radiologie (suite)
La brillance des images radioscopiques est faible et nécessite une adaptation assez longue à l’obscurité. L’amplificateur de brillance est un convertisseur d’image électronique adapté à un écran radioscopique. Outre l’augmentation de luminance en radioscopie, il permet l’utilisation d’une télévision en circuit fermé, le radiocinéma, les enregistrements magnétiques. Les examens radiologiques se pratiquent dès lors en salle normalement éclairée. En outre, l’intensité employée est très diminuée, ce qui facilite la protection du sujet et de l’opérateur contre les rayons X.
Cela amène à évoquer le danger des radiations, qui peuvent provoquer, en cas de surdosage, des lésions cutanées allant de la radiodermite à la radionécrose, des troubles sanguins, anémies et leucopénies. Ces atteintes ne concernent pas le sujet soumis au radiodiagnostic. Par contre, l’opérateur risque d’être touché sévèrement s’il ne s’astreint pas à une discipline de protection constante. En radiothérapie, l’utilisation des filtres, la détermination des doses et l’étude de la courbe des isodoses permettent l’application des traitements efficaces en respectant suffisamment le revêtement cutané et la formule sanguine. Ce danger des radiations, la nécessité de s’en protéger doivent être étudiés non seulement en fonction du rayonnement direct, c’est-à-dire du rayonnement transmis à travers un corps, mais aussi en fonction du rayonnement secondaire. Le rayonnement transmis est le rayonnement utile : il est sorti du tube émetteur par une fenêtre étroite, il est facile de le contrôler et de s’en protéger. Nous savons qu’un verre de plomb arrête le faisceau de rayons X et laisse passer les rayons lumineux émis par l’écran fluorescent. Par contre, le rayonnement secondaire pose des problèmes de protection plus complexes : il est produit lors de la traversée d’un corps par un faisceau de rayons X ; l’absorption se fait par diffusion (ou dispersion) sans changement de longueur d’onde, par diffusion avec changement de longueur d’onde (effet Compton) et production d’un électron de recul, la radiation modifiée pouvant être émise dans n’importe quelle direction. Enfin, l’absorption se fait par effet photoélectrique avec projection d’électrons en dehors du corps irradié. Ce rayonnement secondaire est, en fin de compte, émis dans toutes les directions, et ces radiations sont particulièrement dangereuses pour les radiologistes et leurs aides, tant en diagnostic qu’en radiothérapie. L’usage de vêtements, de gants et de lunettes plombés et surtout l’utilisation de matériels modernes télécommandés à partir d’une pièce distincte de celle où se trouve le patient, en radiodiagnostic et en radiothérapie, permettent d’éviter l’effet dangereux de ces radiations.
Les règlements de radioprotection ont été fixés en France par le décret du 15 mars 1967, qui donne les équivalents de dose maximaux pour les personnes affectées à des travaux sous rayonnements ; pour une année, ils varient, suivant les organes et les parties du corps, de 15 à 60 rems. L’épaisseur des parois protectrices en plomb, en béton et en béton au baryum est calculée en fonction de l’énergie du rayonnement direct ou du rayonnement diffusé.
Malgré ces dangers, contre lesquels il faut se prémunir, mais qui ont été fortement exagérés, la radiologie constitue l’une des plus grandes et des plus efficaces découvertes des temps modernes.
E. W.
➙ Radiations / Radiodiagnostic / Rayonnement radioactif / Röntgen (Wilhelm Conrad).
A. Nègre et F. Rouquet, Précis de technique radiologique (Doin, 1956). / S. B. Dewing, Modern Radiology in Historical Perspective (Springfield, Illinois, 1962). / L. F. Squire, Fundamentals of Roentgenology (Cambridge, Mass., 1964). / V. Bismuth et A. Laugier (sous la dir. de), Anatomie radiologique pour le concours de l’internat (Maloine, 1968). / P. Pizon, la Radiologie en France, 1894-1904 (E. S. F., 1970).
