Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

pluie (suite)

D’une façon générale, d’ailleurs, le relief impose les effets classiques de l’exposition et aussi de l’altitude. De ce dernier point de vue, la question qui se pose est celle de savoir jusqu’à quel niveau il accroît l’importance des précipitations. Afin de rester dans un schéma pluviométrique, envisageons le cas des reliefs tropicaux. L’optimum pluviométrique (jusqu’auquel les pluies augmentent et au-delà duquel elles régressent brutalement) est variable selon les lieux, les expositions et les saisons. Les 800 m d’altitude qu’on a assignés à Java, les 700 m attribués aux îles Hawaii sont fort généraux et très problématiques. Il semble qu’aux Antilles les pluies s’accroissent au moins jusqu’à 1 500 m.


Les rythmes

• Rythmes saisonniers. Tout comme les totaux, les rythmes saisonniers résultent des dispositions zonales, auxquelles se surimposent les dispositions azonales. L’esquisse pluviométrique zonale est assez bien respectée, sur certaines longitudes du moins (v. climat), dans les régions chaudes. Aux latitudes tempérées chaudes, le climat « méditerranéen » comporte des pluies d’hiver et de changements de saison, l’été étant sec ; sous les tropiques humides, le climat à deux saisons (climat tropical) offre des pluies d’été, tandis qu’aux très basses latitudes la tendance est à une pluviosité étalée sur l’ensemble de l’année. Quant à l’azonalité, elle intervient non seulement aux latitudes tempérées (tendances océaniques à pluies maximales en hiver et continentales à maximum en été), mais aussi aux latitudes intertropicales. Contrairement au schéma classique qui veut que deux exaltations pluviométriques interviennent sous l’équateur, Manaus et Belém, en Amazonie, n’ont qu’une seule exaltation. Si Cayenne, très proche également de l’équateur, a effectivement deux périodes de pluies, elle enregistre cependant en septembre-octobre une authentique phase de sécheresse qui n’est pas conforme au schéma théorique zonal. Au demeurant, la Guyane française et le bas Niger, qui sont situés à la même latitude équatoriale, ne connaissent absolument pas le même rythme pluviométrique (contrairement aux conséquences de l’idée selon laquelle les pluies équatoriales sont directement liées au mouvement apparent du Soleil).

• Rythmes diurnes. Les rythmes diurnes sont visibles sur les graphiques journaliers de moyennes horaires ou trihoraires de certaines stations tropicales (importance des pluies de l’après-midi en accord avec la thermoconvection, liée elle-même au rythme thermique). Lorsque l’emportent les pluies de perturbations, ces rythmes s’effacent, les effets des perturbations intervenant indépendamment du cycle diurne des températures.

• Arythmie. Il est des années très sèches, qui enregistrent des totaux très inférieurs à la normale, et il en est de très humides, avec des totaux très supérieurs à la normale (à Seyne [Alpes-de-Haute-Provence], sur dix-sept années de relevés, les valeurs extrêmes signalées par Ch.-P. Péguy ont été de 655 et de 1 317 mm). La variabilité interannuelle peut être catastrophique (sécheresses du Nordeste brésilien, du Sahel ouest-africain, de l’Inde du Nord-Ouest). Les moyennes mensuelles peuvent, de même, varier considérablement par rapport à la normale (Port-au-Prince : 199 mm de pluies en février 1925 et 6 mm en février 1926), ainsi que les moyennes quotidiennes. De ce dernier point de vue, les cyclones tropicaux, les averses méditerranéennes sont susceptibles de fournir par 24 heures des abats atteignant et dépassant même le mètre. Ces totaux énormes proviennent de pluies d’intensité exceptionnelle. De forts enregistrements quotidiens résultent aussi de pluies tout simplement ininterrompues. Le 30 septembre 1965, la Bourgogne orientale a reçu environ 100 mm d’eau grâce à un système frontal bloqué sur le pays.


Les mécanismes pluviométriques

Les pluies résultent des différentes formes de l’instabilité atmosphérique et des perturbations concomitantes : d’où une zonation majeure déjà évoquée. Aux latitudes moyennes, les pluies sont dues principalement aux perturbations du front polaire. Aux latitudes « tropicales », en dehors de la phase hivernale, stable, interviennent dans une atmosphère instable, parce que chaude et humide, les perturbations cinématiques, les cyclones tropicaux, la thermoconvection et les effets orographiques. À cela s’ajoutent les circulations méridiennes. Aux latitudes équatoriales prédominent la thermoconvection et l’action de la CIT (convergence intertropicale). Ces modalités zonales, dont l’application saisonnière dépend, au niveau le plus général, du mouvement apparent du Soleil, sont cependant altérées par le jeu de masses d’air conditionnées elles-mêmes par les facteurs géographiques. Il en résulte les différences dans des rythmes pluviométriques de stations situées à la même latitude, rythmes qui devraient être identiques si l’azonalité n’intervenait pas (Cayenne a une forte récession pluviométrique dans le temps où Akassa, à la même latitude, sur le bas Niger, connaît une belle exaltation des pluies).


Conclusion

La pluie résulte de l’arrivée au sol (et sur mer) de l’eau atmosphérique, qui découle de l’évaporation au-dessus des océans, des nappes lacustres, des masses forestières (évapotranspiration), etc. Elle représente un phénomène naturel sur lequel l’homme peut intervenir volontairement (pluie artificielle) ou involontairement par la multiplication des noyaux de condensations en atmosphère polluée, au-dessus des villes par exemple. C’est un facteur fondamental de l’équilibre de la nature et des sociétés humaines.

P. P.

 V. climat.

Plutarque

En gr. Ploutarkhos, écrivain grec (Chéronée, en Boétie, v. 50 apr. J.-C. - id. v. 125).



L’homme

Né dans une famille aisée et de pure race hellénique, il part pour Athènes vers l’âge de vingt ans et y étudie la rhétorique, la philosophie et les sciences. Les années suivantes sont consacrées à des voyages d’affaires ou d’agrément, notamment en Italie. Plutarque revient de bonne heure à Chéronée, où il passe presque toute sa vie et où il compose la plupart de ses ouvrages. Sa sagesse aimable, sa curiosité d’esprit, sa conversation facile lui valent la considération et l’amitié de ses concitoyens. Il vivait encore en l’an 120, mais, après cette date, on perd sa trace.