Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

revenus (suite)

Des difficultés du même genre s’élèvent lorsqu’il s’agit des revenus non salariaux. Les compensations qu’il faudrait prévoir entre les différentes catégories de revenus seraient difficiles à calculer en raison de leur hétérogénéité et de leur montant, pratiquement inconnu (par exemple, divergence entre les revenus effectifs et les revenus déclarés au point de vue fiscal). Il en va de même des profits, dont la nature résiduelle s’oppose à la mise en œuvre d’une politique des revenus.

G. R.

➙ Activité économique / Croissance économique / Économique (politique) / Emploi / Épargne / Impôt / Inflation / Minimum vital / Monnaie / Niveau de vie / Planification / Prix / Production / Salaire.

 J.-P. Courthéoux, la Politique des revenus (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966 ; 3e éd., 1974). / P. Coulbois, Éléments pour une théorie de la politique des revenus (Dalloz, 1967). / C. Morrisson, la Répartition des revenus dans les pays du Tiers-Monde (Cujas, 1968). / G. Caire, Théorie et pratique de la politique des revenus (P. U. F., 1970). / B. Schmitt, l’Analyse macro-économique des revenus (Dalloz, 1971). / E. Watteville, Stratégie pour la répartition des revenus (Economia, 1975).

revêtement routier

Partie supérieure d’une chaussée, constituée par une couche de matériaux présentant une surface unie.


Le revêtement routier est l’un des éléments essentiels de la constitution des chaussées : son rôle principal est d’absorber les efforts de cisaillement importants provoqués par la circulation, tout en assurant l’intégrité et la durée de l’ensemble du corps de chaussée et de la fondation, en résistant à l’usure superficielle, à la fissuration et aux diverses déformations. Enfin, il doit demeurer aussi peu perméable que possible et s’opposer à la pénétration des eaux météoriques.


Revêtement de chaussées rigides

Les différentes couches constitutives d’une chaussée sont, en partant du niveau le plus bas, la sous-couche, la couche de fondation, la couche de base et la couche de surface.

Dans une chaussée rigide, la dalle en béton de ciment correspond à la fois à la couche de base et à la couche de surface d’une chaussée souple. Elle repose soit directement sur le terrain, soit avec interposition d’une couche de forme qui ne fait pas partie de la chaussée et qui est constituée d’emprunts de bons sols sélectionnés à cet effet, à faible distance. Plus souvent encore, la dalle de surface repose sur une couche de fondation, qui forme sous-dalle continue et qui est réalisée en sol-ciment, en grave-ciment ou en béton maigre de ciment. Les dalles sont limitées en plan par des joints, soit parallèles à l’axe de la chaussée, ou joints longitudinaux, soit perpendiculaires à cet axe, ou joints transversaux. Ceux-ci comprennent :
— les joints de retrait, ou joints de retrait-flexion, sortes de rainures ménagées à la partie supérieure des dalles pour y localiser les fissures éventuelles de retrait ou de flexion ;
— les joints de dilatation, coupures transversales ménagées entre deux dalles voisines pour permettre le jeu de la dilatation, de la dilatation,
— les joints de construction, coupures ménagées entre dalles pour limiter le bétonnage quand, pour une cause accidentelle, le travail doit être interrompu.

Des goujons en fer unissent, à travers un joint, deux dalles voisines. Encastrés dans l’une des dalles, ils coulissent dans une gaine de l’autre dalle. Au lieu d’une sous-dalle continue, on se contente souvent de sous-dalles de courte longueur, que l’on confectionne à l’avance sous les joints de dilatation ou de retrait pour soutenir les extrémités des dalles de la chaussée. Les dalles de surface sont constituées en béton hydraulique de haute qualité, car elles sont soumises en service à un traitement très dur : charges, chocs, actions hygrométriques et thermiques. L’ouvrabilité du béton frais ainsi que la résistance mécanique du béton durci doivent être étudiées en laboratoire. Le rapport pondéral du béton trais en ciment place doit, si possible, être de l’ordre de 0,45, compte tenu de l’évaporation et de l’eau incluse dans les granulats. Le ciment utilisé est soit du portland du type courant, soit, quand c’est nécessaire, un ciment résistant à l’action des eaux et des sols agressifs. Le dosage en ciment est compris entre 330 et 360 kg par mètre cube de béton mis en œuvre. Le béton est traité le plus souvent par des adjuvants du type « entraîneurs d’air occlus » et « plastifiants réducteurs d’eau », d’une part pour accroître la maniabilité et rendre le béton frais thixotropique, d’autre part pour protéger le béton une fois durci contre l’action des gelées. Le béton frais, mis en place et compacté, est protégé de la dessiccation prématurée par des pulvérisations de produits de cure ; la mise en place se fait au moyen de coffrages glissants. Sur les grands chantiers, le béton est préparé dans des centrales semi-fixes et souvent automatiques. Selon la portance désirée, l’épaisseur de la couche de béton varie de 18 à 25 cm. Dans certains cas, au lieu d’une couche unique, on emploie le procédé « bicouche », réalisé au moyen de deux demi-dalles superposées et séparées par un joint horizontal au bitume : la dalle supérieure peut ainsi glisser sous les efforts de longue durée (température et retrait) et demeurer solidaire sous les efforts dus aux charges. Enfin, la transmission des fissures vers la surface se trouve interrompue au joint. Ce procédé est surtout utilisé à l’étranger.

Les dalles en béton armé ou précontraint sont rarement utilisées en France.


Revêtements de chaussées souples

Hormis les revêtements (ou enduits) superficiels en couche mince, par répandage de goudron, de bitume fluide ou d’émulsion bitumineuse, suivi de gravillonnage, les revêtements de chaussées souples sont constitués par des enrobés du type ouvert (non compact) ou plein ; ils sont soit au goudron visqueux, tarmacadam notamment, soit, le plus souvent, des enrobés pleins par du bitume. Les types les plus perfectionnés et les plus résistants, utilisés notamment pour les autoroutes et les grandes artères, sont le béton bitumineux et l’enrobé dense, préparés et mis en place à chaud. Mais, quel qu’il soit, le type d’enrobé doit pouvoir constituer des couches stables, flexibles, étanches et insensibles à l’eau, donc ne risquant pas le désenrobage. Le béton est constitué par une ossature de gravillons, de sables et de farine minérale (filler) telle que, après serrage, il subsiste de 4 à 5 p. 100 de vide occlus, avec la condition primordiale que tous les grains du granulat, filler compris, soient enrobés d’un film de liant juste suffisant pour permettre l’agglutination. L’épaisseur e de ces films, exprimée en microns, est donnée par la formule e = Ad0,8, dans laquelle A est une constante et d le diamètre du grain moyen exprimé en millimètre. La teneur en bitume est proportionnelle à la surface volumique de l’ossature Σ et à l’épaisseur des films ; cette dernière, étant proportionnelle à d0,8, est inversement proportionnelle à Σ0,2 ; la formule donnant le poids p de liant (densité = 1) pour du granulat de densité 2,65 est, par conséquent, de la forme

La constante K, dénommée module de richesse en bitume, est, en général, égale à 3,75. Pour la détermination de Σ, on utilise la formule de synthèse de Marius Duriez

dans laquelle G est la proportion pondérale des éléments supérieurs à 5 mm, S celle du sable compris entre 5 et 0,315 mm, s celle du sable fin entre 0,315 et 0,08 mm et f la teneur en filler (grains inférieurs à 0,08 mm). La quantité Σ est exprimée en mètres carrés par kilogramme. Si le granulat a une densité Δ différente de 2,65, le dosage p du bitume devient