Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

Salinger (Jerome David) (suite)

 J. Brown, Panorama de la littérature contemporaine aux États-Unis (Gallimard, 1954 ; nouv. éd., 1971). / W. F. Belcher, J. D. Salinger and the Critics (Belmont, Calif., 1962). / H. A. Grunwald, J. D. Salinger. A Critical and Personal Portrait (New York, 1962). / W. French, J. D. Salinger (New Haven, Connect., 1963). / M. Laser et N. Fruman (sous la dir. de), Studies in J. D. Salinger (Indianapolis, 1963). / J. Cabau, la Prairie perdue. Histoire du roman américain (Éd. du Seuil, 1966). / D. D. Galloway, The Absurd Hero in Contemporary American Fiction (Austin, 1966). / H. M. Harper, Desperate Faith (Chapel Hill, N. Carol., 1967).

salinité

Teneur en sels dissous de l’eau de mer.


La grande complexité de l’eau de mer ne permet pas d’évaluer cette teneur avec une précision satisfaisante. La définition rigoureuse qui a finalement été retenue s’inspire d’une technique mise au point vers 1900 par le Danois S. P. L. Sørensen (1868-1939), et qui permet d’obtenir des résultats reproductibles. Cette définition est la suivante :
« La salinité d’un échantillon d’eau de mer représente la masse, exprimée en grammes, des substances solides dissoutes dans un kilogramme de l’échantillon, les ions Br y étant remplacés par un nombre égal d’ions Cl, les carbonates transformés en oxydes et la matière organique totalement oxydée. »

Cette grandeur, représentée par le symbole S, est obtenue avec une reproductibilité de 0,03 p. 100 et est inférieure de 0,5 ± 0,1 p. 100 à la masse réelle des substances dissoutes dans 1 kg d’eau de mer. Elle s’exprime en pour cent.

L’ensemble des substances en solution dans l’eau de mer, mis à part celles qui y sont à l’état de traces, s’y trouve totalement dissocié et comprend onze constituants dits majeurs, dont cinq anions (Cl, SO42–, HCO3, Br et F), cinq cations (Na+, Mg++, Ca++, K+ et Sr++) et une molécule non dissociée (H3BO3).

La grande originalité de l’eau de mer est que les proportions de ces constituants sont très sensiblement constantes. Cette importante propriété, définitivement établie en 1884 par le chimiste écossais William Dittmar, membre de l’expédition du « Challenger », et connue sous le nom de loi de Dittmar, permet de considérer l’eau de mer comme une solution dans l’eau pure d’un mélange homogène des onze constituants majeurs. Elle entraîne notamment les conséquences suivantes : 1o la connaissance de la concentration d’un constituant majeur permet de déduire celle de tous les autres, la salinité et toutes les propriétés physiques de l’échantillon étudié ; 2o inversement, la détermination d’une propriété physique permet de déduire la salinité ainsi que les concentrations des onze constituants majeurs.

La détermination directe de la salinité par la méthode de Sørensen est très longue et rarement pratiquée. Les déterminations de routine se font par des méthodes indirectes qui font toutes appel à la précieuse loi de Dittmar.

La méthode chimique, à laquelle est attaché le nom du Danois Martin Knudsen (1871-1949), a été universellement utilisée depuis le début de ce siècle jusqu’à l’apparition, en 1956, du salinomètre électronique. Elle consiste, avec un appareillage spécialement conçu, à précipiter à l’aide de nitrate d’argent les halogènes en solution dans un volume donné d’eau de mer (le fluor ne participe pas à la réaction). La concentration de la solution d’argent est elle-même déterminée à l’aide d’une eau de mer étalon, l’eau normale, distribuée en ampoules scellées par un laboratoire international. On obtient ainsi la chlorinité — symbole Cl —, qui s’exprime également en pour cent et qui représente le nombre de grammes d’halogènes, indistinctement considérés comme du chlore, contenus dans 1 kg d’eau de mer. Une détermination de chlorinité demande de trois à quatre minutes et permet le calcul de la salinité avec une précision de 0,02 p. 1 000.

La salinité peut être également obtenue en déterminant l’une des propriétés physiques de l’eau de mer à une température donnée, principalement la densité relative et l’indice de réfraction.

Un progrès considérable a été réalisé avec l’apparition du salinomètre électronique, qui permet d’obtenir en deux à trois minutes, par une mesure de conductivité, la salinité avec une précision de 0,002 p. 1 000 (2 mg de sels par kilogramme d’eau de mer). Cette nouvelle technique de mesure a connu un développement rapide, et, aujourd’hui, avec la bathysonde notamment, on enregistre à bord, en continu, simultanément salinité, température et profondeur.

La salinité moyenne des océans est voisine de 35 p. 1 000, les écarts à cette valeur dépassant rarement 3 p. 1 000. En surface, la salinité varie par le jeu de l’évaporation et des précipitations ; aux hautes latitudes, elle varie par celui de la congélation en saison froide et de la fonte des glaces en saison chaude. En profondeur, elle ne peut varier, au sein d’une masse d’eau, que par le mélange avec des masses d’eaux voisines.

La salinité joue avec la température un rôle primordial dans l’étude physique et dynamique de l’océan. Ces deux grandeurs permettent, notamment, d’identifier les différentes masses d’eaux océaniques et de les suivre dans leurs mouvements. Elles permettent, également, de calculer la densité relative, paramètre fondamental de la dynamique océanique.

M. M.

➙ Océan.

Salisbury (Robert Arthur Talbot Gascoyne-Cecil, marquis de)

Homme d’État britannique (Hatfield, Hertfordshire, 1830 - id. 1903).


Descendant de l’une des plus grandes familles de l’aristocratie britannique, les Cecil (son ancêtre le plus fameux a été au xvie s. William Cecil [1520-1598], ministre de la reine Élisabeth, anobli sous le nom de lord Burghley), le troisième marquis de Salisbury a occupé à trois reprises les fonctions de Premier ministre : d’abord brièvement en 1885-86, puis durablement de 1886 à 1892 et de 1895 à 1902. Au total, c’est pendant près de quatorze ans qu’il a dirigé la politique de la Grande-Bretagne, notamment sa politique extérieure (durant la plus grande partie du temps où il était au pouvoir, il a, en effet, cumulé le poste de ministre des Affaires étrangères avec celui de chef du gouvernement et de leader du parti conservateur).