Provence-Alpes-Côte d’Azur (suite)
Le tourisme
Au total, la répartition de la population active par secteurs indique 9,7 p. 100 pour le primaire, 34,4 p. 100 pour le secondaire, 55,9 p. 100 pour le tertiaire. C’est le tourisme qui donne avant tout son image de marque à la région provençale et azuréenne : tourisme de passage, en raison de la richesse archéologique et artistique (jusqu’aux manifestations les plus neuves de l’art contemporain : fondation Maeght inaugurée en 1964 à Saint-Paul-de-Vence) ; festivals (Aix, Avignon, etc.) ; tourisme balnéaire, plus populaire sur le littoral varois, où abondent terrains de camping et colonies de vacances, plus aristocratique dans les Alpes-Maritimes, où se pressent les étrangers. Au total, ce département se place au deuxième rang, après Paris, pour le nombre d’établissements hôteliers. Les équipements nautiques multiplient aménagements et extensions à Cannes, à Saint-Tropez*, à La Ciotat, car le parc national des bateaux de plaisance a sextuplé depuis 1950.
L’évolution démographique
Le symbole de cette réussite touristique est Nice*, élément essentiel de la frange urbanisée azuréenne, l’ancien comptoir massaliote, dont les souverains sardes n’ont pas fait un grand port, est devenu une ville résidentielle à l’échelle internationale. Nice n’est, toutefois, que la deuxième agglomération de la Région, après la métropole marseillaise, avant Toulon*, Avignon* et Aix*. En 1962, les trois agglomérations principales comptaient presque 1 500 000 habitants ; aujourd’hui, elles approchent 2 millions d’habitants (plus de la moitié de la population totale de la Région), et la concentration urbaine s’accélère, plus particulièrement autour de Marseille et de son doublet Aix, grâce à la proximité du complexe industriel de Berre et la mise en place de Fos. Finalement, depuis une décennie, le département des Bouches-du-Rhône a gagné un quart de million d’habitants ; les départements alpins, qui avaient marqué une stabilisation dans l’exode vers 1954, ont ensuite amorcé une reprise, tout en restant nettement les moins peuplées.
La population, répartie de façon assez homogène jusqu’au siècle dernier, a montré une évolution rapide par une croissance supérieure au taux national, par un déséquilibre croissant entre les départements montagnards et le littoral. L’accélération constante est due à l’immigration traditionnelle, à l’afflux des rapatriés, mais également et depuis peu au relèvement des taux de natalité. Ces problèmes démographiques révèlent bien le rôle de terre d’accueil et de creuset de population joué par la Région ; il reste tous les problèmes posés par les décalages entre une frange maritime saturée et un arrière-pays encore replié sur lui-même.
R. D. et R. F.
➙ Aix-en-Provence / Alpes (Hautes-) / Alpes-de-Haute-Provence / Alpes-Maritimes / Arles / Avignon / Bouches-du-Rhône / Camargue / Cannes / Côte d’Azur / Durance / Marseille / Nice / Saint-Tropez / Toulon / Var / Vaucluse.
P. Carrère et R. Dugrand, la Région méditerranéenne (P. U. F., 1960 ; 2e éd., 1967).
