Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

psychologie (suite)

L’aide que le psychologue peut apporter à ces sujets en difficulté peut revêtir la forme d’une psychothérapie, c’est-à-dire d’un traitement sans intervention somatique pratiqué en vue de guérir le sujet de certains troubles de la conduite. La question de savoir si ces traitements ne peuvent être pratiqués que par des médecins reste controversée. La plus connue des méthodes de psychothérapie est la cure psychanalytique, fondée sur les enseignements de S. Freud. On sait qu’elle consiste en de nombreuses rencontres entre le psychanalyste et son malade, rencontres au cours desquelles le malade doit énoncer toutes les pensées qui lui viennent à l’esprit, sans choix ni omission. Il ramène ainsi dans la sphère consciente, avec l’aide du psychanalyste, des idées ou sentiments refoulés qui se trouvaient, selon cette théorie, à l’origine des troubles dont il souffre. De nombreuses autres formes de psychothérapie sont pratiquées. Le contrôle objectif de l’efficacité de ces méthodes reste souvent difficile.

Le psychologue peut collaborer avec le psychiatre dans d’autres perspectives. Il peut aider au diagnostic par l’application d’épreuves psychologiques de type « métrique » et collaborer aux recherches générales sur les syndromes psychiatriques par l’utilisation des méthodes statistiques qui ont été déjà évoquées, notamment l’analyse factorielle. Il peut suivre les effets d’un traitement psychiatrique par l’application répétée d’instruments d’observation normalisés.

Dans une autre perspective encore, le psychologue peut être concerné par les difficultés psychologiques que le malade éprouve devant la maladie ou devant ses conséquences (adaptation au milieu hospitalier, à certaines infirmités, etc.). Il est enfin souhaitable que des éléments de psychologie entrent véritablement dans la formation des futurs médecins.

M. R.

➙ Analyse factorielle / Animal / Apprentissage / Aptitude / Béhaviorisme / Comportement / Conditionnement / Enfant / Freud (S.) / Groupe / Intelligence / Langage / Janet (P.) / Pavlov (I.) / Perception / Personnalité / Piaget (J.) / Piéron (H.) / Psychanalyse / Psychiatrie / Sensation / Test / Wallon (H.).

 H. Piéron, Vocabulaire de la psychologie (P. U. F., 1951 ; nouv. éd., 1963). / P. Pichot, les Tests mentaux (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1954 ; 8e éd., 1971). / M. Reuchlin, Histoire de la psychologie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1957 ; 8e éd., 1972) ; les Méthodes quantitatives en psychologie (P. U. F., 1962). / J. F. Le Ny, le Conditionnement (P. U. F., 1961 ; nouv. éd., 1966). / J. Delay et P. Pichot, Abrégé de psychologie à l’usage de l’étudiant (Masson, 1962 ; nouv. éd., 1969). / P. Fraisse et J. Piaget (sous la dir. de), Traité de psychologie expérimentale (P. U. F., 1963-1966, 9 vol. ; nouv. éd., 1966-1973, 7 vol. parus). / J. Nuttin, la Structure de la personnalité (P. U. F., 1963). / N. Sillamy, Dictionnaire de la psychologie (Larousse, 1965). / P. Fraisse, la Psychologie expérimentale (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966). / J. Piaget et B. Inhelder, la Psychologie de l’enfant (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966 ; 6e éd., 1975). / H. Gratiot-Alphandéry et R. Zazzo (sous la dir. de), Traité de psychologie de l’enfant (P. U. F., 1970-1976 ; 6 vol.). / J. Piaget, Psychologie et épistémologie (Denoël et Gonthier, 1970). / M. Reuchlin (sous la dir. de), Traité de psychologie appliquée (P. U. F., 1971-1973 ; 9 vol. parus). / J. Chateau, le Malaise de la psychologie (Flammarion, 1972). / J. Stoetzel et A. Girard, les Sondages d’opinion publique (P. U. F., 1973). / F. L. Müller, Histoire de la psychologie (Payot, 1976 ; 2 vol.).

psychomoteur (développement)

Chez l’enfant, organisation progressive des mouvements et des sensibilités sous l’effet de la maturation nerveuse et des conditions de l’environnement.


Les résultats en sont la constitution successive des fonctions qui vont se développer et s’intégrer dans des structures de plus en plus complexes. La fonction qui assure la fusion entre mouvement et sensibilité est la fonction posturale, définie par Charles Scott Sherrington (1906) comme un circuit permanent d’action réciproque entre le tonus des muscles lisses et striés et les sensibilités intéro- et proprioceptives. Henri Wallon* (1934) la considère comme une fonction charnière qui se trouve à l’origine de toutes les fonctions psychiques, dont elle assure la liaison, ce qui permet de comprendre les solidarités interfonctionnelles et l’unité ainsi que la continuité du développement psychique chez l’enfant.


Le premier stade psychomoteur

Il va de la naissance à six-sept mois. Il est caractérisé par le développement prépondérant de la fonction posturale, sous l’effet de la maturation des centres extrapyramidaux et de la formation réticulée, en conjonction avec les incitations de l’entourage humain. Les variations toniques dues aux afférences de toutes sortes, notamment intéro- et proprioceptives, ont pour effet la formation de différentes attitudes traduisant des modifications de l’état organique de l’enfant. L’entourage les interprète comme des signes de bien-être ou de malaise, et son action pour répondre aux besoins de l’enfant a pour effet de modifier ses états toniques et ses attitudes. De cette conjonction entre les mouvements posturaux de l’enfant et l’action de l’entourage résultent des liaisons conditionnelles, qui développent chez l’enfant une orientation de son psychisme naissant vers les personnes et une conscience plus ou moins confuse des situations. Ces progrès se manifestent, d’une part, dans les conduites d’attente, d’anticipation où l’enfant reconnaît les signaux annonciateurs des événements qui vont se produire : il se calme quand il est mis en position de tétée, quand il voit arriver sa mère ; et, d’autre part, dans le développement des mimiques qui ébauchent ses premières relations actives avec le monde des personnes. C’est la naissance de l’affectivité, fonction la plus précoce.