Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
R

régate (suite)

Le règlement de course

Les règles de course édictées par l’International Yacht Racing Union (IYRU), qui est la fédération internationale de yachting de course, ont essentiellement pour but d’éviter les abordages : elles sont à la régate ce qu’est le code de la route à la circulation automobile. En outre, s’adressant à des régatiers, elles constituent l’une des bases de la tactique de course. Les règles de course sont compliquées, mais peuvent se résumer aux quelques principes fondamentaux suivants :

• yachts naviguant sur des bords opposés : le yacht babord amures doit s’éloigner de la route du yacht tribord amures ;

• yachts naviguant sur le même bord : le yacht au vent doit s’écarter de la route du yacht sous le vent. Le yacht en route libre derrière doit s’écarter de la route du yacht en route libre devant. Lorsque le yacht, en route libre derrière, s’engage sous le vent, il doit laisser au yacht au vent une place suffisante pour remplir la nouvelle obligation qui lui est faite de s’écarter ;

• virements de bord : le yacht qui vire de bord ou qui empanne doit s’écarter de la route du yacht qui navigue sur un bord déterminé.

Les autres règles correspondent à des situations particulières. Le règlement fixe aussi les droits des yachts à l’approche des marques de parcours, ainsi que les questions d’engagement sur les bouées et les obstacles.


Les classements

Il est rare qu’une grande épreuve soit courue en une seule régate. Le classement se fait par addition des points obtenus à chaque régate. Les règlements prévoient souvent que la plus mauvaise régate peut être supprimée. Les méthodes de classement en points sont nombreuses.

• La Fédération française de voile (F. F. V.) a choisi une méthode qui paraît satisfaisante. Le premier de chaque régate ne reçoit aucun point, le second reçoit 3 points, le troisième 5,7 points, le quatrième 8 points, le cinquième 10 points, le sixième 11,7 points, le septième 13 points, et les suivants 6 points en plus de leur place. Le concurrent qui ne participe pas à une course est compté pour un nombre de points égal au total des inscrits ayant confirmé leur inscription, majoré de 6 points. Tout yacht qui prend le départ, suivant la définition du règlement, et qui ne termine pas la course, y compris tout yacht qui commet une infraction au règlement, mais qui se retire dans un délai convenable, totalise un nombre de points égal au nombre de yachts ayant pris le départ, majoré de 6 points. Tout yacht qui commet une infraction au règlement, mais qui n’abandonne pas dans un délai convenable, ou tout yacht disqualifié, totalise un nombre de points égal au nombre de yachts ayant pris le départ majoré de 6 points, le tout augmenté de 10 p. 100 ; les décimales sont arrondies au nombre supérieur le plus voisin.

En cas d’égalité de points entre deux ou plusieurs concurrents, l’avantage va au yacht qui a obtenu le plus grand nombre de places de premier, puis de deuxième ou de troisième sur le total des manches courues. Si cette méthode ne suffit pas à départager les concurrents, on conserve les ex aequo dans le classement définitif.

L. D.

➙ Aviron / Course-croisière / Croisière / Monotype / Motonautisme / Voilier.

 T. Wells, Scientific Sailboat Racing (New York, 1950 ; trad. fr. Course scientifique en voiliers, Éd. Plaisance, Paimbœuf, 1954). / E. Bruce, When the Crew Matter Most (Londres, 1960 ; trad. fr. l’Équipage et la course, Laffont, 1965). / A. Ruggiero, Il canotaggio (Lecco, 1960). / G. Edwards, The Way of a Man with a Blade (Londres, 1963). / P. B. Elvström, Expert Dinghi and Keelboat Racing (Londres, 1963 ; trad. fr. Maîtrise du voilier, Laffont, 1968) ; Elvström Speaks to his Sailing Friends on his Life and Racing Career (Lymington, 1970 ; trad. fr. Mes bateaux et mes voiles, Éd. de la Mer, 1972). / C. Gülcher, Wedstrijdzeilen in beeld (Bussum, 1967 ; trad. fr. Tactiques modernes en régate, Éd. de la Mer, 1971). / G. Guillabert, Aviron : technique, apprentissage, entraînement (Amphora, 1970). / J. D. A. Oakeley, Winning (Chicago et Lymington, 1970 ; trad. fr. Vaincre en régate, Éd. de la Mer, 1970). / Y. L. Pinaud, Pratique de la voile. Technique, régate, compétition (Neptune nautique, 1970 ; nouv. éd., 1973). / B. Troublé, la Régate de A à Z (Éd. du Compas, 1972). / Nouveau Cours de navigation des Glénans (Éd. du Compas, 1972). / J.-M. Barrault, Initiation au yachting, voile et moteur (Arthaud, 1973).

Régence

Période correspondant à la minorité de Louis XV (1715-1723).



La politique intérieure

Le 1er septembre 1715, Louis XIV meurt. Son arrière-petit-fils, le futur Louis XV, lui succède : c’est un enfant de cinq ans. Son aïeul a tout prévu pour que l’interrègne ne soit pas une période de troubles. Le duc d’Orléans*, Philippe, neveu du feu roi, devient régent. Mais ce bel homme de quarante et un ans est un indolent et un débauché ; Louis XIV le savait intelligent et se méfiait suffisamment de lui pour limiter son pouvoir à la présidence d’un conseil dont il ne choisirait pas les membres. À côté de lui, il y aura Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670-1736) : ce bâtard royal, dont Mme de Montespan est la mère, vient d’être légitimé quelques mois auparavant. Le testament de Louis XIV lui confie la garde du jeune roi et la direction de la maison militaire.

Mais le Régent veut gouverner comme il l’entend. Il fait casser l’acte royal par le parlement. Le roi mort ne peut lier le vif, c’est coutume admise en France depuis des siècles. Mais le faire dire par une cour de justice aux prétentions politiques, c’est permettre dans l’avenir une opposition dont le roi défunt avait su se débarrasser. De bien d’autres manières, la Régence, à ses débuts, défait l’œuvre du « Roi-Soleil ».

Louis XIV avait distrait et flatté, en la faisant participer à sa gloire, une aristocratie frondeuse. Celle-ci était frivole, il l’avait domestiquée jusqu’à lui faire accepter une apparence d’austérité. Le Régent la débride et lui donne l’exemple de la licence. La Cour, de Versailles, se transporte à Paris. Elle y lance des modes, y crée un décor et un art de vivre dont les dessins de Watteau témoignent. Mais, le soir venu, la fête aimable se transforme en beuveries ; on y voit la duchesse de Berry (1695-1719), fille du Régent, s’encanailler avec des laquais. Avec elle, la majeure partie de l’aristocratie manifeste avec frénésie un désir de revanche sur une décennie de prudence et de bigoterie.

Il y a aussi l’ancestrale soif du pouvoir. Les nobles gardent la mentalité de ces féodaux qui considéraient comme légitime le partage de l’autorité publique entre eux et le souverain. Et ces années de honte où, par la grâce du feu roi, régna « la vile bourgeoisie », il faut les effacer.