Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

Rhône-Alpes (suite)

Le développement des services

L’héritage historique de Lyon a permis à cette ville de jouer un rôle prépondérant dans le développement des services (banque, commerce, tertiaire supérieur), qui se sont diversifiés en s’étendant aux Alpes, particulièrement à Grenoble. L’armature commerciale demeure centrée sur cette métropole, qui conserve également le quasi-monopole des rapports avec l’extérieur. La Région assure 6,8 p. 100 des importations et 10,5 p. 100 des exportations. À une orientation presque exclusive vers la C. E. E. (Lyon entretenant depuis le Moyen Âge des rapports privilégiés avec l’Italie et aussi la Suisse) a succédé une réorientation partielle vers l’Amérique du Nord. La distribution a vu le développement récent des grandes surfaces, parmi lesquelles une société d’origine stéphanoise rayonne sur tout le Sud-Est (groupe Casino-Épargne).

Une extension dynamique des universités, classiquement représentées à Lyon, sur Grenoble a permis à cette ville de développer des activités de service très modernes (laboratoires, recherche), tandis que Saint-Étienne s’équipe progressivement dans ce domaine. D’importantes écoles d’ingénieurs existent dans ces trois villes, et des I. U. T. s’efforcent d’adapter leurs types de formation aux besoins locaux. Ils sont complétés par des centres de formation continue et de recyclage.

Enfin, la croissance du tourisme montagnard dans les Alpes (10 p. 100 des séjours touristiques nationaux sont effectués dans la Région Rhône-Alpes) contribue à l’extension de ces activités de service.


Les perspectives actuelles

Malgré un réseau urbain bien hiérarchisé avec une structure pyramidale dont Lyon occupe le sommet, on observe un développement très inégal des villes. Les anciennes métropoles, Lyon et Saint-Étienne, stagnent ou croissent lentement, alors que Grenoble et les villes alpines (Annecy, Chambéry) et de la vallée du Rhône (Vienne, Valence) s’étendent rapidement. Ce phénomène s’explique par les différences économiques, mais aussi par la structure même des villes : la rénovation urbaine, avec le fort taux de reconstruction qui lui est corrélatif, est un problème, d’autant que la Région se signale par un fort taux général d’urbanisation (74 p. 100). L’équipement routier est correct, l’équipement aérien très faible, les équipements collectifs sont moyens, et le sous-équipement culturel notable (malgré de récents efforts dans les trois principales agglomérations).

Les disparités sous-régionales rendent urgente une modernisation des anciennes industries, d’autant que les localisations industrielles sont aujourd’hui souvent inadaptées : la reconversion du bassin houiller de la Loire s’accompagne de l’obsolescence de sites industriels hydroélectriques alpins, due au nécessaire déplacement des matières premières.

Une infériorité générale des revenus par rapport à la moyenne nationale s’observe pour toutes les catégories socio-professionnelles, avec un écart encore plus important pour les cadres moyens et supérieurs que pour les autres catégories. Les salaires féminins sont en moyenne inférieurs de plus de moitié aux salaires masculins, les femmes travaillant surtout dans les secteurs économiques en déclin et occupant souvent des postes de moindre qualification ; elles réclament du reste, ainsi que les jeunes, des emplois tertiaires, alors que la région fournit surtout des emplois secondaires. Malgré cela, les équipements des ménages sont conformes à la moyenne nationale, la capacité d’épargne est excellente (10 p. 100 de l’épargne française), et la Région est l’une des Régions de programme les plus dynamiques et attractives de France.

R. D.-C.

➙ Ain / Alpes françaises / Annecy / Ardèche / Bourg-en-Bresse / Chambéry / Chamonix / Dauphiné / Drôme / Grenoble / Isère / Loire (départ.) / Lyon / Rhône (le) / Rhône (départ.) / Roanne / Saint-Étienne / Savoie (départ.) / Savoie (Haute-) / Valence / Vienne.

 J. Labasse et M. Laferrère, la Région lyonnaise (P. U. F., 1960 ; 2e éd., 1966). / J.-P. Richardot, Rhône-Alpes, clef pour l’Europe (Laffont, 1971).

rhumatisme

Nom donné à la plupart des lésions douloureuses atteignant les articulations et leurs tissus de voisinage (muscles et tendons).


En fait, le terme couvre un ensemble d’affections assez différentes les unes des autres par leurs lésions, leurs symptômes, leur gravité, leur réponse au traitement, mais qu’une allure générale commune rapproche néanmoins.


Introduction

Les affections rhumatismales sont nombreuses, et l’on ne connaît la cause que de peu d’entre elles. Cela sous-entend qu’une classification logique a toujours été une des difficultés de la rhumatologie. C’est vers 1939 que F. Coste, J. Lacapère et J. Forestier introduisent en France la distinction, devenue classique, entre l’arthrite, atteinte inflammatoire de l’articulation, à type soit prolifératif, soit atrophique, et l’arthrose, atteinte non inflammatoire à évolution hypertrophique et dégénérative.

Actuellement, on distingue d’une part les rhumatismes inflammatoires, ou arthrites rhumatismales, et les rhumatismes dégénératifs, ou arthroses, dont les causes ne sont que très partiellement connues, et d’autre part des affections rhumatismales d’origine connue, les arthropathies infectieuses, métaboliques et nerveuses. Cette classification a le mérite d’être simple, à défaut de refléter une vérité qui nous échappe sur bien des points.


Rhumatismes inflammatoires ou arthrites rhumatismales

Ce groupe comprend des maladies aiguës, fluxionnaires, dont le type est le rhumatisme articulaire aigu, et des maladies chroniques dont les principales sont la polyarthrite chronique évolutive, ou polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, le rhumatisme psoriasique, le rhumatisme palindromique.


Caractères communs

• Caractères cliniques. Localement, les atteintes articulaires sont fluxionnaires (gonflements), sujettes à des poussées évolutives avec fièvre (de 37,8 à 39 °C), douleur, chaleur, rougeurs locales et parfois épanchements. Entre ces poussées, la température reste souvent entre 37 et 38 °C. L’état général est souvent altéré (amaigrissement, fatigue, anémie, insomnie). Les arthrites rhumatismales tendent soit vers la guérison, soit vers une ankylose progressive des jointures. Elles provoquent parfois des déformations importantes ; les muscles voisins s’atrophient. Un autre caractère important est la diffusion possible de la maladie à d’autres tissus de l’organisme : cœur, viscères, peau, œil.