Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

protection électrique (suite)

Critères d’une protection

Pour remplir complètement son rôle, une protection doit être :

• rapide, pour réduire le facteur danger concernant le personnel et éviter une aggravation de l’avarie du matériel qui est à l’origine du défaut ;

• indépendante, le cas échéant, du réseau d’alimentation ;

• autonome, c’est-à-dire ne dépendre que du paramètre qu’elle est chargée de contrôler ;

• sélective, en mettant hors service le seul élément d’un équipement qui est défectueux, de manière à réduire les conséquences de l’incident.


Principales protections utilisées


Protection des machines synchrones

• La protection contre un défaut de masse du stator doit déceler immédiatement une masse dès qu’elle se produit et doit, en outre, limiter le courant de court-circuit qui en résulte à une valeur généralement inférieure à 20 A. La coupure du courant doit intervenir en moins de 2/10 de seconde. On utilise soit un relais à maximum de courant, soit un relais à maximum de tension, insensibilisés par un filtre aux harmonies 3 qui circulent dans la connexion de terre du neutre.

• La protection contre les défauts entre phases est réalisée par une protection différentielle longitudinale. Celle-ci fait appel à trois transformateurs d’intensité qui permettent de limiter le courant différentiel, en cas de défaut franc, à moins de 5 p. 100 du courant nominal de la machine.

• Les protections contre les marches déséquilibrées, contre les courts-circuits entre spires, contre les surélévations de tension, etc., sont des cas d’espèce et ne sont pas systématiquement installées.

• La protection contre les surintensités est réalisée souvent sous la forme d’une image thermique de la machine.


Protection des machines asynchrones

Ces protections peuvent comprendre les mêmes systèmes que ceux qui sont utilisés dans le cas des machines synchrones, mais le moteur asynchrone exige en outre des protections qui lui sont propres.

• La protection contre l’inversion de phase, destinée à éviter la rotation du moteur en sens inverse, est réalisée par un relais à champ tournant.

• La protection contre la coupure de phase est destinée à éviter la marche en monophasé du moteur, celle-ci se traduisant par une surintensité pouvant entraîner la destruction du bobinage statorique. On utilise souvent un relais à champ tournant classique qui a alors une double fonction.


Protection des transformateurs statiques

On distingue deux types de protections :
— celles qui éliminent le transformateur s’il fonctionne dans des conditions anormales, même s’il n’y a pas de défaut ;
— celles qui doivent éliminer sélectivement les défauts internes ou externes dès qu’ils se produisent.

Pour les transformateurs plongés dans l’huile, un défaut interne est généralement accompagné d’un dégagement gazeux qui est détecté par un relais Buchholz ou sa variante, le relais à pression de gaz. La protection de cuve ou de masse est assurée par la mesure du courant circulant dans la connexion reliant la cuve à la terre.

La protection contre une élévation anormale de température s’effectue efficacement par une sonde ou un thermostat.


Protection des batteries de condensateurs

La tension de service des condensateurs conditionne le type de protection.

Pour les batteries à haute et à moyenne tension, on réalise une protection différentielle de tension contre les défauts internes. Les batteries sont séparées en deux moitiés montées chacune en étoile. Les deux neutres sont reliés à travers un relais voltmétrique sensible isolé pour 17 500 V et dont le seuil de fonctionnement est réglable entre 25 et 100 V. La protection des batteries jusqu’à 500 V de tension de service est assurée par 3 fusibles calibrés pour le double de l’intensité normale afin d’être insensibles aux ondes à front raide qui prennent naissance lors des enclenchements ou déclenchements. On contrôle la fusion d’un fusible au moyen de voyants.


Protection d’un réseau de distribution à moyenne tension

Elle est généralement assurée par un relais homopolaire à courant résiduel. Son rôle est de détecter un défaut et d’isoler l’artère sur laquelle il est apparu.

La protection contre les surintensités sera différente suivant que l’on désire se protéger contre les courts-circuits francs dus à des défauts pratiquement sans résistance ohmique, contre des défauts résistants ou contre des surcharges. Les fusibles constituent une des plus anciennes protections sous réserve d’être employés à bon escient. Les circuits sont généralement protégés par des disjoncteurs. Ce sont des interrupteurs à ouverture automatique sous l’action soit d’un relais électromagnétique instantané, soit d’un relais thermique réalisant une véritable temporisation à temps inverse, ou bien encore par la combinaison des deux relais précédents désigné par le terme général de protection magnétothermique. Mais, de plus en plus, on utilise le disjoncteur différentiel, ou à courant résiduel, sensible au courant de défaut lui-même.

E. D.

protection maternelle et infantile

Surveillance médico-sociale préventive de l’ensemble des femmes enceintes et des enfants du premier et du second âge assurée, en France, sous le contrôle du ministère de la Santé publique. La protection maternelle et infantile, organisée en 1945, a été très renforcée ces dernières années par des mesures complémentaires.



La protection de l’enfant à naître et de la mère

On peut dire que cette protection commence dès la visite prénuptiale, le certificat prénuptial n’étant délivré qu’au vu d’un examen radiologique et sérologique ; mais le médecin ne peut qu’informer l’intéressée des résultats et ne peut en aucune manière l’empêcher de se marier.

Ensuite s’organise la protection par les examens médicaux des femmes enceintes. Un premier examen médical prénatal doit avoir lieu avant la fin du troisième mois de la grossesse. Il doit s’attacher à la recherche des facteurs de risques obstétricaux ou médicaux qui peuvent menacer la santé de la mère ou de l’enfant. Un bilan de santé de la future mère doit être établi et comporter le dépistage des états pathologiques susceptibles d’être déterminés ou aggravés par la gestation, ou de compromettre l’évolution de celle-ci (tuberculose, syphilis, diabète, risques d’incompatibilité sanguine fœto-maternelle, etc.). Un examen radiologique pulmonaire est effectué si des indications particulières le justifient. L’examen radioscopique est interdit. S’il s’agit d’une première grossesse, la détermination du groupe sanguin et du facteur Rhésus est obligatoire. Si l’examen de la mère le justifie, il sera procédé à un examen du père. Un deuxième examen pratiqué au cours du sixième mois assure le contrôle de l’évolution de la grossesse et le dépistage des menaces d’accouchement prématuré. Il comporte un examen radiologique pulmonaire. Un troisième examen, dans les quinze premiers jours du huitième mois, et un quatrième dans les quinze premiers jours du neuvième mois sont plus particulièrement orientés vers le dépistage de la toxémie gravidique, ainsi qu’à la prévention des morts fœtales tardives et à l’étude des causes possibles de dystocie.

Au cours de chacun de ces examens médicaux doivent être pratiquées à la fois la prise de poids, la mesure de la tension artérielle ainsi que la recherche de l’albumine.