Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

astronautique (suite)

Les principales bases de lancement du monde

La première grande base d’essais de fusées du monde a été mise en service en mai 1937 à Peenemünde en Allemagne. Il ne s’agissait pas encore d’une base astronautique, mais elle en possédait toutes les caractéristiques. Toutes les bases de lancement doivent être placées dans des lieux désertiques, et posséder des axes de tir au-dessus de l’océan ou de régions à faible population. Les tirs des lanceurs spatiaux doivent aussi être dirigés vers l’est, pour profiter au maximum de la composante de la rotation terrestre. Le tir vers l’ouest peut entraîner une diminution de 50 p. 100 de la charge utile. En outre, la latitude du lieu de lancement détermine les limites des orbites sur lesquelles peuvent être placés des satellites. Seules les bases proches de l’équateur peuvent injecter des satellites dans n’importe quel plan passant par le centre de la Terre. En tout autre lieu, le plan orbital fait au minimum avec le plan de l’équateur un angle égal à la latitude du lieu de lancement.

• Cap Kennedy (États-Unis). Le plus grand et le plus important centre spatial au monde, il est situé par 28,5° de latitude nord et occupe l’île de Merritt en Floride. La décision de la création de ce centre a été prise par le président Harry S. Truman le 11 mai 1949, pour des essais de fusées militaires. Il fut ensuite attribué à la NASA et devint le centre spatial John F. Kennedy. À partir de ce centre furent lancés tous les satellites habités américains, jusques et y compris les lancements « Apollo ». Deux autres centres américains importants existent à Vandenberg et Wallops Island.

• Baïkonour (U. R. S. S.). Cette base est située à 370 km au nord-est de Tiouratam, par 45,63° de latitude nord. Son emplacement exact n’a été révélé qu’en 1961 par les Soviétiques, mais il avait été calculé par les Occidentaux, dès 1957, au moment du lancement des premiers « Spoutnik ». À partir de ce centre ont été effectués tous les lancements des cosmonautes russes, ainsi que ceux des sondes spatiales et des satellites de télécommunications. Deux autres bases soviétiques sont installées à Kapoustine Iar et à Plesetsk, cette dernière base étant plus spécialement utilisée pour les lancements de satellites météorologiques et militaires.

• Kourou (France). Connue sous le nom de Centre national d’études spatiales de la Guyane, cette base a été établie à la suite de l’abandon, le 1er juillet 1967, du centre saharien de Colomb-Béchar, d’où furent lancés les premiers satellites artificiels français au moyen de la fusée « Diamant ». Ce centre est situé à une cinquantaine de kilomètres de Cayenne. Il s’étend le long de la côte sur 60 km, avec une profondeur de 20 km. Situé par 5,25° de latitude nord, il possède donc une position quasi équatoriale, ce qui lui confère un très grand intérêt international. Il sera utilisé pour toutes les expériences spatiales françaises, ainsi que pour celles des organismes européens.

J. P.

➙ Aéronautique et aérospatiale (industrie) / Aérospatiale (médecine) / Fusée / Lune / Satellite.

 R. Esnault-Pelterie, l’Exploration par fusées de la très haute atmosphère et la possibilité des voyages interplanétaires (Gauthier-Villars, 1928) ; l’Astronautique (Impr. A. Lahure, 1930). / E. Esclangon, La vie serait-elle possible à bord de satellites artificiels de la Terre ou de projectiles astronautiques ? (Gauthier-Villars, 1950). / L. Laming, l’Astronautique (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1950 ; 3e éd., 1971). / A. C. Clarke, l’Exploration de l’espace (Denoël, 1953). / W. Dornberger, l’Arme secrète de Peenemünde (Arthaud, 1954). / H. Oberth, les Hommes dans l’espace (Amiot-Dumont, 1955). / A. Kosmodemianski, Tsiolkovski, fondateur de la théorie du moteur à réaction (Éd. de Moscou, 1958). / R. May, 40 000 Kilomètres à l’heure (Flammarion, 1958). / Y. Sourine, Mon dossier Spoutnik (France-Empire, 1958). / H. S. Scifert (sous la dir. de), Space Technology (New York, 1959). / G. S. Titov, 700 000 Kilomètres dans le cosmos (Éd. fr. réunis, 1962). / T. de Galiana, Dictionnaire de l’astronautique (Larousse, 1964) ; À la conquête de l’espace (le Livre de poche, 1967). / E. Klee et O. Merk, les Pionniers de l’espace, des V2 à Cap Canaveral (A. Michel, 1964). / H. Moureu et M. Y. Bernard, Astronautique et recherche spatiale (Dunod, 1964). / W. von Braun, Space Frontier (New York, 1967). / A. Ducrocq, Demain l’espace (Julliard, 1967) ; l’Homme sur la Lune (Julliard, 1969). / H. O. Ruppe, Introduction to Astronautics (New York, 1967). / W. von Braun et F. I. Ordway, Histoire mondiale de l’astronautique (Larousse-Paris-Match, 1968). / A. Ducrocq (sous la dir. de), Destination Lune (Cahiers de l’Espace, 1968). / F. de Closets, l’Espace, terre des hommes (Stock et Tchou, 1969). / J. Tiziou, À l’assaut de la Lune (Stock et Tchou, 1969). / H. Cuny, l’Aventure cosmique. Bilans et promesses de l’astronautique (Éd. fr. réunis, 1971). / C. N. Martin, la Conquête spatiale (Bordas, 1972). / P. de La Cotardière, la Découverte du cosmos (Eyrolles, 1975).

astronomie

Science ayant pour objet l’étude de l’Univers qui nous entoure — avec ses astres de toutes sortes, ses planètes, ses comètes, ses étoiles, ses météorites, sa matière interstellaire, ses galaxies et sa matière intergalactique —, et cherchant à déterminer la constitution de ceux-ci, leurs positions relatives, les lois de leurs mouvements (apparents ou réels), ainsi que les lois de leur évolution, aussi bien dans le passé que dans l’avenir.


C’est sans aucun doute la science la plus ancienne, et celle qui a le plus puissamment contribué à l’évolution de la pensée humaine. Née des besoins de la vie quotidienne (mesure du temps, agriculture, navigation) et des craintes de l’homme primitif devant les grands phénomènes naturels, elle est restée associée aux superstitions astrologiques jusqu’au début des Temps modernes.