Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

plancton (suite)

Quant aux dimensions, la classification proposée par J. M. Pérès et L. Devèze (1963), généralement admise dans les milieux océanographiques français, distingue :
— le macroplancton (taille [ou diamètre] supérieure à 5 mm) ;
— le mésoplancton (taille comprise entre 5 et 1 mm) ;
— le microplancton (taille comprise entre 1 mm et 50 µ) ;
— le nanoplancton (taille comprise entre 50 et 5 µ) ;
— l’ultraplancton (taille inférieure à 5 µ).

Macroplancton et mésoplancton comportent uniquement des formes animales (adultes et larvaires). Le microplancton est souvent divisé en deux sous-ensembles (R. S. Wimpenny, 1966) constitués, dans leur grande majorité, le premier (de 1 mm à 500 µ) de formes animales, le second (de 500 à 50 µ) de formes végétales. Abstraction faite de la notion de Protiste, le nanoplancton et l’ultraplancton sont des phytoplanctons. C’est à l’ultraplancton que se rattachent les Bactéries.

On notera, caractéristique importante sous l’angle de l’exploitation, que le plancton comprend :
— des constituants essentiellement animaux au-dessus de 500 µ ;
— des constituants essentiellement végétaux au-dessous de 500 µ.

Des considérations d’ordre physicochimique conduisent à découper les océans en couches horizontales, auxquelles on donne de haut en bas les noms de couches épi-, méso- et bathypélagiques. Les planctons qui en proviennent sont tout naturellement appelés épi-, méso- et bathyplanctons ; d’où une confusion possible entre mésoplancton (plancton de taille moyenne) et mésoplancton (plancton des horizons moyens).

Il est évident qu’en dehors de la zone de pénétration de la lumière il ne peut plus y avoir de phytoplancton, puisque le mécanisme chlorophyllien est annihilé. L’épaisseur de cette zone est de l’ordre d’une cinquantaine de mètres dans nos régions et de l’ordre d’une centaine de mètres en régions tropicales. L’épiplanclon, qui s’y trouve concentré, rassemble donc la totalité du phytoplancton et aussi, pour des raisons trophiques (satisfaction des besoins alimentaires), au moins les neuf dixièmes du zooplancton. Les planctons sous-jacents, méso- et bathyplanctons, sont entièrement animaux et de moins en moins denses au fur et à mesure que l’on s’enfonce. En ce qui concerne la répartition en surface, les planctologistes (ils ne veulent plus être appelés planctonologistes) prennent comme référence la distance à la côte et reconnaissent le plancton néritique et le plancton océanique.
Le plancton néritique, est cantonné dans les eaux côtières (plateau continental). Le méroplancton y est particulièrement bien représenté, en raison de la proximité des fonds et de la richesse habituelle de leurs peuplements en Invertébrés à larves pélagiques. Ce plancton néritique possède un autre trait caractéristique : les grosses fluctuations qualitatives et quantitatives auxquelles il est soumis par suite du caractère saisonnier de la reproduction chez ces mêmes Invertébrés.
Le plancton océanique vit dans les eaux du large. Il est essentiellement composé de formes holoplanctoniques et, par là même, il est beaucoup plus homogène.

La coupure entre plancton néritique et plancton océanique n’est pas absolument tranchée. Il existe, bien entendu, une bande de recouvrement où l’on trouve à la fois des représentants des deux communautés. Cependant, d’une façon générale — et cela est surtout vrai pour le zooplancton —, les formes néritiques entraînées dans le domaine océanique meurent assez rapidement, et, réciproquement, les formes océaniques entraînées dans le domaine néritique parviennent rarement à survivre. Ainsi se trouve maintenue, malgré la continuité apparente du milieu, une double originalité biogéographique.

E. P.

 J. M. Pérès et L. Devèze, Océanographie biologique et biologie marine, t. II : la Vie pélagique (P. U. F., 1963). / J. E. G. Raymont, Plankton and Productivity in the Oceans (Oxford, 1963). / R. S. Wimpenny, The Plankton of the Sea (Londres, 1966). / P. Bougis, Écologie de plancton marin (Masson, 1974 ; 2 vol.).

planète

Corps céleste non lumineux par lui-même qui tourne autour du Soleil et qui, de ce fait, paraît pour un observateur terrestre se déplacer progressivement par rapport aux étoiles, tout en participant en gros au mouvement diurne de la sphère céleste.


On désigne ainsi neuf corps nettement prépondérants actuellement connus et qui gravitent autour du Soleil, à l’exclusion des astéroïdes (petites planètes), des comètes, des poussières interplanétaires et aussi d’engins spatiaux ou de fragments d’engins restés sur des orbites planétaires, qui forment avec eux le système solaire dans son ensemble. Par extension, on appellerait planète tout corps obscur en mouvement orbital autour d’une étoile autre que le Soleil.


Généralités


Orbite

La loi de l’attraction universelle suffit à rendre compte des mouvements des planètes et à prévoir leurs positions ; ces mouvements avaient été définis, avant Newton, sous la forme des lois de Kepler.
1. Les planètes décrivent autour du Soleil des ellipses dont il occupe l’un des foyers.
2. Leur mouvement se fait selon la loi des aires, le rayon vecteur balayant des aires proportionnelles aux temps.
3. Les demi-grands axes a et les périodes de révolution P sont tels que la fraction a3/P2 est constante dans tout le système.

Cette dernière loi n’est pas rigoureuse dans sa formulation courante, la fraction considérée étant, dans la réalité, proportionnelle à la somme des masses du Soleil et de la planète ; la masse de la planète varie de l’une à l’autre, mais en restant très petite devant la première, puisque la masse planétaire la plus forte est celle de Jupiter, qui vaut 1/1 000 de celle du Soleil.

La suite des demi-grands axes forme une progression que l’on peut retrouver à l’aide d’une règle mnémonique appelée à tort loi de Bode, à la condition de compter pour une planète hypothétique l’ensemble des astéroïdes entre Mars et Jupiter avec un demi-grand axe moyen très approché. En prenant pour unité le demi-grand axe de l’orbite terrestre, on ajoute à celui de Mercure, arrondi à 0,4, le produit de 0,3 par 1, 2, 4, etc. On arrive ainsi, à partir de Vénus avec le rang 2, à la formule donnant le demi-grand axe de chacune des planètes :
an = 0,4 + 0,3 . 2n–2.

On n’a jamais réussi à donner un fondement théorique à une telle relation, si séduisant que paraisse le rapprochement, tout au moins jusqu’à Uranus.