Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

poudres (métallurgie des) (suite)

 R. Kieffer et W. Hotop, Pulvermetallurgie und Sinterwerkstoffe (Berlin, 1943, 2e éd., 1948 ; trad. fr. Métallurgie des poudres, Dunod, 1947) ; Sintereisen und Sinterstahl (Vienne, 1948 ; trad. fr. Fer et aciers frittés, Dunod, 1951). / W. D. Jones, Fundamental Principles of Powder Metallurgy (Londres, 1960). / A. R. Poster, Handbook of Metal Powders (New York, 1966). / J. S. Hirschorn, Introduction to Powder Metallurgy (New York, 1969). / R. Meyer, « Métallurgie des poudres et produits métalliques frittés », dans Métallurgie, t. I (Techniques de l’ingénieur, 1969).

Pouille (la) ou Pouilles (les)

En ital. Puglia, région de l’Italie méridionale ; 19 347 km2.


La Pouille occupe l’extrémité sud-est de la péninsule italienne, baignée par l’Adriatique et la mer Ionienne. L’ancienne Apulie forme le « talon de la botte », dessinant du Fortore au cap Santa Maria di Leuca un étroit quadrilatère de 350 km sur 50 km, simplement coupé par l’éperon du Gargano ; 3,6 millions d’habitants s’y rassemblent dans les cinq provinces (Bari, Brindisi, Foggia, Lecce et Tarente) formant la région.

Du point de vue physique, la Pouille a une originalité certaine. Son relief est marqué par la prédominance des plaines (53,5 p. 100 de la superficie régionale) et des collines (45,2 p. 100), alors que la montagne se réduit à un étroit liséré (1,4 p. 100) peu élevé (1 152 m au point culminant). Il s’agit d’un ensemble essentiellement calcaire, recouvert par endroits par des dépôts argilo-sableux ; il s’ensuit une abondance de formes karstiques. Le climat est méditerranéen, mais la région, du fait de sa situation à l’est de l’Apennin, connaît par rapport au versant tyrrhénien des températures plus élevées et des pluies moindres (souvent moins de 600 mm et même moins de 400 mm à l’est de Foggia). La conséquence des sols perméables et du climat sec est, outre une végétation naturelle rabougrie, une grande pauvreté en eau. Les fleuves sont rares et irréguliers, et les sources insuffisantes ; aussi a-t-on bâti un formidable aqueduc dérivant du fleuve Sele (en Campanie) et qui est, avec ses diverses branches, le plus long du monde (2 670 km).

La combinaison des facteurs physiques permet de dégager cinq régions différentes dans la Pouille. La péninsule du Gargano est un promontoire montagneux (1 056 m au Monte Calvo), calcaire, très boisé, ourlé sur trois côtés par des lagunes. Le Tavoliere, entre l’Apennin et le Gargano, est une vaste plaine aride, la plus grande de l’Italie péninsulaire. Au sud, les Murge sont un plateau calcaire de modeste altitude (de 200 à 600 m), où les eaux s’enfouissent pour resurgir près de la côte dans la Terre de Bari. La péninsule salentine est une terre basse parcourue de chaînes de collines calcaires (les serre) et bordée de zones marécageuses aujourd’hui assainies. Enfin, la plaine de Métaponte et le Tavoliere de Lecce forment la plaine messapienne.

Au total, on devine que les conditions naturelles sont difficiles. Aussi la population connaît-elle depuis longtemps une forte tradition d’émigration. Grâce à une forte natalité (plus de 20 p. 1 000) et une faible mortalité (8 p. 1 000), le croît naturel est sensible. De 1961 à 1971, l’excédent naturel a été de 527 000 unités, mais la région a perdu 385 000 habitants par mouvement migratoire vers les villes du Nord ou Rome. Cela tempère la montée de la population totale et réduit la menace du sous-emploi dans une région où l’économie n’est pas encore en mesure d’absorber tous les excédents de population rurale. En vingt ans, la population active agricole est passée de 58,2 p. 100 de la population active régionale à 37 p. 100 (en 1971).

Malgré ce recul, la Pouille reste d’abord une région d’économie rurale. Le Tavoliere porte des cultures de blé. Dans les Murge, les cultures arbustives l’emportent. La vigne est ici une culture spécialisée pour des vins de table ou de coupage ; la région produit 17 p. 100 du vin italien. Autour de Bari se trouvent les cultures fruitières (coing, figue, amande, etc.) et maraîchères. Comme pour le vin, la Pouille a le premier rang italien pour la production d’olives et d’huile (32 p. 100 du total). Il y a aussi des cultures spécialisées (tabac dans le Salento, agrumes près de Tarente, etc.). La pêche fournit le sixième des prises nationales et la moitié de la production des mollusques (élevage dans le Mare Piccolo de Tarente).

L’industrie a fait de gros progrès. Les ressources du sous-sol sont limitées (carrières, salines de Margherita di Savoia, bauxite de San Giovanni Rotondo), ainsi que les industries traditionnelles (minoteries, huileries, constructions navales et arsenal de Tarente). Le fait novateur a été l’industrialisation du triangle Bari-Brindisi-Tarente grâce à l’action conjointe des groupes industriels privés et de l’État (Istituto per la ricostruzione industriale [IRI], Ente nazionale idrocarburi [ENI]). À Bari, il s’agit d’industries de transformation. À Brindisi, la chimie s’impose. À Tarente, le plus important centre sidérurgique italien a été créé. La région ne retient encore que 3 p. 100 des emplois industriels nationaux, mais les progrès sont nets.

La vie économique est complétée par les activités tertiaires. Le tourisme se développe ; la visite des pittoresques bourgs ruraux de la région des trulli (par exemple Alberobello) est renommée. Mais c’est l’activité commerciale des villes qui est l’essentiel. Foggia (142 000 hab.), débouché agricole du Tavoliere, et Lecce (82 000 hab.), ville universitaire, sont de modestes capitales provinciales. Brindisi (80 000 hab.), ancien port de la « Malle des Indes », a bien décliné, mais retrouve de la vigueur grâce à l’industrie. Il en va de même à Tarente (230 000 hab.) ; ville maritime, elle a été sauvée par les initiatives industrielles de l’État. Quant à Bari (357 000 hab.), c’est la capitale régionale. Grand centre commercial, siège de la foire du Levant, ville universitaire, depuis peu centre industriel, c’est un port d’importance (6 Mt). Troisième ville du Mezzogiorno*, après Naples et Palerme, c’est une agglomération moderne, qui, à l’image de la région, est un trait d’union entre l’Italie et l’Orient ainsi qu’un exemple des progrès du sud de l’Italie.

E. D.

➙ Mezzogiorno.

 O. Baldacci, Puglia (Turin, 1962). / C. Colamonico, Aspetti geografici sulla Puglia (Bari, 1970).