Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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patrons et patronat (suite)

Le Centre chrétien des patrons et dirigeants d’entreprises français (C. F. P. C.)

Le Centre chrétien des patrons et dirigeants d’entreprises français, qui porte le sigle C. F. P. C. (Centre français du patronat chrétien), de l’origine du mouvement, n’est pas un « syndicat » patronal, mais bien plutôt un organe de réflexion et de recherches doctrinales. Ses participants sont des dirigeants d’entreprises résolus à faire face à leurs responsabilités propres dans une optique chrétienne, voulant se pénétrer de la doctrine de l’Église, la faire connaître, en faire progresser l’application par leurs recherches et leurs initiatives.

Le C. F. P. C. groupait en 1969 quelque 2 500 adhérents, 2 000 abonnés libres suivant par ailleurs ses publications, la revue Professions et entreprises en étant la principale. 80 sections interprofessionnelles (regroupées en unions régionales) fédèrent les adhérents au plan local, chaque section ayant à sa tête un conseiller ecclésiastique. Des assises nationales réunissent les adhérents chaque année ; un Conseil national, regroupant les responsables des sections, se réunit aussi chaque année.

Un Bureau national de neuf membres « anime » le mouvement avec un conseiller ecclésiastique national à ses côtés.

Le C. F. P. C. invite ses adhérents à traduire dans le monde du travail la doctrine sociale précisée par les encycliques Mater et Magistra (1961) et Pacem in terris (1963) ainsi que les travaux du deuxième concile du Vatican. « Dans le couple patron-chrétien, c’est le « chrétien » qui se révèle fondamental, le « patron » lui étant soumis » (rapport moral aux assises de Pau en 1958). Il faut, pour le C. F. P. C., faire de l’entreprise une « communauté humaine » par le dialogue et la valorisation de la fonction patronale.

Le C. F. P. C. assure sa part dans la formation professionnelle par son « centre de perfectionnement pour chefs d’entreprises et cadres supérieurs » (E. C. E., École du chef d’entreprise), qui, créé en 1944, avait, en 1968, recyclé déjà quelque 6 600 personnes.

J. L.

Un groupe de doctrine et d’action patronales : « Entreprise et progrès »

L’association « Entreprise et progrès » a été créée après 1968 par un groupe de chefs d’entreprises français qui avaient été déçus par l’évolution du Conseil national du patronat français. Parmi ses promoteurs, on peut citer notamment François Dalle, président-directeur général de l’Oréal, et José Bidegain, délégué général de la Fédération nationale de la chaussure, deux hommes qui entendaient rassembler des chefs d’entreprises préoccupés de rendre celles-ci plus efficaces et plus compétitives.

« Entreprise et progrès » résulte de la fusion de deux mouvements qui avaient vu le jour en mai 1968 : le Centre national des dirigeants d’entreprises (C. N. D. E.) et le Groupe d’études pour la réforme de l’organisation patronale (G. E. R. O. P.), groupes dont, à l’origine, les objectifs se différenciaient d’ailleurs, le premier étant axé surtout sur la modernisation des structures de l’entreprise, le second davantage sur la réforme du syndicalisme patronal. Les deux mouvements critiquaient le C. N. P. F., regrettant notamment qu’il fût un regroupement de syndicats patronaux et non un regroupement direct d’entreprises.

Les animateurs du mouvement semblent issus surtout des industries de consommation et représentent une génération de managers « nouvelle vague », par opposition au patronat de l’industrie lourde (qui fut longtemps l’âme du C. N. P. F.). La conception d’un patronat héréditaire fait chez eux place à celle d’un patronat qui n’est pas forcément patrimonial, (patronat de fonction), cependant que l’information dans l’entreprise, la formation permanente, une participation à tous les niveaux sont appelées de leurs vœux.

Il ne s’agit pas d’une nouvelle « centrale patronale », les dirigeants de « Entreprise et progrès » voulant demeurer au sein du C. N. P. F. et ne pas le concurrencer, certains de ses membres continuant même à occuper des fonctions actives au sein du C. N. P. F.

J. L.

J. L.

➙ Bourgeoisie / Capitalisme / Classe sociale / Direction / Entreprise / Front populaire / Industrialisation / Industrielle (révolution) / Machinisme / Professionnelles (organisations) / Syndicalisme / Travail (droit du).

 C. J. Gignoux, Patrons, soyez des patrons (Flammarion, 1937). / R.-P. Duchemin, l’Organisation syndicale patronale en France (Plon, 1939). / H. W. Ehrmann, Organized Business in France (Princeton, 1957 ; trad. fr. la Politique du patronat français, 1936-1955, A. Colin, 1959). / R. Priouret, les Origines du patronat français (Grasset, 1963). / J. Bassan, les Nouveaux Patrons. Comment l’imagination et l’audace supplantent le capital (Fayard, 1969). / J. Lambert, le Patron : de l’avènement à la contestation (Bloud et Gay, 1969). / H. Hartung, les Princes du management. Le patronat français devant ses responsabilités (Fayard, 1970). / P. Bernoux, les Nouveaux Patrons (Éd. ouvrières, 1974). / B. Brizay, le Patronat. Histoire, structure, stratégie du C. N. P. F. (Éd. du Seuil, 1975). / G. Lefranc, les Organisations patronales en France, du passé au présent (Payot, 1976).

Patton (George Smith)

Général américain (San Gabriel, Californie, 1885 - Heidelberg 1945).


Fils d’un riche avocat de Californie, élève médiocre, mais très sportif, il suit en 1903-04 les cours de l’Institut militaire de Virginie, puis entre à West Point, d’où il sort sous-lieutenant de cavalerie en 1909. Athlète accompli, il prend part aux jeux Olympiques de Stockholm en 1912 et fait en 1913 un stage à l’école militaire française de Joinville. De retour aux États-Unis, il est distingué par le général Pershing*, qui le prend comme aide de camp dans l’expédition qu’il dirige au Mexique en 1916 et le garde à ce poste lorsqu’en 1917 il est mis à la tête du corps expéditionnaire américain en Europe. Très jeune, il fait aux côtés d’un grand chef l’apprentissage de la guerre de coalition. C’est ainsi qu’il assiste à la grande bataille de chars livrée le 20 novembre 1917 par le Royal Tank Corps anglais à Cambrai. Passionné par les blindés, il prend la tête, en 1918, du centre américain d’instruction des chars à Langres. Le 12 septembre, lors de la bataille de Saint-Mihiel, promu lieutenant-colonel, il est chef d’état-major du nouveau Tank Corps américain du général Samuel Rockenbach, qui, pour la première fois, met en ligne 270 chars français Renault (près de la moitié encore sont servis par des équipages français). Enfin, lors de la bataille d’Argonne le 27 septembre 1918, il commande la 304e brigade de chars et est grièvement blessé. Entre les deux guerres, il servira dans diverses affectations aux États-Unis et aux îles Hawaii, et sera diplômé du Army War College en 1932.