Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

Roosevelt (Franklin Delano) (suite)

F. D. Roosevelt n’a pas manqué d’ennemis : les républicains, qui défendent alors les intérêts des conservateurs, les fascistes de tous horizons, la Cour suprême jusqu’en 1937, la minorité de l’extrême gauche, tous ont souligné l’incohérence de sa politique, tous ont rappelé qu’en 1939 les États-Unis comptaient encore 9 500 000 chômeurs, que le produit national brut n’avait pas, en prix courants et malgré la dévaluation de 1934, retrouvé le niveau de 1929. C’est la production de guerre qui tirera les États-Unis du gouffre où la crise les avait plongés. Mais F. D. Roosevelt a fourni à son pays les moyens politiques et économiques, la confiance nécessaire pour affronter le conflit mondial et en tirer les plus grands profits.

Longtemps, en effet, l’opinion américaine s’est désintéressée des événements d’Europe — un peu moins de la situation en Extrême-Orient. Bien plus, elle a approuvé les précautions qui ont été prises de 1935 à 1937 pour éviter que le pays ne soit entraîné dans une nouvelle guerre. L’isolationnisme est alors triomphant. Roosevelt lui-même ne peut que se plier à la volonté de ses concitoyens. Mais, dès 1937, il manifeste son inquiétude : son discours d’octobre recommande de mettre en quarantaine les agresseurs ; la marine reçoit du renfort, l’armée ne compte en 1939 que 200 000 hommes. Le président suggère une conférence mondiale sur la limitation des armements ; sa voix n’est pas entendue ; il ne dispose pas des forces suffisantes pour empêcher l’Allemagne de déclencher la guerre. De 1939 à 1941, son rôle devient plus actif : F. D. Roosevelt ne cache pas ses sympathies pour les démocraties occidentales ; après la défaite de la France, il franchit un nouveau pas : l’Amérique prend des mesures de défense, consent à échanger de vieux destroyers contre des bases dans les territoires britanniques du Nouveau Monde, assume dès décembre 1940 le rôle de « grand arsenal de la démocratie ». En mars 1941, le Congrès adopte le prêt-bail (Lend-Lease Act), une idée de Roosevelt, qui permet aux États-Unis de fournir gratuitement de l’aide aux Britanniques, puis aux Soviétiques, aux Chinois, aux Français libres. Un programme de mobilisation économique est mis sur pied. En août 1941, Roosevelt rencontre Churchill*, et les deux hommes énumèrent les buts de guerre de leur pays dans la charte de l’Atlantique. Lorsque les Japonais attaquent la base de Pearl Harbor en décembre, les Américains sont prêts, grâce à leur président, à s’engager activement dans la guerre.

Avec les méthodes qu’il a expérimentées au cours de New Deal, F. D. Roosevelt organise la mobilisation humaine et économique des États-Unis, lutte contre l’inflation, s’efforce de répartir équitablement les charges de la guerre. Chef d’une vaste coalition, ses décisions touchent à tous les problèmes mondiaux. Mais il se préoccupe surtout de mettre au point la meilleure formule de sécurité collective : après quelques hésitations, il accepte en 1943 l’idée d’une Organisation des Nations unies (O. N. U.). À vrai dire, il croit en même temps à la nécessaire coopération entre les grandes puissances de la future après-guerre (les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’U. R. S. S., la Chine) ; le rôle des États-Unis serait décisif pour la sauvegarde de la justice et de la liberté dans le monde. Peut-être a-t-il surestimé l’importance du contact entre les grands chefs : à Téhéran et à Yalta, il s’est aperçu que Staline, « l’oncle Joe », ne cédait pas au charme du président des États-Unis. À sa mort, qui survient, au début de son quatrième mandat, le 12 avril 1945, Roosevelt laisse à son pays un atout considérable : la plus grande puissance économique de la planète, et une mission redoutable : assurer la défense de la démocratie dans un monde où s’annonce déjà la guerre froide.

A. K.

➙ Démocrate (parti) / États-Unis / Guerre mondiale (Seconde).

 F. Freidel, Franklin D. Roosevelt (Boston, 1952-1956 ; 3 vol.). / A. M. Schlesinger, The Age of Roosevelt (Boston, 1957-1961, 3 vol., trad. fr. l’Ère de Roosevelt, Denoël, 1971 ; 2 vol.). / D. Artaud, le New Deal (A. Colin, 1969). / J. M. Burns, Roosevelt, the Soldier of Freedom, 1940-1945 (New York, 1970).

Rosales

Ordre qui, au sens large, réunit, à côté des Rosacées proprement dites, un grand nombre de familles telles que les Crassulacées, les Saxifragacées, les Cunoniacées et les Légumineuses, ainsi que toutes les petites familles qui s’y rattachent.


Ici, il ne sera question que de l’ordre des Rosales stricto sensu (Rosacées et Calycanthacées), du petit ordre des Cunoniales et de la famille des Podostémonacées.


Rosacées

C’est une très importante famille (env. 3 400 espèces et plus de 100 genres, respectivement 200 et 25 en France), surtout présente dans tout l’hémisphère Nord et rare dans les régions désertiques ; une tribu (Chrysobalanoïdées) vit surtout dans les régions intertropicales. Ses espèces présentent une grande diversité tant au point de vue de l’organisation florale que végétative. Cependant, certains caractères sont constants : un réceptacle en coupe, qui porte sur ses bords périanthe et étamines, ces dernières en plusieurs verticilles, sur le type cinq. Les Rosacées sont des arbres, des arbustes ou des plantes herbacées à feuilles ordinairement alternes et munies de stipules. Les fleurs sont le plus souvent actinomorphes du type cinq, les étamines, introrses, étant parfois très nombreuses. La diversité de l’organe femelle permet la classification des genres en tribus, cinq ou neuf selon les auteurs. De nombreuses espèces sont cultivées à titre ornemental (Rosier, Kerria, Aubépine, Prunier...) ou pour leurs fruits (Poirier, Pêcher, Pommier, Fraisier...) ; le bois de certains arbres peut en outre servir en ébénisterie (Poirier, Cerisier).


Spiréoïdées

On compte 100 espèces de Spirées, dont une seule en France, la Reine-des-prés ; cette dernière est une grande plante herbacée très élégante, avec de très nombreuses fleurs blanches odorantes, qui vit dans les prés humides ; les variétés cultivées peuvent aussi porter des fleurs rosés ou rouges. On en rapproche les Aruncus et les Quillajas, arbres d’Amérique du Sud, dont une espèce, Quillaja saponaria, possède une écorce riche en saponite et qui est vendue sous le nom de « bois de Panamá » au même titre que le Savonnier, de la famille des Sapindacées. Le genre Sorbaria, d’Asie, est composé d’arbustes à fleurs blanches en panicules rappelant les Spirées, dont il diffère par ses feuilles pennées ; il est très apprécié en horticulture, car son développement rapide, grâce à ses drageons, permet de garnir facilement les bords des eaux ombragées.