Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

prophétisme biblique (suite)

 A. Lods, Israël des origines au milieu du viiie siècle avant notre ère (la Renaissance du livre, coll. « Évolution de l’humanité », 1930 ; nouv. éd., A. Michel, 1969) ; les Prophètes d’Israël et les débuts du judaïsme (la Renaissance du livre, coll. « Évolution de l’humanité », 1935 ; nouv. éd., A. Michel, 1969). / J. Chaine, Introduction à la lecture des prophètes (Gabalda, 1933 ; 7e éd., 1946). / P. Volz, Prophetengestalten des Alten Testaments (Stuttgart, 1938). / A. Neher, l’Essence du prophétisme (P. U. F., 1955 ; nouv. éd., Calmann-Lévy, 1972). / A. J. Heschel, The Prophets (New York, 1962). / J. Lindblom, Prophecy in Ancient Israel (Oxford, 1962 ; 2e éd., 1967). / J. Scharbert, Die Propheten Israels (Cologne, 1965-1967 ; 2 vol.). / L. Monloubou, Prophète qui es-tu ? Le prophétisme avant les prophètes (Éd. du Cerf, 1968). / L. Rambot, « Prophétisme » dans Supplément au Dictionnaire de la Bible, fasc. 45 et 46 (Letouzey, 1970-71).

prophylaxie

Partie de l’hygiène qui a pour but de limiter le développement et la diffusion de certaines affections.


Il s’agit habituellement de maladies infectieuses, mais la prophylaxie de certains fléaux sociaux — alcoolisme, maladies mentales — répond aux mêmes règles de lutte individuelle et collective contre la maladie.


La prophylaxie des maladies infectieuses

Le médecin en présence d’une maladie contagieuse doit la déclarer à l’autorité sanitaire, isoler le malade, prescrire la désinfection, parfois une désinsectisation ou une dératisation. Il est nécessaire enfin de protéger l’entourage par la séroprévention, la vaccination, la chimioprophylaxie. Dans un certain nombre de cas, il faut également prévoir une éviction scolaire.

La déclaration des maladies contagieuses au médecin directeur du bureau d’hygiène ou au médecin inspecteur de la Santé est obligatoire ou facultative, selon les cas. La liste des maladies à déclaration obligatoire peut être modifiée (la rage est depuis 1973 à déclaration obligatoire).

L’isolement du malade est nécessaire dans les maladies contagieuses. L’isolement à domicile, difficile à réaliser, ne peut être considéré comme suffisant que pour des infections bénignes.

L’isolement à l’hôpital, voire l’hospitalisation d’office (variole, peste, choléra) est parfois insuffisant, la maladie ayant déjà été transmise. L’isolement ne cesse que lorsque le malade n’est plus contagieux. Mais la réglementation ne concerne que le malade, et non le « porteur sain », dont on sait le rôle dans la propagation des épidémies*. Une surveillance sanitaire, enfin, doit s’exercer vis-à-vis de tous les sujets ayant fait une « maladie quarantenaire » : variole, peste, typhus, choléra.

La désinfection* a pour but la destruction des seuls germes pathogènes. Il peut s’agir de désinfection en cours de maladie ou de désinfection terminale.

La destruction des animaux vecteurs est également importante. La désinsectisation a un intérêt dans la prophylaxie de très nombreuses infections bactériennes ou parasitaires (paludisme, peste, typhus, bilharziose, etc.). Moustiques, mouches, poux, punaises peuvent être détruits par différents insecticides. Le problème est souvent économique en raison des coûts des traitements et de leur nécessaire répétition.

La dératisation, comme la lutte contre punaises et poux, est également liée au contexte socio-économique. D’autres animaux vecteurs peuvent être détruits à titre prophylactique : il en est ainsi en France des renards, dont on sait le rôle dans l’extension actuelle de la rage. Mais la lutte contre de tels vecteurs doit être prudente pour que ne soit pas rompu l’équilibre écologique.

La protection de l’entourage du malade est fondée sur la chimioprophylaxie par les antibiotiques (méningocoque, streptocoque), la séroprévention et la sérovaccination (tétanos), le sérum de convalescent ou les gammaglobulines spécifiques (rougeole, rubéole, coqueluche).

La prophylaxie des maladies infectieuses parasitaires par la chimiothérapie connaît de larges développements : le voyageur peut se prémunir du paludisme grâce aux antimalariques de synthèse, et les diamidines limitent l’extension de la trypanosomiase.

La vaccination* représente en fait, dans un certain nombre de cas, le moyen prophylactique idéal en assurant une protection de qualité grâce à une immunité active durable.

La prophylaxie des maladies infectieuses dans les établissements scolaires repose sur l’éviction, la désinfection, le dépistage. L’éviction scolaire vise le malade, et parfois ses frères et sœurs, durant toute la durée de la contagiosité (celle-ci, pour certaines affections, va en diminuant). Elle ne doit pas être appliquée dans tous les cas et respecte les sujets correctement vaccinés. La désinfection est parfois nécessaire (typhoïde). Le dépistage des porteurs de germes (prélèvement de gorge, coproculture) est fondamental, en particulier dans les crèches. Exceptionnellement, des classes peuvent être licenciées.

De nombreux textes réglementent la lutte anti-infectieuse, en France (1902-1948) et sur le plan international. En France, la lutte anti-infectieuse est coordonnée par le ministère de la Santé sur le plan national. Le préfet, assisté d’un médecin et du conseil départemental d’hygiène, prend les décisions au niveau départemental, et le maire au niveau municipal.

La réglementation sanitaire internationale est fondée sur la convention établie en 1969 (en remplacement de celle de 1951) par l’Organisation mondiale de la santé. Cette organisation, siégeant à Genève, reçoit les notifications épidémiologiques, les transmet aux pays membres et organise la lutte contre les maladies infectieuses quarantenaires. Elle a établi les réglementations en matière de vaccination (variole, choléra, fièvre jaune) pour les voyages internationaux et elle définit les zones dites « infectées » en prescrivant les moyens d’assurer la prophylaxie de l’extension des maladies contagieuses en dehors de ces zones.

D’une manière plus générale, les services médicaux et d’hygiène sont chargés d’assurer au niveau départemental et national la prophylaxie de l’alcoolisme et des maladies mentales.

P. V.

➙ Hygiène.

 G. W. Anderson, M. G. Arnstein et M. R. Lester, Communicable Disease Control (New York, 1941, 4e éd., 1962 ; trad. fr. Prophylaxie des maladies contagieuses, Éd. d’organisation, 1966). / G. Viguier, Hygiène et prophylaxie (Maloine, 1970).