Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Assyrie (suite)

D’un point de vue général, il est également à noter que la plupart des œuvres dont nous venons de parler sont babyloniennes ou d’origine babylonienne. Ce n’est pas que l’Assyrie se soit désintéressée des productions de l’esprit, mais, dans presque tous les domaines, la Babylonie a été l’initiatrice à la culture. L’Assyrie a souvent recherché, parfois subi, non sans irritation, son influence intellectuelle. La langue qu’écrivaient ses lettrés n’était qu’exceptionnellement le dialecte national, plus couramment un babylonien standard et cultivé. C’est en puisant dans les « librairies » des villes babyloniennes que les rois assyriens enrichirent les trésors de leurs propres bibliothèques, par voie de guerre et de butin, comme Toukoulti-Ninourta Ier (1246-1209), par recherches, collations ou copies pacifiques, comme au temps d’Assourbanipal (669-627).


L’Assyrie et le génie de l’histoire

Il est pourtant un domaine dans lequel les Assyriens développèrent, sinon inventèrent, une tradition nationale, celui de la littérature historique. Certes, les Babyloniens eurent aussi la curiosité de l’histoire, et c’est chez eux, mais à l’extrême fin de leur civilisation, que l’on trouve, dans de grandes Chroniques, ce qui, en Mésopotamie ancienne, se rapproche le plus de notre conception de l’histoire. Mais, auparavant, ils n’avaient guère produit que des documents historiographiques, des histoires édifiantes et de brèves séries discontinues d’événements marquants.

De bonne heure, au contraire, la tradition assyrienne débuta par des textes commémoratifs de construction de temples ou de palais, dans lesquels les rois en vinrent à mentionner leur activité guerrière. Cette partie de l’inscription, d’abord brève et accessoire, ne tarda pas, sous une influence hourrite ou hittite peut-être, à prendre une importance de plus en plus grande entre la titulature glorieuse du monarque et le rappel, souvent très abrégé, d’une construction ou d’une restauration d’édifice. Ce genre trouva son apogée dans les inscriptions officielles, annales, fastes, histoires militaires ou lettres à Dieu des grands conquérants de la dynastie des Sargonides. Ainsi, l’édition de 636 des Annales d’Assourbanipal ne comporte pas moins de 1 300 lignes, dont une soixantaine seulement commémorent la reconstruction d’un palais.

On aurait tort cependant de croire que les thèmes guerriers fussent les seuls où se complaisaient ces textes. Outre que la dévotion du roi et son obéissance aux dieux y sont constamment exaltées, on y trouve aussi, par exemple, des reflets de cette curiosité à l’égard de la nature, qui est un des traits de l’âme assyrienne. Il n’est pas rare que le récit d’une expédition s’attarde sur la beauté sauvage des lieux traversés et note parfois quelque particularité des peuples rencontrés. Quoi qu’il en soit, l’ampleur que prirent au viie s. ces inscriptions officielles des rois d’Assyrie en fait un chapitre important de la littérature assyro-babylonienne.

R. L.

 B. Meissner, Babylonien und Assyrien (Heidelberg, 1920-1925 ; 2 vol.). / D. D. Luckenbill, Ancient Records of Assyria and Babylonia (Chicago, 1926-1927 ; 2 vol.). / E. Dhorme, la Littérature babylonienne et assyrienne (P. U. F., 1937). / J. B. Pritchard (sous la dir. de), Ancient Near Eastern Texts Relating to the Old Testament (Princeton, 1950 ; 3e éd., 1969). / H. A. Brongers, De Literatuur der Babyloniërs en Assyriërs (La Haye, 1951). / A. Falkenstein et W. von Soden, Sumerische und akkadische Hymnen und Gebete (Stuttgart, 1953). / P. Garelli (sous la dir. de), Gilgamesh et sa légende (Klincksieck, 1960). / W. G. Lambert (sous la dir. de), Babylonian Wisdom Literature (Londres, 1960) ; Atra-Hasis, the Babylonian Story of the Flood (Londres, 1969). / A. L. Oppenheim, Ancient Mesopotamia (Chicago, 1964) ; Letters from Mesopotamia (Chicago, 1967). / R. Labat, les Grands Textes de la pensée babylonienne (Fayard-Denoël, 1969).

Astérides

Animaux marins du groupe des Échinodermes, généralement en forme d’étoile à cinq branches. (Syn. Astéries, Étoiles de mer.)



Morphologie

Les Astérides sont des Échinodermes Éleuthérozoaires, c’est-à-dire libres, que l’on trouve dans toutes les mers, à toutes les profondeurs. Leur symétrie pentaradiaire est mise en évidence, dans la plupart des cas, par cinq bras disposés régulièrement autour d’un disque central renfermant les organes essentiels de l’animal. Cependant, le nombre des bras peut être inférieur à cinq ou dépasser la quarantaine chez des espèces exotiques ou abyssales. Les proportions varient à l’extrême d’une espèce à l’autre. La face dorsale des bras et du disque est nue ou couverte de granules, de longs piquants, de très petits piquants groupés en paxilles ou d’énormes tubercules. Parfois, des pédicellaires se trouvent sur les faces ventrale et dorsale.

Mais, quels que soient leur aspect ou leur ornementation, toutes les Astéries sont construites sur le même plan. L’Étoile de mer typique est formée d’une partie centrale discoïde, le corps, d’où rayonnent cinq bras. L’animal rampe sur sa face ventrale, aplatie, sa face dorsale étant plus ou moins bombée. Le centre de la face ventrale porte une membrane péristomienne où s’ouvre la bouche ; celle-ci est munie d’un sphincter et entourée de piquants jouant un rôle protecteur et aidant à l’ingestion des proies. De cette ouverture partent cinq gouttières allant jusqu’à l’extrémité des bras ; chaque gouttière est pavée de plaques ambulacraires percées poulie passage d’un canal faisant communiquer chacun des tubes ambulacraires, ou podia, avec une vésicule contractile qui commande sa turgescence ou sa rétraction ; les podia s’alignent en deux ou quatre rangs dans chaque gouttière. Des plaques adambulacraires bordent les deux côtés des sillons et portent chacune plusieurs petits piquants mobiles. Des plaques inframarginales et supramarginales bordent les bras.