Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

sang (suite)

Maladies des globules rouges

Les anémies* sont caractérisées par une diminution du nombre et de la qualité des hématies. Elles peuvent être dues à un trouble de l’hématopoïèse ou être consécutives à des hémorragies. Elles retentissent toujours sur les organes hématopoïétiques, qui doivent assurer alors un effort accru de renouvellement et qui n’y parviennent pas toujours (v. anémie et hémorragie).

L’hémoglobine des hématies peut être anormale ; on parle alors d’hémoglobinopathie (v. hématie).

La polyglobulie s’applique au contraire à l’augmentation du nombre des hématies, correspondant à un processus de prolifération de la moelle osseuse assez voisin de celui qui est observé dans les leucémies myéloïdes (v. leucémie). Mais de nombreux processus physiopathologiques peuvent entraîner une polyglobulie réactionnelle.


Maladies des globules blancs

La diminution du nombre des leucocytes est la leucopénie. Elle peut porter sur les lymphocytes (lymphopénie) ou sur les granulocytes, ou polynucléaires (granulopénie allant jusqu’à l’agranulocytose si la diminution est très marquée) [v. leucocyte].

L’augmentation du nombre des leucocytes, ou hyperleucocytose, peut porter sur les lymphocytes (lymphocytose) ou sur les polynucléaires (polynucléose) ; elle va généralement de pair avec une infection. Lorsque les leucocytes sont produits à un rythme très élevé et que des cellules non matures passent dans le sang, il s’agit de leucémie*.


Maladies des plaquettes, ou thrombocytes

La diminution des plaquettes est la thrombocytopénie. Elle accompagne plusieurs affections hémorragiques, notamment les purpuras, où au trouble plaquettaire s’ajoute une fragilité extrême des capillaires sanguins, à l’origine de multiples petites hémorragies dans l’épaisseur de la peau (taches de purpura) et dans les organes, ce qui provoque de graves altérations de ceux-ci.

L’augmentation du nombre des plaquettes, ou thrombocytémie, est un processus de prolifération de la moelle osseuse (v. leucémie).


Autres maladies du sang

Parmi les troubles de la coagulation, une affection héréditaire, l’hémophilie*, est considérée comme une hémopathie.

Enfin, on rattache aux hémopathies les anomalies graves des protéines plasmatiques (dysprotéinémie), notamment la macroglobulinémie (maladie de Waldenström), où une globuline anormale de poids moléculaire élevé (bêta-globuline) se trouve à un taux très accru.

J. B. et J. C. D.

➙ Anémie / Artère / Circulation / Coagulation / Cœur / Hématie / Hématologie / Hématopoïèse / Hémophilie / Hémorragie / Immunité / Immunologie / Leucémie / Leucocyte / Physiologie / Régulation / Respiration / Sérologie / Transfusion.

 C. L. Prosser, Comparative Animal Physiology (Philadelphie, 1950 ; nouv. éd. avec la coll. de F. A. Brown, 1961). / M. Bessis, Traité de cytologie sanguine (Masson, 1953). / J. L. Tullis, Blood Cells and Plasma Proteins. Their State in Nature (New York, 1953). / G. Marchal et G. Duhamel, le Sang (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1961 ; 5e éd., 1974). / O. Prokop et G. Uhlenbruck, Lehrbuch der menschlichen Blut- und Serumgruppen (Leipzig, 1963). / J. Moullec, les Groupes sanguins (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1964 ; 3e éd., 1970). / W. S. Hoar, General and Comparative Physiology (Englewood Cliffs, N. J., 1966). / W. Bloom et D. W. Fawcett, A Textbook of Histology (Philadelphie, 1968). / G. Marchal, les Maladies du sang (Hachette, 1968). / M. Piette, Cytologie des maladies du sang (Flammarion, 1968). / D. W. Huestis et coll., Practical Blood Transfusion (Boston, 1969). / J. Bernard et coll.. Abrégé d’hématologie (Masson, 1971). / P. I. Brånemark, Intravascular Anatomy of Blood Cells in Man (Bâle et New York, 1971).

Sangallo (les)

Architectes et sculpteurs italiens de la Renaissance*, dont les principaux sont Giuliano Giamberti, dit Giuliano da Sangallo (Florence v. 1445 - id. 1516), son frère Antonio Giamberti, dit Antonio da Sangallo l’Ancien (Florence v. 1455 - id. 1534) et leur neveu Antonio Cordini, dit Antonio da Sangallo le Jeune (Florence 1484 - Rome 1546).


Francesco Giamberti (1405-1480), le premier de la « secte », pour reprendre l’image de leur biographe Vasari, doit son surnom au voisinage de la porte et du couvent florentin de San Gallo (celui où Giuliano établira en 1488 le type de l’église classique à nef flanquée de chapelles). Marqueteur, modéliste, architecte à l’occasion, cet artisan du bois fut un protégé des Médicis. Cela, joint à un solide esprit familial, devait permettre à ses deux fils de s’organiser en un véritable « bureau d’études » de constructions militaires, civiles, religieuses et d’atteindre une position privilégiée au point d’élever à leur usage des palais à Rome et à Florence. La troisième génération sera la dernière, et Francesco (1494-1576), fils de Giuliano et informateur de Vasari, vendra les dessins de l’agence. Ce fonds, riche d’un millier de pièces (auj. conservé au musée des Offices, Florence), a fait l’objet d’études précoces et, par là même, vieillies.

Giuliano, élève de Francesco di Giovanni, un artisan du bois ami de son père, est allé avec celui-ci étudier l’Antiquité à Rome. De retour à Florence, il est employé par les Médicis surtout comme ingénieur militaire. En 1478, il défend Castellina (contre un Della Rovere qui, ayant pu le juger, lui demande, cinq ans plus tard, de fortifier Ostie) ; et, de 1486 à 1511 encore, il transformera la forteresse de Poggio Imperiale. Cependant, c’est pour un palais royal qu’il est envoyé à Naples en 1488 ; et son projet n’est pas sans annoncer certaines dispositions palladiennes, de même que la villa de Poggio a Caiano, qu’il transforme en 1489 pour Laurent de Médicis et où il voûte le salon central d’un berceau en éléments préfabriqués. À la même date, Giuliano établit à Florence le modèle du palais Strozzi, conforme au type médicéen (palais Rucellai de Bernardo Rossellino), et élève le palais Gondi, encore plus fidèle, sinon dans ses ouvertures simplifiées, du moins dans la gradation de ses bossages.