Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

Requins (suite)

Les Orectolobidés

Ce sont les Requins-Tapis (Orectolobus), formes côtières benthiques des mers chaudes, qui doivent leur nom (ils sont aussi appelés Requins zébrés) aux lambeaux cutanés qui cassent leur silhouette et les camouflent parfaitement, ainsi que les Dormeurs (Ginglymostoma), qui, malgré leur allure débonnaire, peuvent s’attaquer aux baigneurs qui viennent les déranger (côtes du Brésil et des États-Unis).


Les Odontaspidés

Ils sont également appelés Requins de sable ; ils ont des dents redoutables, mais, en raison de leur faible taille, ils attaquent rarement l’Homme. Ils se nourrissent de Crustacés, Mollusques et petits Poissons sur les côtes des mers chaudes. La reproduction se fait par incubation des œufs dans les oviductes de la femelle. Il ne naît que deux jeunes, qui se sont nourris, chacun dans son oviducte, des autres œufs pondus par la femelle.


Les Isuridés

Ce sont des Requins pélagiques de grande taille, qui pourchassent les bancs de Poissons et qu’on appelle pour cette raison Requins à maquereaux. La Touille (Lamna nasus) se rencontre dans les eaux côtières tempérées de l’Atlantique : elle s’attaque souvent aux Poissons pris aux filets. Le Requin blanc (Carcharodon carcharias) est un animal redoutable, qui peut atteindre 10 m pour un poids de 3 t. Répandu dans toutes les eaux tempérées et chaudes, il s’attaque à tout ce qui peut être mangé et mérite le surnom de « Mangeur d’hommes ». Enfin, le Renard marin (Alopias vulpes), qui mesure 6 m de long, mais dont la moitié de la taille est représentée par un long fouet caudal, est inoffensif pour l’Homme. Il s’attaque aux bancs de Poissons, qu’il effraye de ses coups de queue.


Les Cétorhinidés

Ils se limitent au Requin-Pèlerin (Cetorhinus maximus), qui est un Squale énorme (jusqu’à 15 m de long), adapté à une alimentation microphage grâce aux milliers de branchiospines qui ornent ses arcs branchiaux. On les rencontre surtout dans les mers tempérées, riches en plancton. L’incubation des œufs dans les oviductes de la femelle dure deux ans.


Les Rhincodontidés

Cette famille n’est représentée que par le Requin-Baleine (Rhincodon typus), microphage comme le Requin-Pèlerin. Le Requin-Baleine est le géant des Poissons actuels ; toutefois, malgré ses 18 m de long, il n’atteint pas la taille des Cétacés mysticètes. On le rencontre surtout dans les eaux tropicales.


Les Scyliorhinidés

Roussettes ou Chiens de mer, ce sont des Requins de petite taille qu’on trouve partout dans les eaux côtières, au voisinage immédiat du fond, où ils se nourrissent de Crustacés et de Mollusques. Ils pondent de gros œufs quadrangulaires, que quatre filaments en vrille fixent aux Algues ou aux herbes marines. Les plus communs sur nos côtes sont la Petite Roussette (Scyliorhinus canicula) et le Chien de mer espagnol (Pristiurus melanostomus).


Les Carcharhinidés

Ce sont les Requins vrais : la première dorsale, très postérieure chez les Roussettes, est située ici en avant des pelviennes. Parmi les espèces pélagiques, citons le grand Requin Bleu (Prionace glauca), mangeur de Harengs et de Maquereaux, qui s’aventure parfois dans nos ports, et le Requin-Tigre (Galeocerdo arcticus), parfois dangereux pour l’Homme. Les espèces des eaux côtières vivent sur le fond et sont de petite taille ; les plus communes sont le Milandre (Galeus canis) et l’Émissole (Mustelus vulgaris). Quelques espèces de Carcharhinus pénètrent dans les eaux douces ou s’y sont établies, notamment dans le Gange, le Zambèze ou le lac Nicaragua.


Les Sphyrnidés

Appelés aussi Requins-Marteaux, ils sont facilement identifiables aux lobes céphaliques latéraux qui portent les yeux et les narines. Ce sont des Poissons pélagiques d’eaux chaudes, qu’on voit dans nos régions en été ; comme les Requins vrais, ils sont vivipares. Ce sont des prédateurs redoutables, qui n’hésitent pas à s’aventurer dans les eaux saumâtres à la poursuite de leurs proies.


Les Squaliformes

Ces Requins sans nageoire anale sont répartis en quatre familles.


Les Squalidés

Ils sont appelés Requins épineux en raison des deux aiguillons qui précèdent chacune des deux dorsales ; ce sont des animaux de petite taille, dont les œufs sont incubés dans les oviductes de la femelle. Le plus commun est l’Aiguillat (Squalus acanthias), qui effectue, semble-t-il, des migrations de grande amplitude le long des plateaux continentaux.


Les Scymnorhinidés

Ils sont dépourvus d’aiguillons ; on les trouve dans les biotopes et sous les latitudes les plus variés. La Liche (Scymnorhinus licha) vit en Méditerranée à de grandes profondeurs ; la Laimargue (Somniosus microcephalus) se rencontre au large des côtes arctiques.


Les Pristiophoridés

Appelés aussi Requins-Scies, ils font transition, avec les Squatinidés, entre les Pleurotrèmes et les Hypotrèmes. Ils sont pourvus d’un rostre denticulé, comme les Poissons-Scies (v. Raie*), mais sont de petite taille et ne se rencontrent que dans l’hémisphère Sud.


Les Squatinidés

Ces Anges de mer évoquent les Hypotrèmes par leur forme générale, mais ils possèdent une nageoire caudale, et leurs pectorales élargies ne sont pas soudées au corps. On rencontre sur nos côtes atlantiques et méditerranéennes Squatina, qui peut atteindre 2 m de long et se nourrit de Mollusques et de Crustacés dans les eaux côtières peu profondes. Comme tous les Squaliformes, les Anges de mer sont des Poissons vivipares ; les femelles incubent leurs œufs dans leurs oviductes.

R. B.

 C. Arambourg et L. Berlin, « Sous-Classe des Sélaciens », dans Traité de zoologie sous la dir. de P.-P. Grassé, t. XIII, fasc. 3 (Masson, 1958). / P. W. Gilbert, Sharks and Survival (Indianapolis, 1963). / J.-Y. et P. Cousteau, les Requins (Flammarion, 1970).

réquisition (droit de)

Procédure de contrainte, qui permet à l’Administration, au nom de l’intérêt général, d’obliger les particuliers à céder leur bien ou à effectuer certaines prestations dans des conditions définies par la loi.


Son origine, ses conditions d’exercice et ses effets montrent qu’elle constitue en France une institution très particulière du droit public.