Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Rosales (suite)

Prunoïdées

Le genre principal est Prunus, à l’intérieur duquel on inclura les Cerisiers et les Amandiers. Plus de 200 espèces vivent dans l’hémisphère Nord, principalement en Asie, une quinzaine en France. Souvent, les fleurs apparaissent avant les feuilles, et le fruit, à une seule graine, est une drupe ; un des deux ovules avorte au cours du développement. Ces plantes renferment des hétérosides cyanogénétiques. Le genre botanique Prunus comprend les Pruniers, les Cerisiers, les Abricotiers, les Pêchers et les Amandiers.

Les Amandiers (Prunus amygdalus) sont de petits arbres probablement originaires de l’Asie Mineure. On distingue parmi leurs fruits les amandes douces à coque tendre (consommation à l’état frais), les amandes douces à coque dure (consommation à l’état sec, utilisation en confiserie et en pâtisserie ; extraction de l’huile qu’elles contiennent à environ 50 p. 100) et les amandes amères (utilisées en parfumerie et pharmacie) ; ces amandes amères renferment un glucoside, l’amygdaline cyanogénétique ; elles correspondent à une variété physiologique.

Les Pêchers (Prunus persica) sont également de petits arbres, à fleurs rougeâtres, probablement originaires de Chine ; leur culture en Europe daterait de l’époque romaine. Les nombreuses races (plus d’un millier de cultivars, une trentaine seulement servant en arboriculture fruitière), qui se sont peu à peu constituées, se distinguent surtout par la nature de la peau des fruits, la couleur de leur chair et l’adhérence plus ou moins grande de la pulpe au noyau ; naturellement, les races dont le noyau se détache facilement de la pulpe sont surtout appréciées comme fruit de table, tout particulièrement quand la chair est blanche ; les fruits à pulpe colorée (jaune ou sanguine) sont recherchés pour la fabrication de conserves.

Les Abricotiers (P. armeniaca), à fleurs blanc rosé, originaires probablement d’Asie centrale et orientale, seraient cultivés en Europe depuis le début de notre ère, mais n’auraient pas été introduits en France avant le xvie s. Suivant les cultivars, la maturité des fruits s’échelonne pendant les mois de juin, juillet et août.

Communs en France, les Cerisiers sauvages (P. cerasus) auraient une origine asiatique (Caucase) et se seraient répandus en Europe, où ils sont maintenant spontanés. Les Cerisiers dériveraient de deux espèces (Merisiers et Griottiers), très différentes ; leur croisement a donné quatre races bien distinctes : les Guigniers, les Bigarreautiers, les Griottiers (Cerises aigres) et les Cerisiers hybrides. Les « guignes » sont des fruits à saveur douce sucrée, à pulpe plus ou moins colorée ; elles sont surtout utilisées en industrie pour la fabrication des liqueurs (kirsch). Les « bigarreaux » sont au contraire de teinte jaune, rouge ou noire ; ce sont eux qui donnent la majorité des cerises de table. Les « griottes », rouge carmin foncé, sont à saveur acidulée, légèrement amère ; elles sont employées en confiturerie et pour la fabrication d’eau-de-vie. Ce sont elles qui sont dénommées vulgairement « cerises aigres ». Les « cerises hybrides », produits du croisement entre P. avium et P. cerasus, donnent les « cerises anglaises » ; elles sont aigres-douces. La pulpe, rouge vif plus ou moins foncé à maturité, est très juteuse et donne un jus clair peu coloré.

Les Cerisiers à fleurs, originaires du Japon, dérivent principalement de deux espèces sauvages : P. serrulata et P. subhirtella ; ils sont appréciés dans les parcs et jardins pour leur merveilleuse floraison rose printanière, qui a lieu avant l’apparition des feuilles. Une espèce sauvage de Prunus, P. spinosa, se trouve fréquemment dans les haies : c’est le Prunier épineux, ou Prunellier.

Les Pruniers qui sont cultivés en Europe (env. 400 cultivars) proviennent d’un certain nombre d’espèces sauvages indigènes ou d’Asie Mineure. Cette culture remonte au xvie s. On distingue les « Pruniers mirabelle », donnant des fruits sphériques jaunes plus ou moins tachés, à chair jaune et à petit noyau, les « Reines-Claudes », à fruits sphériques vert rougeâtre à chair verte, et les « Quetsches », à fruits noirâtres, allongés, ovoïdes, à chair ferme et à noyau aplati. C’est un cultivar de Quetsche qui donne les prunes utilisées pour la préparation des pruneaux.

À côté de ces arbres fruitiers, il faut citer les Pruniers horticoles et en particulier P. laurocerasus à feuilles persistantes, à fleurs en grappes, utilisé pour faire des haies ; quelques cultivars se retrouvent dans les jardins ; il résiste assez bien aux grands froids, les rameaux ne se nécrosant qu’au-dessous de – 15 °C.


Calycanthacées

Ce sont des plantes à feuilles opposées, aux pièces du périanthe indifférenciées. Calycanthus floridus d’Amérique du Nord (Arbre Pompadour) est un arbuste ornemental à feuilles fortement pubescentes à la face inférieure ; Chimonanthus fragans, originaire de Chine, se distingue de Calycanthus par son nombre restreint d’étamines ; il est cultivé pour le parfum de ses fleurs, qui apparaissent entre novembre et mars.


Cunoniales

Nous n’en citerons ici que trois familles.


Philadelphacées

Le genre qui a donné le nom à cette famille, Philadelphus, ou Seringa, est composé d’une quarantaine d’espèces arbustives à feuilles opposées, les jeunes rameaux étant à moelle blanche ; P. coronarius, ou Seringa des jardins, est un arbuste de 3 m de haut à fleurs blanc crème odorantes ; il est originaire d’Asie Mineure. On en a tiré un assez grand nombre de cultivars ; d’autres espèces sont également utilisées dans les jardins, car ce sont de magnifiques arbustes, peu difficiles en ce qui concerne les conditions de sol et d’environnement. Un autre genre, Deutzia, se distingue surtout de Philadelphus par ses tiges creuses et la présence de 10 étamines au lieu de 20 à 40 chez Philadelphus. Ce sont des arbustes très décoratifs grâce à leur abondante floraison. C’est surtout à partir des hybrides × Lemoinei et × Rosea que l’on a tiré les cultivars les plus intéressants.