Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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races humaines (suite)

Race centro-mongole

La deuxième race mongole existe à partir du Huanghe (Houang-ho) sur le territoire chinois. Elle s’ébauche au nord avec les Coréens et constitue la dominante raciale de la Chine.

Diagnose : la peau prend des tonalités plus bistrées que dans la précédente, mais les autres caractères xanthodermes s’atténuent par augmentation de la stature (1,67-1,69 m), mésocéphalisation (indice 78), allongement de la face, réduction des pommettes et atténuation de la bride.


Race sud-mongole

Au-delà du Yangzijiang (Yang-tseu-kiang), nous pénétrons dans le Sud-Est asiatique, région d’une telle complexité anthropologique que, parler d’une race sud-mongole, c’est seulement admettre l’existence d’une morphologie générale susceptible de se transformer en multiples variantes locales difficiles à classer.

La race sud-mongole s’étend sur la Chine méridionale et la majeure partie de l’Indochine ; à l’ouest, elle déborde sur l’Inde et au sud elle se continue en Malaisie. Elle participe enfin au peuplement du Tibet et du Japon.

Diagnose : par rapport aux Centro-Mongols, peau plus foncée, stature moins élevée (1,58-1,60 m), gracilisation, augmentation du prognathisme, yeux obliques, mais souvent privés de la bride.


Race indonésienne

Très proche de la précédente, elle est représentée dans le centre de l’Indochine par les Moïs et elle a participé au peuplement de base de la majorité des îles indonésiennes, où elle constitue les éléments appelés proto-malais. À Java, ces derniers se sont mélangés aux Sud-Mongols, la fusion provoquant l’apparition d’un nouveau type, dit « deutéro-malais ».

Diagnose : stature petite, structure gracile ; peau blanc basané, tache pigmentaire moins fréquente ; cheveux légèrement ondulés ; mésocéphalie (indice 77-78), face aux pommettes à peine saillantes, aux yeux non bridés.

Les Indonésiens ont vraisemblablement occupé autrefois toute l’Indochine. Refoulés par les Sud-Mongols en Malaisie et en Indonésie, ils se sont heurtés aux Négritos et aux Australoïdes, avec lesquels ils se sont plus ou moins mélangés.


Race polynésienne

Les Polynésiens, Jaunes d’Océanie, sont répartis sur une vaste étendue du Pacifique dans un triangle circonscrit par les îles Hawaii, l’île de Pâques et la Nouvelle-Zélande.

Diagnose : grande taille (1,72 m), corps trapu, mais bien proportionné ; peau jaune olivâtre, pilosité peu développée, chevelure sombre à peine ondulée ; brachycéphalie modérée (indice 83-84) dans les îles septentrionales, parvenant à la dolichocéphalie dans l’île de Pâques (indice 74), face large, sans prognathisme, aux pommettes légèrement saillantes, nez mésorhinien, yeux légèrement bridés.

Cette diagnose traduit une morphologie indécise avec juxtaposition de traits jaunes et blancs. Des faits linguistiques, ethnographiques et anthropologiques laissent supposer que l’origine de la race doit se situer dans le Sud-Est asiatique.


Race esquimaude

Du Groenland à l’Alaska, les Esquimaux (ou Eskimos), au nombre d’environ 50 000, occupent les côtes et les îles de l’extrême nord de l’Amérique. On leur rattache les Aléoutes de l’Alaska et quelques peuples du Nord-Est sibérien comme les Tchouktches et les Kamtchadales.

Diagnose : stature entre 1,58 m (Labrador, Groenland) et 1,65 m (Alaska), squelette robuste ; peau jaune-brun, tache mongolique, pilosité faible, cheveux lisses et foncés ; dolicho-mésocéphalie, voûte crânienne haute et carénée ; face très massive, à la fois longue et large, aux pommettes bien saillantes et aux yeux de type franchement mongolique ; du point de vue sérologique, réduction de B et augmentation de A.

Il y a tout lieu de penser que les Esquimaux ne sont pas autochtones en Amérique et qu’ils viennent de l’Asie septentrionale.


Race amérindienne

Répartie sur tout le continent américain, à l’exclusion des territoires occupés par la précédente, la race amérindienne présente une grande variété de types physiques qui justifie une distinction en six sous-races.

• Sous-race nord-atlantique. Localisés dans les forêts et les plaines du Canada et du nord-est des États-Unis, les Indiens nord-atlantiques (Mohicans, Sioux, Natchez...) sont grands, de peau brun clair, mésocéphales et de faciès assez europoïde, avec des pommettes à peine proéminentes et des yeux légèrement obliques.

• Sous-race nord-pacifique. Composée de brachycéphales (indice 84-87), de taille sur-moyenne (1,67 m), elle possède un aspect plus mongoloïde que la précédente et occupe la bande côtière du Pacifique et l’ouest des montagnes Rocheuses (Tlingits, Shuswaps et Chinooks).

• Sous-race sud-atlantique. Comprenant les multiples petites populations du bassin amazonien, la sous-race sud-atlantique, restée encore très à l’écart des contacts européens, est mal connue. Taille petite (1,55-1,60 m), mésocéphalie, face large aux caractères mongoliques estompés sont les seuls éléments par lesquels on peut définir les Indiens qui en font partie (Jivaros, Galibis, Roucouyennes...).

• Sous-race sud-pacifique. Répartie du Mexique à la Patagonie, à l’ouest de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud, elle se définit par une faible stature (1,55-1,58 m), une grande brachycéphalie (indice 82-88) et un faciès à peine mongoloïde. Aujourd’hui plus ou moins métissés avec les Blancs, ces Indiens sont les descendants des populations précolombiennes (Aztèques du Mexique, Mayas du Yucatán, Quechuas et Aymaras du Pérou et de la Bolivie).

• Sous-race pampéenne. Formée de plusieurs tribus maintenant disparues et dont les derniers représentants ont été les Patagons, elle était définie par une stature élevée (1,68-1,80 m), une peau jaune-brun, de la brachycéphalie (indice 85), une face haute et moyennement large, un nez mésorhinien et proéminent.