Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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régime (suite)

Ce régime peut être plus ou moins complété à 1 000 cal par l’adjonction à volonté des légumes verts suivants (à l’exclusion de tous les autres) : asperges, salades, endives, tomates, céleris, concombre, radis, épinards, aubergines, poireaux. D’autre part, 100 g de pommes de terre peuvent être remplacés par : 200 g de carottes ou de haricots verts, 100 g de petits pois ou d’artichauts, 300 g de melon, 200 g de lait écrémé, 30 g de riz ou de pâtes.

En ce qui concerne les boissons, il faut exclure la bière et ne jamais dépasser un verre de vin par jour. L’eau ordinaire et les eaux minérales non sodées, le thé et les tisanes peuvent être consommés à volonté. Le sel doit être restreint : il est recommandé de cuisiner sans sel et de consommer à table un sel sans sodium. On complétera le régime par une augmentation des dépenses : gymnastique, lutte contre la sédentarité, natation. Mais ces activités peuvent stimuler l’appétit.


Régime de restriction saline

C’est un régime de restriction plus ou moins sévère en sodium, dont le rôle dans la rétention hydrique est capital. Ce régime est indiqué lorsque existent des œdèmes, au cours de l’insuffisance cardiaque, de certaines néphropathies (v. rein), des cirrhoses hépatiques ; il est également utile dans certaines formes d’hypertension artérielle et dans le traitement de certaines obésités. Il doit être également observé lors des traitements par les corticoïdes. Sachant qu’un régime normal comporte de 10 à 15 g de sel, soit de 4 à 6 g de sodium, on distingue :
— le régime simplement pauvre en sel (de 4 à 5 g, donc environ 2 g de sodium), qui est facilement réalisé en interdisant toute introduction de sel lors de la préparation des repas, en remplaçant le pain ordinaire par du pain ou des biscottes sans sel et en proscrivant les aliments riches en sodium, comme les fromages, le jambon, les poissons et les viandes salées, les conserves, les sauces toutes préparées ainsi que certains médicaments riches en sodium (aspirine effervescente, bicarbonate de sodium) ;
— le régime désodé strict, qui compte au maximum de 200 à 300 mg de sodium, tel le régime de Kempner ; ce régime à base de riz et de confiture ne peut être prescrit que temporairement.

Il faut encore surveiller les boissons en sachant que les eaux minérales bicarbonatées sodiques (Pougues-les-Eaux, Vais, Vichy) doivent être interdites en raison de leur richesse en sodium. Le régime désodé est difficile à accepter : en raison de sa fadeur, il engendre rapidement une inappétence contre laquelle il faut lutter grâce à des sels de remplacement, dépourvus de sodium (ils doivent être évités en cas d’insuffisance rénale, car ils contiennent du potassium), et divers condiments (moutarde sans sel, vinaigre, citron, aromate).

D’autre part, il convient de surveiller de très près les patients soumis à un régime désodé strict, car la privation prolongée de sodium expose à des accidents : anorexie, nausées, crampes, asthénie, torpeur ou agitation, désordres hydroélectrolytiques.


Autres régimes

• La diète hydrique. Elle consiste à supprimer toute alimentation solide. Un tel régime, qui n’est possible que pour un temps limité à quelques jours, trouve ses indications au cours des affections abdominales aiguës, en attendant la décision opératoire, ou dans les suites d’une importante intervention chirurgicale. La diète hydrique doit rapidement faire face à une alimentation plus riche, comportant des bouillies de farines, des bouillons de légumes, du lait.

• La diète lactée. Elle n’est pratiquement plus utilisée qu’au cours des poussées hyperalgiques des ulcères gastro-duodénaux.

• Le régime hyperprotidique, ou carné. C’est un régime hypercalorique (de 3 000 à 3 500 cal), comportant des rations glucidiques (350 g) et lipidiques (de 100 à 170 g) assez élevées. L’augmentation de la ration protidique (de 100 à 140 g) porte principalement sur les protides animaux (viande ou poisson : de 200 à 250 g ; œuf : un par jour ; lait : 500 ml), qui seront complétés par le pain, les légumes secs et les pâtes. Dans le cas particulier de la cirrhose du foie, le régime doit être particulièrement enrichi en facteurs lipotrophiques, comme la méthionine, la choline, l’inositol. Un tel régime convient aux insuffisances hépatiques (hépatite virale), mais il est dangereux quand cette insuffisance est trop accentuée, car l’hyperammoniémie qu’il provoque peut être à l’origine du coma hépatique. Il est aussi indiqué chez les sujets dénutris par insuffisance d’alimentation, chez les sujets convalescents de maladies infectieuses, ou dans la phase anabolique postopératoire, ainsi que dans les anémies nutritionnelles et chez les grands brûlés. Il existe actuellement des préparations semi-liquides, hypercaloriques, d’un volume de 500 ml. Équilibrées, riches en vitamines, parfumées à la vanille, au chocolat, elles apportent sous un faible volume plusieurs centaines de calories. Elles trouvent leurs indications chez les dénutris, de faible appétit, ou chez des malades ayant subi une intervention interdisant toute alimentation solide.

Apports alimentaires instrumentaux

Chez certains malades, incapables de s’alimenter normalement (réanimation post-traumatique, respiratoire), les rations hyperprotidiques sont amenées à l’aide d’une sonde gastrique, sous forme d’aliments mixés (purée, viandes, légumes verts...). Cela complète utilement l’alimentation parentérale (intraveineuse) de ces malades, l’abrège et permet une amélioration plus rapide de l’état de santé.

J. C. D.

➙ Aliment / Diététique.

 P. Chène, les Régimes alimentaires (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1945 ; 6e éd., 1972). / P. Madeuf, Culture physique et régimes (Vigot, 1952). / C. Richet et R. Boulin, les Régimes dans les maladies de l’adulte (Expansion scientifique fr., 1954). / G. Mathiot et G. Vermeil, Bon Appétit de 1 jour à 20 ans (Stock, 1972).