Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

renseignement (service de) (suite)

Relevant du Conseil national de sécurité, la CIA assure sous une direction unique (où le diplomate Allen Welsh Dulles [1893-1969] jouera un rôle de premier plan de 1953 à 1961) une mission de coordination des services de renseignements militaires et diplomatiques. En outre, elle peut être chargée de certaines opérations secrètes de caractère politique autant que militaire pour lesquelles elle dispose d’unités de commando spécialisées, les bérets verts. Installée au centre de Langley près de Washington, la CIA dispose de 15 000 agents, de 100 000 correspondants et d’un budget annuel de 2 milliards de dollars environ. Elle dépouille 200 000 documents par mois environ et est équipée d’un grand nombre de traducteurs électroniques et d’ordinateurs. La puissance de son organisation, la qualité de son personnel, l’histoire déjà longue de ses interventions dans la politique américaine (crise de Cuba, Viêt-nam...) en font un organisme redoutable. C’est peut-être une des raisons qui explique le regroupement par le Pentagone en 1961, en une Defense Intelligence Agency (DIA), des services de renseignement des armées. La CIA ne représente donc qu’une partie des services spéciaux américains. Parallèlement à son action, s’exerce celle du Federal Bureau of Investigation, ou FBI, chargé de la sécurité intérieure sur le territoire des États-Unis, et qui est en outre le seul service habilité à agir en Amérique latine.

J. C. et P. D.

 P. Rogers, Journal d’un officier de l’Intelligence Service (trad. de l’angl., Éd. La Boétie, Bruxelles, 1946). / M. H. Gauché, le Deuxième Bureau au travail, 1935-1940 (Amiot-Dumont, 1954). / M. A. Soltikow, Rittmeister Sosnowski (Hambourg, 1956 ; trad. fr. Sosnowski, l’espion de Berlin, Presses de la Cité, 1961). / P. J. Stead, Second Bureau (Londres, 1959 ; trad. fr. le Deuxième Bureau sous l’occupation, Fayard, 1966). / J. R. D. Bourcart, l’Espionnage soviétique (Fayard, 1962). / A. Tully, C. I. A., the Inside Story (New York, 1962). / A. W. Dulles, The Craft of Intelligence (Londres et New York, 1963 ; trad. fr. la Technique du renseignement, Laffont, 1964). / K. Philby, My Silent War (New York, 1968). / A. Brissaud, Canaris (Cercle du nouveau livre d’histoire, 1971).

rentabilité

De façon générale, revenu* procuré par un investissement.


Il existe de nombreuses façons de mesurer la rentabilité d’un investissement : cette mesure prend toute son importance quand il s’agit de comparer plusieurs investissements. Le problème majeur consiste à pouvoir comparer les différents flux monétaires qui naîtront du fait de l’investissement et qui seront répartis dans le temps (il est évident que la valeur de 1 franc aujourd’hui n’est pas la même que celle de 1 franc dans dix ans). Avant toute définition de la rentabilité, il est donc nécessaire de se pencher sur la possibilité de comparaison de ces différents flux monétaires à travers le temps.


L’actualisation

L’actualisation est une méthode qui permet de ramener une somme perçue dans l’avenir à une valeur à un moment donné. Pour de nombreuses raisons (risque, privation de la somme pendant une période donnée), on considère que la valeur de 1 franc aujourd’hui est égale à la valeur de x francs à un terme donné. Pour connaître la valeur de 1 franc à un horizon donné, on ajoute à ce franc le montant des intérêts qu’il doit produire. Ainsi la valeur de 1 franc à trois ans s’écrira : 1 (1 + i)3 = α3, où α3 est la valeur de 1 franc dans 3 ans et i le taux d’intérêt.

À l’inverse, la valeur de 1 franc perçu dans trois ans sera :

On peut naturellement généraliser pour des périodes diverses et des montants différents. La formule d’actualisation pour une série de revenus R1, R2, R3, Rn perçus au cours des années 1, 2, 3, N s’écrira :

et leur valeur globale :

Ainsi le plus important est la détermination la plus exacte possible du taux d’intérêt, détermination qui est la base véritable de la méthode.


Définition et critère de la rentabilité

La rentabilité suppose qu’il y ait bénéfice, c’est-à-dire que la différence entre les dépenses engagées et les produits obtenus soit positive. Pour obtenir le bénéfice, il faut tenir compte de toutes les dépenses, c’est-à-dire des frais annuels d’exploitation (E1, E2, ... En) et des dépenses d’investissement (I1, I2, ... In), les produits annuels (P1, P2, ... Pn), étant, par ailleurs, à comparer à l’ensemble des dépenses.

Le bénéfice global actualisé sera :

(L’actualisation des dépenses d’investissement est séparée dans la mesure où ces dernières peuvent être décalées dans le temps sur les dépenses d’exploitation et les produits.)

Si B est positif, l’investissement est jugé rentable. Cependant, ce critère impliquant la connaissance d’un taux d’intérêt, il est souvent opportun d’utiliser une méthode un peu différente, qui est la méthode du taux de rentabilité absolue. Dans cette procédure, on recherche pour quelle valeur de i l’expression B s’annule. Si i a une valeur raisonnablement choisie et habituellement obtenue avec ce type d’investissement, il y a de grandes chances pour que l’investissement étudié soit rentable : plus i sera bas, plus la rentabilité sera assurée ; si i est supérieur à ce que l’on rencontre habituellement, alors le projet est à rejeter. Cette méthode peut être utilisée pour comparer plusieurs investissements, le meilleur étant celui où i est le plus faible.

Cette méthode a été affinée au fur et à mesure de son usage et est devenue la méthode des flux de trésorerie actualisée ou « discounted cash flow ». En effet, la méthode précédente ne tient pas compte de la nature des capitaux utilisés (capitaux d’emprunt, capitaux propres, capitaux obtenus par émission d’actions sur le marché financier, etc.). Pour en tenir compte, on étudie cette fois non plus les dépenses et les recettes, mais les décaissements et les encaissements (cash flow) annuels. On procède de la même façon que précédemment, mais on tient compte, parmi les décaissements, des charges des emprunts. Ainsi, indirectement, grâce à cette méthode, on peut introduire l’incidence du taux d’intérêt pratiqué sur le marché (ou tout au moins celui auquel l’entreprise emprunte ses capitaux). On peut de même calculer un taux de rentabilité interne des capitaux qui ont été investis dans le passé, taux qui pourra à son tour servir de crible pour le futur.