Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

programmation (suite)

Cependant, même considéré comme bien testé, un programme peut encore comporter des erreurs. Il existe toujours des différences entre les conditions des tests et la réalité. Par exemple, les essais ont lieu la plupart du temps avec un nombre réduit d’échantillons de données choisis de façon à simuler tous les cas envisageables. Or, en exploitation réelle, les volumes de données à traiter deviennent beaucoup plus importants, et certains « dimensionnements » (par exemple de zones de cumul) peuvent se révéler insuffisants au bout de plusieurs mois d’exploitation correcte.

Le contrôle de qualité est une opération totalement distincte du test, qui vise seulement à vérifier l’exactitude du programme. Il a pour objet d’examiner si les exigences du demandeur quant à l’utilisation du programme ont été satisfaites. À cette fin, une équipe mixte d’informaticiens spécialisés et de demandeurs contrôle en particulier si :
— l’emploi du programme est aisé et ne nécessite pas de connaissances particulières ;
— la durée et le mode d’exploitation du programme sont compatibles avec la fréquence d’utilisation prévue ;
— le coût d’exploitation du programme est raisonnable, eu égard à l’intérêt qu’il présente.

Si les analyses, notamment l’analyse fonctionnelle, n’ont pas été conduites avec suffisamment de soin, il est fort possible que ce contrôle impose la nécessité de réécrire tout ou partie du programme.

Les programmes-produit (packages)

Lorsqu’une société désire informatiser une activité bien définie, mais que, financièrement, ce travail ne justifie pas la création (ou le gonflement) de son service informatique propre, elle s’adresse à une société de services spécialisée. Or, la programmation est une activité nécessitant l’utilisation de nombreux techniciens, et, par suite, son coût, lorsqu’on la « commande à façon », est nécessairement élevé. D’autre part, pour peu que le produit désiré soit d’une certaine complexité, son délai de réalisation peut être, lui aussi, élevé. Pour pallier ces inconvénients, les sociétés de services en informatique ont développé des produits suffisamment généraux, usuellement dénommés packages, ou programmes-produit, susceptibles de donner satisfaction à toute une classe d’utilisateurs potentiels. Ces packages existent aussi bien dans le domaine de la gestion (paie, comptabilité générale, comptabilité analytique, facturation, gestion du personnel, gestion des stocks, planning, ordonnancement, etc.) que dans celui des applications scientifiques (simulateurs de phénomènes physiques en résistance des matériaux, thermique, hydrodynamique, aérodynamique, etc.).

Du point de vue de l’utilisateur éventuel, un package idéal se présente donc sous la forme d’un programme « tout fait », abondamment documenté et suivi par une équipe d’assistance spécialisée dans les options duquel il n’y a qu’à choisir pour obtenir le programme correspondant à l’application désirée. En pratique, la situation est quelquefois moins simple, et il peut être nécessaire de modifier légèrement le package pour l’adapter aux besoins exprimés. Mais, même dans ce cas, le coût d’adaptation et les délais de réalisation sont sans commune mesure avec ceux qu’aurait nécessités la réalisation complète du programme, ce qui explique l’important développement qu’a pris sur le marché de l’informatique la commercialisation des programmes-produit.


La documentation du programme

Ce travail consiste à :
— établir un « dossier de maintenance du programme », c’est-à-dire à regrouper tous les éléments de documentation précédemment rédigés, à contrôler que toutes les erreurs qui ont été relevées ont bien été corrigées sur ces documents, à établir une édition définitive du texte du programme, à réunir l’ensemble des programmes de test et de leurs résultats, et, finalement, à ordonner ces documents (ce travail, qui conditionne la possibilité de reprise du programme en vue de corrections ou d’extensions, doit être réalisé le plus soigneusement possible) ;
— rédiger un document de synthèse destiné aux utilisateurs comportant en particulier l’énoncé du problème, un descriptif des méthodes utilisées pour le résoudre, la spécification d’utilisation du programme, des exemples de jeux de données et des résultats associés.

Y. D.

➙ Information / Informatique / Langage informatique / Ordinateur.

 P. Naslin, Principes des calculatrices numérales automatiques (Dunod, 1958 ; nouv. éd., 1969). / P. Debraine, Machines de traitement de l’information, circuits et programmes (Masson, 1967-1969 ; 2 vol. parus). / A. Lauret, Principes de programmation des ordinateurs (Masson, 1967 ; nouv. éd., 1969). / D. E. Knuth, The Art of Computer Programming (New York, 1968-1973 ; 3 vol. parus). / J. Dondoux, P. Marano et J. Merlin, Introduction à l’informatique (A. Colin, 1971-72 ; 3 vol.). / F. Veillon et J. M. Cagnat, Cours de programmation en langage PL/ 1 (A. Colin, 1971). / M. Dasse, Analyse informatique, t. I (Masson, 1972). / Initiation à la logique de programmation (la Documentation fr., 1973). / B. Drieux et C. Carrez, les Langages de programmation (P. U. F., 1974).


Quelques structures de données


Structures formelles


La chaîne

On appelle chaîne tout ensemble fini et totalement ordonné d’informations (généralement désignées de façon symbolique par ai, ) muni de la structure induite par la relation d’ordre :
— a1 est le premier élément de la chaîne ;
— pour 1 < k < n, le k-ième élément ak est précédé par l’élément ak–1 et suivi de l’élément ak+1 ;
— an est le dernier élément de la chaîne.

Parmi les opérations que l’on est en droit d’effectuer sur les chaînes figurent en particulier :
— l’accès au k-ième élément de la chaîne pour en consulter (ou en changer) le contenu ;
— l’insertion, à une place précise de la chaîne, d’un nouvel élément : si b est un élément à insérer en k-ième position dans la chaîne des ai, , l’état de celle-ci avant insertion est
a1, ..., ak–1, ak, ak+1, ..., an,
et son état après insertion est
a1, ..., ak–1, b, ak, ak+1, ..., an ;
— la suppression du k-ième élément de la chaîne : l’état de celle-ci avant suppression est
a1, ..., ak–1, ak, ak+1, ..., an,
et son état après suppression est
a1, ..., ak–1, ak+1, ..., an ;
— la comparaison successive de tous les éléments de la chaîne avec une information donnée.