Paris (école de) (suite)
Telle est cette première école de Paris, à laquelle on pourrait associer bien d’autres musiciens étrangers ayant vécu à Paris à cette époque, de Stravinski et Prokofiev* à Enesco et Villa-Lobos*. Mais surtout, le terme garde toute son actualité aujourd’hui, et il existe une nouvelle école de Paris, peut-être plus brillante encore que l’ancienne, illustrée par le Grec Yannis Xenakis*, le Yougoslave Ivo Malec, le Bulgare André Boucourechliev* et, parmi les plus jeunes, les Roumains Mihai Mitrea-Celarianu, Costin Miereanu et Horatio Radulescu, les Grecs Georges Couroupos, Kyriacos Sfetsas et Georges Aperghis, les Japonais Tamba Akira et Taïra Yoshihisa, les Vietnamiens Dao et Ton-That-Thiet, la Polonaise Joanna Bruzdowicz, l’Argentin Carlos Roqué Alsina, les Suisses Pierre Mariétan, et Giuseppe Englert, et bien d’autres encore. La présence de ces compositeurs en France résulte d’un choix délibéré : certains de leurs compatriotes ont préféré l’Allemagne, avec laquelle ils se sentaient davantage d’affinités. Qu’il s’agisse de musique postsérielle, aléatoire, électro-acoustique ou stochastique, Paris demeure le carrefour de toutes les libertés et de tous les choix en matière d’art. S’il est trop tôt pour faire un bilan de la production des plus jeunes d’entre ces compositeurs, les aînés sont d’ores et déjà des maîtres reconnus dans le monde entier : la gloire de Xenakis rivalise avec celles de Boulez*, de Berio* ou de Stockhausen*. André Boucourechliev*, l’un des pionniers les plus hardis de la forme ouverte, s’est affirmé comme un poète des sons d’une séduction et d’un raffinement rares dans la série de ses Archipels. Quant à Ivo Malec (né en 1925), c’est un tempérament puissamment lyrique, au rayonnement solaire, qui a enrichi son langage grâce à la maîtrise des moyens électro-acoustiques : il est l’un des membres les plus éminents du G. R. M. (Groupe de recherches musicales de l’O. R. T. F.). Il a été nommé professeur de composition au Conservatoire national supérieur de musique en 1973.
H. H.
➙ Boucourechliev (A.) / Martinů (B.) / Xenakis (Y.).
W. Reich, Alexandre Tcherepnine (Richard-Masse, 1962).