Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

photographie aérienne et spatiale (suite)

• La photographie spatiale, qui débuta aux États-Unis en 1946 par des photographies prises à bord d’une fusée V2, est actuellement effectuée à partir des satellites artificiels par trois procédés différents. Dans le premier, les images sont enregistrées automatiquement par une caméra de ciné-télévision et transmises par les procédés vidéo à la Terre : c’est le moyen employé par les satellites météorologiques et par ceux du programme d’étude des ressources terrestres (satellites ERTS). Dans le deuxième procédé, utilisé par exemple par « Lunik III » en 1959 pour photographier la face cachée de la Lune, les photographies étaient prises par des caméras à film de 35 mm, avec des focales de 20 à 50 cm, développées automatiquement, puis transmises à la Terre par un appareil de ciné-télévision à basse fréquence. Enfin, dans le dernier procédé, les photographies sont prises par les astronautes et traitées ensuite à Terre. D’importantes séries ont été faites lors des vols « Mercury », « Gemini » et « Apollo ». Pendant les derniers vols « Apollo » autour de la Lune, des photographies formant une couverture stéréoscopique continue ont été prises.

C. T.

➙ Photogrammétrie / Photo-interprétation.

 R. Chevallier, Photographie aérienne, Panorama intertechnique (Gauthier-Villars, 1965) ; la Photographie aérienne (A. Colin, coll. « U 2 », 1971). / J. Carré, Lecture et exploitation des photographies aériennes (Eyrolles, 1971-72 ; 2 vol.). / H. Bonneval, Photogrammétrie générale (Eyrolles, 1972 ; 4 vol.).

photogravure

Ensemble des procédés qui permettent d’obtenir des clichés d’impression par des moyens photomécaniques.



Introduction

Le travail de photogravure comprend deux étapes successives : d’abord des opérations photographiques, qui, en partant des documents originaux en noir ou en couleurs, donnent des images sur films ; puis des opérations de copie de ces films sur métal et de gravure du métal produisant les clichés. La première étape, photographie de reproduction, est commune à tous les procédés d’impression. La seconde utilise des techniques, des supports différents suivant les procédés, et l’on parle de photogravure typo, de photogravure offset, de photogravure hélio.

Nicéphore Niepce* permit la naissance de la photogravure en découvrant en 1814 la sensibilité à la lumière du bitume de Judée, qui, après exposition, devient insoluble dans l’essence de térébenthine. En 1839, Louis Jacques Mandé Daguerre* perfectionna la photographie et la copie sur métal en utilisant la sensibilité des sels d’argent. En 1851, Firmin Gillot (1820-1872) grava les premiers clichés typographiques en se servant non pas de la photographie, mais de la technique du report lithographique sur métal. Dans le domaine de la photographie de reproduction, Abel Niepce de Saint-Victor (1805-1870) utilisa en 1847 le verre comme support de couche sensible, et, la même année, Louis Menard (1822-1901) employa le collodion, qui, étendu sur verre et sensibilisé par l’utilisateur, est resté pendant de nombreuses années la couche sensible des photographes de photogravure.


Photographie de reproduction

S’ils diffèrent par la taille de ceux des photographes amateurs, les appareils de reproduction des photograveurs sont construits sur le même principe. Une chambre noire à soufflet relie la planchette porte-objectif au corps arrière, sur la paroi duquel se forme, inversée, l’image du sujet, paroi qui reçoit la couche sensible. Le corps avant, ou porte-modèle, est constitué par un panneau recevant les documents opaques ou par un cadre pour les diapositives éclairées par transparence. Ces éléments peuvent se déplacer sur glissières pour la mise en dimension et la mise au point suivant l’échelle de reproduction. Les appareils du type horizontal peuvent atteindre de grandes dimensions. Le modèle courant a pour support un châssis métallique rigide pour éviter toute vibration : c’est le banc de reproduction. Le modèle suspendu a ses éléments accrochés à une poutre au lieu d’être supportés par un banc-glissière ; il peut recevoir des films jusqu’à 120 × 150 cm pour des travaux spéciaux. Dans les chambres-laboratoires, une cloison sépare l’appareil en deux parties dans deux locaux : l’un éclairé, où se trouve le porte-original ; l’autre obscur, où est le corps arrière et où se font les manipulations des couches sensibles. Les appareils verticaux, de faible encombrement, ont un porte-original horizontal, un porte-film vertical et, devant l’objectif, un miroir pour le retournement de l’image. Dans les appareils à film en rouleau, pour les travaux de série, la longueur nécessaire du film est amenée en position ; après la pose, le film insolé est automatiquement coupé. Tous les appareils modernes sont entièrement métalliques. Pour augmenter la vitesse et la précision du travail, ils possèdent de nombreux perfectionnements et dispositifs auxiliaires : mise au point automatique, porte-original pneumatique, jeu de miroirs donnant à la demande image à l’endroit ou image à l’envers, porte-film pivotant et à succion pour maintenir le film bien plan, ergots pour le placement du film en repérage, déplacement des corps par moteurs, commande et interruption automatique de l’obturateur et de l’éclairage, manœuvre du diaphragme, et tout cela par un jeu de boutons avec lampes témoins et cadrans sur un pupitre qui, placé près du corps arrière, constitue un véritable tableau de bord.

Aux anciennes sources d’éclairage, lampes à arc ou lampes à incandescence survoltées, se substituent des nouvelles, plus puissantes, plus régulières et dont la qualité de lumière répond aux exigences de la reproduction des originaux en noir et en couleurs : lampes à vapeur de mercure, tubes flash donnant des éclairs successifs, lampes au xénon, lampes à incandescence quartz-iode, etc.

Le photographe utilise de plus en plus, en dehors des appareils de reproduction, des agrandisseurs, où le travail se fait par projection ; à partir d’un négatif, on obtient un positif agrandi ; certains modèles, transformables pour agrandir jusqu’à vingt fois, sont très utiles pour les impressions de grand format, telles que les affiches. Les agrandisseurs servent aussi aux travaux en couleurs. On utilise également des appareils de copie par contact : tireuses ou châssis pneumatiques.