz toxiques, réclame des moyens de lutte constamment perfectionnés et exige du sapeur-pompier toujours plus de métier, de technicité, de courage et de dévouement.
R. D.
➙ Protection civile.
A. Faure, le Statut des sapeurs-pompiers communaux (Berger-Levrault, 1958 ; 3e éd., 1967). / A. Arnaud, Pompiers de Paris (France Sélection, 1959). / P. Allemandou et R. Fusilier, Traité sur l’organisation des corps et le statut des sapeurs-pompiers communaux (France Sélection, 1968). / Fédération nationale des sapeurs-pompiers, Courage et dévouement (Larrieu-Bonnel, 1970).
