Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

pétrole (suite)

société américaine dont les origines remontent à 1889. Après avoir acquis son indépendance en 1911, année de la dissolution de la Standard Oil Company (New Jersey) en vertu de la loi antitrust, elle se spécialise dans le raffinage et la distribution du pétrole jusqu’en 1935. Puis elle étend ses activités à la prospection et à la production de pétrole brut et de gaz. Le champ de ses investigations se situe dans les montagnes Rocheuses, le golfe du Mexique et l’est du Canada. Mais, en 1958, cette affaire s’intéresse aux ressources du Moyen-Orient. Par l’intermédiaire de sa filiale Pan American Petroleum, elle obtient des droits d’exploitation de gisements dans le golfe Persique en accord avec le gouvernement iranien et se place ainsi parmi les grands groupes pétroliers multinationaux.


Texaco Inc.,

société pétrolière américaine, classée parmi les dix premières affaires des États-Unis par le chiffre d’affaires. Créée en 1902, enregistrée dans l’État de Delaware en 1926 sous le nom de Texas Company, qu’elle conserve jusqu’en 1959, elle limite ses activités, les premières années de son existence, au commerce des produits pétroliers : achat, transport, revente. Par la suite, elle s’intéresse à la recherche, à la production, au raffinage et bénéficie de l’expansion que connaissent les grands groupes pétroliers américains. Renforçant sa propre croissance, plusieurs sociétés entrent dans le groupe Texaco entre 1956 et 1964. Ce sont, tour à tour, la Trinidad Oil Company en 1956, la Seabord Oil Company en 1958, la Paragon en 1959, la TXL Oil Corporation et le groupe White Fuel en 1962, enfin la Superior Oil Company of Venezuela en 1964. Aujourd’hui, implanté au Canada, en Amérique latine (Venezuela, Équateur), en Orient (Turquie, Iran, Arabie Saoudite), en Afrique occidentale et en Europe, soit pour l’extraction ou le raffinage, soit pour la distribution des produits, la Texaco fait partie des groupes multinationaux. Les produits raffinés sont distribués sous la marque Caltex. Mais, en 1967, l’association de la Texaco et de la Standard Oil Company (California) dans la filiale commune constituée à parts égales California Texas Oil Corporation-Caltex est dénoncée pour l’ensemble de l’Europe, les deux affaires reprenant leurs intérêts respectifs dans douze pays, dont les pays de la Communauté économique européenne, concernés par cette association. La Texaco est également associée avec la Standard Oil Company (California) dans l’Arabian American Oil Company, dans laquelle chaque groupe détient 30 p. 100 du capital, le groupe Exxon Corporation en possédant également 30 p. 100 et le groupe Mobil Oil 10 p. 100.

J. B.


Géographie économique du pétrole

Le pétrole est utilisé par l’économie moderne depuis à peine plus d’un siècle, depuis le coup de sonde heureux du Colonel Drake à Titusville en 1859. Il est aujourd’hui la première des sources d’énergie : il fournit plus de 40 p. 100 du bilan global. Le tonnage extrait a dépassé 2,8 milliards de tonnes en 1976. Il n’est pas de produit qui ait connu une expansion aussi rapide de son extraction et de ses utilisations.


Conditions de production

La partie la plus délicate de l’opération est la prospection : au début, les forages d’exploration se faisaient à peu près au hasard, si bien que les puits secs étaient très nombreux. La collaboration des géologues permit de repérer les formations et les dispositions de couches favorables. En fait, les indications que l’on peut recueillir en surface sont souvent insuffisantes, surtout lorsqu’on s’intéresse aux structures profondes, ce qui est de plus en plus souvent le cas. Il faut alors se faire une idée de la géologie sous plusieurs kilomètres de terrains. On y parvient par des mesures gravimétriques, par l’étude au magnétomètre du magnétisme terrestre, par la prospection sismique. Les forages qui sont alors entrepris sont suivis en permanence par les géologues, qui tirent des carottes que l’on remonte des indications de plus en plus précises. Parfois, on élargit le champ exploré en recourant aux méthodes de carottage électrique.

Lorsqu’on a découvert une roche-réservoir, il importe d’en évaluer l’importance. Généralement, on ne peut le faire qu’au prix d’un quadrillage de sondages qui précisent l’épaisseur et l’étendue du gisement ainsi que la manière dont le pétrole se trouve disposé dans la roche-magasin : lorsque celui-ci est logé dans les interstices d’un sable, la force capillaire est telle qu’on ne peut en récupérer qu’une faible proportion ; lorsqu’il est inséré dans les cavités et les diaclases d’un calcaire karstifié, le calcul des réserves est plus délicat, mais leur récupération est plus complète.

Les forages d’exploration et ceux d’exploitation posent à peu près les mêmes problèmes. On est parvenu assez vite à des dispositifs rotatifs qui permettent de progresser plus vite que ne le faisaient les systèmes à bélier utilisés à l’origine. Les trépans qui attaquent la roche peuvent être disposés de telle sorte qu’ils découpent ces longues tiges polies que sont les carottes. La circulation liquide alourdie de baryte permet tout à la fois d’évacuer les produits broyés, de refroidir le trépan et d’éviter, grâce au poids de la colonne, un jaillissement incontrôlé dans le cas où l’on trouve un gisement sous pression. L’utilisation de turbines donne des résultats intéressants dans certains cas.

Le prix du forage augmente rapidement avec la profondeur : cela se comprend aisément. Pour changer les outils de taille, au fond, il faut remonter et démonter une colonne de tubes de plus en plus longue. On descend aujourd’hui couramment à 5 000 ou 6 000 m, mais les coûts sont alors très élevés.

On a appris à forer dans des conditions de plus en plus difficiles : on travaille par exemple sous des agglomérations en creusant à l’oblique. Depuis plus d’un demi-siècle, dans la Caspienne, dans la lagune de Maracaibo et au large du Texas et de la Louisiane, on a appris à installer des plates-formes sur des fonds immergés de quelques mètres. On a franchi un seuil lorsqu’on a réalisé les premières îles artificielles : avec elles, toutes les plates-formes continentales deviennent exploitables.