Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Philippe V (suite)

 A. Rodríguez Villa, Patiño y Campillo (Madrid, 1882). / A. Baudrillart, Philippe V et la Cour de France (Firmin-Didot, 1890-1901 ; 5 vol.). / A. Professione, Giulio Alberoni de 1708 al 1714 (Verona, 1890). / M. R. de Courcy, l’Espagne après la paix d’Utrecht, 1713-1715 (Plon, 1891). / A. Danvila y Burguero, Luisa Isabel de Orléans y Luis I (Madrid, 1902). / A. Mounier, les Faits et la doctrine économique en Espagne sous Philippe V (Impr. Cadoret, Bordeaux, 1919). / Saint-René-Taillandier, la Princesse des Ursins. Une grande dame française à la Cour d’Espagne sous Louis XIV (Hachette, 1926). / H. Bédarida, les Premiers Bourbons de Parme et d’Espagne (Champion, 1929) ; À l’apogée de la puissance bourbonienne. Parme dans la politique française au xviiie s. (Alcan, 1930). / P. Castagnoli, Il Cardinali Giulio Alberoni (Plaisance et Rome 1929-1932 ; 3 vol.). / P. Voltes Bou, El archiduque Carlos de Austria, rey de los catalanes (Barcelone, 1953). / A. Bethencourt Massieu, Patiño en la política internacional de Felipe V (Valladolid, 1954). / V. Bacallar y Sonna, Comentarios de la guerre de España (Madrid, 1957). / J. Mercader y Riba, Felipe V y Catalunya (Barcelone, 1968).

Philippines

État de l’Asie du Sud-Est. Capit. Quezon City.


La géographie

La république des Philippines a 300 000 km2 et une population de l’ordre de 42 millions d’habitants. Le trait le plus marquant de sa personnalité est, peut-être, outre son insularité, d’avoir reçu certains traits essentiels de sa civilisation non de l’Inde (comme les autres États de cette partie du monde) ou de la Chine (comme le Viêt-nam), mais de l’Espagne. Les Philippines furent espagnoles durant trois siècles et demi (de 1521 à 1898). La langue espagnole n’est plus parlée que par une très faible partie de la population, et a été presque éliminée au profit de l’anglais à l’époque américaine (1898-1946), mais elle subsiste dans la nomenclature, dans les prénoms. Surtout l’Espagne a fait des Philippines un pays presque exclusivement catholique (seuls les Moros de Mindanao et de Sulu sont musulmans), et l’Église catholique y a une position très forte : elle dirige en particulier une centaine d’universités, de collèges et de séminaires, y compris la célèbre université de Santo Tomas, fondée en 1611.


Le milieu

Les Philippines sont un archipel de plus de 7 000 îles, véritablement émietté. Les deux îles les plus grandes sont Luçon et Mindanao ; entre les deux, les Visayas comprennent huit îles principales : Mindoro, Masbate, Panay, Negros, Cebu, Bohol, Leyte et Samar ; au sud-ouest, grossièrement parallèles, la longue île de Palauan et les Sulu forment un pont vers le nord de Bornéo. Les îles ayant des formes compliquées et découpées, les côtes ont une extension de 23 000 km ; aucun point n’est à plus de 120 km de la mer.

L’archipel est montagneux. Les plaines sont rares et petites ; elles ont le plus souvent moins de 20 km de large : plaine du Cagayan, plaine de Manille, plaine de Bicol à Luçon, plaine de l’Agusan et plaine de Cotabato à Mindanao. Une dizaine de sommets, par contre, dépassent 2 000 m, et le mont Apo, à Mindanao, atteint 2 954 m. Les principales chaînes sont orientées N.-S. dans le nord de Luçon (sierra de Zambales, Cordillera Central, qui porte les points culminants [2 930 m au mont Pulog], et sierra Madre), N.-O. - S.-E. dans le sud de Luçon et dans les Visayas orientales (Leyte et Samar), et N.-E. - S.-O. dans les Visayas occidentales (Cebu et Negros), à Palauan, dans les Sulu et à Mindanao. Ce relief compliqué résulte d’une structure complexe.

L’archipel est volcanique au sud de la plaine de Manille ; une douzaine de volcans sont actifs au-dessus des fosses marines les plus profondes du monde (– 10 000 m), que les Philippines dominent immédiatement à l’est, cependant qu’à l’ouest elles sont séparées de la péninsule indochinoise par les profondeurs moins accusées de la mer de Chine. L’archipel se rattache aux « guirlandes » de l’Insulinde et notamment à l’« arc interne » volcanique de Java et de Sumatra, mais sa structure est beaucoup plus compliquée. Les principaux volcans dont les laves, surtout acides, ne donnent pas des sols très favorables, sont l’Apo, le Mayon (2 421 m), au très beau cône régulier, et le minuscule mais redoutable Taal, dont la dernière éruption, en 1965, fut particulièrement meurtrière. Ils reposent sur un soubassement de terrains variés fortement plissés au Tertiaire : terrains du « pseudo-socle » de la Sonde (granites secondaires notamment) et surtout terrains tertiaires ; ces derniers sont généralement tendres, de sorte que les plis tertiaires n’ont qu’une faible influence sur les traits essentiels du relief. Ceux-ci résultent de failles très récentes, plio-pléistocènes, qui ont porté des coraux pliocènes à 1 900 m d’altitude dans Luçon et dont la principale est la grande faille méridienne de Luçon, dite « faille des Philippines ». Les coulisses montagneuses sont des horsts, et les principales vallées, des fossés remblayés. Les mouvements tectoniques ne sont, sans doute, pas terminés ; en tout cas, les tremblements de terre sont fréquents.

Les Philippines s’allongent de 5 à 19° de lat. N. : comme la péninsule indochinoise, elles ont, en dépit de cet allongement et du fait de la mousson, un climat, pour l’essentiel, tropical, chaud et humide, avec pluies d’été et sécheresse d’hiver. Mais leur position insulaire à l’extrémité orientale de l’Asie du Sud-Est modifie sensiblement ce tableau. L’amplitude thermique est plus faible que sur le continent (pratiquement nulle, les températures oscillent autour de 27 °C en plaine). Les pluies sont, dans l’ensemble, abondantes, mais le relief est cause de différences importantes : Baguio, dans le sud de la Cordillera Central, reçoit 4 600 mm de pluies (il y est tombé 1 160 mm en 24 heures) ; par contre, la vallée du Cagayan et une partie du sud de Mindanao peuvent recevoir moins de 1 100 mm. Luçon a la plus forte moyenne pluviométrique de l’archipel avec 2 700 mm, contre 2 400 mm pour les Visayas et Mindanao. Plus importante peut-être est la différence des régimes. Les régions occidentales ont un climat tropical à hiver sec et à pluies d’été par mousson (du sud-ouest), avec d’énormes abats sur les versants occidentaux de la sierra de Zambales et de la Cordillera Central ; par contre, les régions orientales de Luçon ont un climat équatorial ou subéquatorial à pluies presque constantes, avec un maximum d’hiver aux pluies torrentielles (nov.-févr.) et un été nettement moins pluvieux qu’à l’ouest ; Cebu n’a qu’une courte saison sèche, de janvier à mars ; l’intérieur de Mindanao a un climat équatorial atténué, les pluies étant peu abondantes sans qu’il y ait de saison sèche. Outre la mousson estivale intervient, en effet, en hiver, l’alizé du nord-est, normal à ces latitudes ; ce vent, issu de l’anticyclone d’Hawaii initialement sec, devient instable dans ses basses couches, au-dessus du Pacifique, et donne de violentes averses d’ascendance sur la sierra Madre, qui a une pente très abrupte à l’est.