Sangsue (suite)
Écologie et comportement
La plupart des Hirudinées vivent en eau douce. La Sangsue de cheval (Limnatis) se fixe sur le museau des grands herbivores quand ils boivent. La Néphélis (Herpobdella) fait osciller son corps, fixé par l’arrière aux pierres ou aux plantes. La Clepsine (Glassiphonia) se rencontre sous les pierres et ne nage pas. La Sangsue noire (Hæmopis) quitte parfois l’eau à la recherche d’une proie. On connaît des Sangsues franchement terrestres, comme Hæmadipsa d’Asie, qui se laisse tomber des arbres sur ses victimes. Plusieurs Poissons marins véhiculent des Hirudinées ; les Raies portent souvent Pontobdella, tandis que Branchellion vit fixé sous le corps des Torpilles.
La respiration des Sangsues se fait par voie cutanée, mais quelques espèces possèdent des branchies : Branchellion doit son nom aux nombreuses expansions respiratoires latérales qu’il porte.
La grande majorité des Sangsues sont des parasites temporaires. Elles prélèvent le sang après avoir entamé le tégument de l’hôte avec des mâchoires, comme Hirudo, ou bien à l’aide d’une trompe dévaginable, comme font la Piscicole sur les Poissons d’eau douce et Hæmopis sur les Mollusques, les Grenouilles, les Lombrics.
Un certain nombre d’espèces prédatrices dévorent leurs proies : la Clepsine peut avaler une Planorbe entière, tandis que la Néphélis se contente de petites larves.
Reproduction
Toutes les Sangsues sont hermaphrodites ; la fécondation est interne, mais pas toujours réciproque.
Quand il y a un pénis (Hirudo), celui-ci introduit les cellules mâles dans l’orifice génital femelle ; chez la Clepsine, dépourvue d’organe copulateur, la fécondation est hypodermique : un spermatophore est déposé sur la peau du partenaire, et les spermatozoïdes traversent les tissus pour atteindre les ovules.
Les œufs sont déposés dans un cocon élaboré par le clitellum ; la segmentation spirale aboutit à un jeune, qui éclôt avec une organisation voisine de celle de l’adulte. Les cocons sont déposés dans la terre (Hirudo) ou fixés aux plantes (Néphélis) ; la Clepsine les conserve sous son ventre, et les jeunes restent fixés à leur mère pendant plusieurs semaines.
Les Sangsues ne présentent pas de reproduction asexuée, et leur pouvoir de régénération est pratiquement nul.
M. D.
➙ Annélides / Parasitisme.
F. Sabelle, les Sangsues et l’hirudiniculture en Gironde (Cadoret, Bordeaux, 1930). / M. A. Denis, les Sangsues en médecine (Société Éd. du Nord, Lille, 1936).