Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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parathyroïdes (suite)

Anatomie

Disposées, d’après les descriptions anatomiques classiques, à la partie postérieure des extrémités supérieures et inférieures des lobes du corps thyroïde, les parathyroïdes sont, en réalité, plus généralement groupées au niveau de la partie inférieure de ces lobes. Parfois, elles ont une situation ectopique et se trouvent dans le corps thyroïde, derrière l’œsophage ou le pédicule carotidien.


Histologie

Les parathyroïdes sont constituées de travées faites de petites cellules peu colorables, dites « principales », et de quelques grandes cellules fortement colorables, dites « oxyphiles ». Les travées sont séparées par des cloisons conjonctives.


Physiologie

Les parathyroïdes sécrètent une hormone*, la parathormone, qui intervient dans le métabolisme phosphocalcique. Celle-ci libère le calcium de l’os en agissant directement ou par l’intermédiaire des ostéoclastes ; elle augmente son absorption intestinale et favorise sa réabsorption par les tubules du rein. Par ce triple mécanisme, elle a tendance à élever la calcémie (taux du calcium dans le sang). L’activité des parathyroïdes est uniquement réglée par le taux de la calcémie (toute hypercalcémie diminuant la sécrétion de la glande, et toute hypocalcémie la stimulant) et ne dépend d’aucun autre organe. L’hypophyse, notamment, n’influence pas leur fonctionnement comme celui des autres glandes endocrines.


Insuffisance des parathyroïdes, ou hypoparathyroïdie

Elle est le plus souvent d’origine inconnue. Rarement, elle peut être la conséquence d’une intervention chirurgicale portant sur la thyroïde ou d’une irradiation de cette glande. Ses manifestations chroniques consistent principalement en lésions de la peau et des phanères, en apparition d’opacités sur le cristallin, en signes d’hyperexcitabilité musculaire (signe de Chvosteck, de Trousseau) et en modifications de l’électromyogramme. Son expression majeure est la crise de tétanie*, l’hypoparathyroïdie n’étant d’ailleurs pas la seule cause de ce syndrome.

Le traitement consiste en l’injection d’urgence de calcium intraveineux dans les formes aiguës (tétanie) et dans l’emploi de vitamine D (calciférol) et d’un régime riche en calcium dans les formes chroniques. Les extraits thyroïdiens, difficiles à préparer, donnent des résultats inconstants.


Excès de fonctionnement des parathyroïdes, ou hyperparathyroïdie


Hyperparathyroïdie primaire

Elle reste à son début latente pendant des années, puis des manifestations très évocatrices surviennent. Les signes osseux, connus depuis longtemps, réalisent le tableau classique de l’ostéite fibro-kystique de Recklinghausen, caractérisée par des douleurs au niveau des os, par des fractures spontanées ou consécutives à un choc minime, plus rarement par des tumeurs osseuses de taille variable. Les signes rénaux sont fréquents et consistent en une polyurie, en une lithiase rénale calcique ou parfois en une néphrocalcinose (dépôts de calcium dans le parenchyme du rein) ; si la maladie n’est pas soignée, des déformations osseuses considérables se constituent, l’insuffisance rénale apparaît et la mort survient dans un état de cachexie.

L’examen radiologique montre une décalcification diffuse du squelette, se traduisant sur les clichés par une transparence osseuse anormale, par un amincissement de la corticale des os longs et parfois par la présence de géodes (cavités).

Le seul traitement possible est de nature chirurgicale. Il consiste dans l’ablation des parathyroïdes et assure la guérison.


Hyperparathyroïdie secondaire

De nombreuses affections qui perturbent le métabolisme phosphocalcique ont pour conséquence un fonctionnement excessif des parathyroïdes, tendant à maintenir dans une étroite limite le taux du calcium dans le sang. Tel est le cas de certaines insuffisances rénales chroniques, de l’ostéomalacie, de quelques formes de rachitisme.

J. P.

 B. Castleman, Tumors of the Parathyroid Glands (Washington, 1952). / G. Rucart, les Parathyroïdes, physiologie et morphologie (Le François, 1953).

parc zoologique

Vaste terrain clos, planté d’une végétation choisie, à l’intérieur duquel est présentée, en vue d’objectifs éducatifs et non commerciaux, dans des installations spécialement aménagées pour assurer la sécurité absolue du public, une collection d’animaux sauvages vivants, identifiés et étiquetés suivant la nomenclature zoologique en vigueur.



Historique

C’est sous la forme de ménageries sacrées qu’on voit apparaître la coutume de garder des animaux sauvages. Chez les Égyptiens, presque tous les animaux connus étaient sacrés : le Serpent, le Taureau, la Vache, entre autres. Chaque ville avait le sien. Tous ces animaux étaient respectés et entretenus dans des ménageries. Quand ils mouraient, leurs funérailles étaient réglées par des lois.

Grands chasseurs, les Égyptiens, avaient dressé des animaux sauvages — Lions, Panthères, Chats et Chiens —, et avaient créé des installations spéciales pour maintenir en captivité et dresser ces animaux. La reine Hatshepsout envoya une expédition sur les côtes de la Somalie (pays de Pount) pour y chercher des animaux rares ainsi que des plantes et des arbres exotiques. Elle fit installer le tout à Thèbes, à côté du temple qu’elle avait construit en l’honneur d’Amon. Les animaux furent logés somptueusement, les arbres et les arbustes plantés dans des bacs creusés dans le roc avec des dispositifs d’arrosage automatique, et c’est ainsi que, quinze siècles avant notre ère, naquit le premier jardin zoologique d’acclimatation.

Alexandre le Grand, passionné d’histoire naturelle, chargea son ancien précepteur Aristote de faire des recherches sur les animaux qu’il collectait au cours de ses voyages et de ses conquêtes : pour la première fois, une collection d’animaux servait à la science.

À Rome, Auguste eut dans ses ménageries 3 500 animaux (Tigres, Lions, Panthères, Guépards et autres Carnivores), et Néron 400 Ours, 300 Lions et des Éléphants. On sait le rôle de ces animaux dans les « jeux du cirque ».

En France, c’est au Moyen Âge que les rois commencèrent à se passionner pour les animaux. Charlemagne reçut comme cadeau du calife de Bagdad Hārūn al-Rachīd un Éléphant, et cet animal fut de toutes les pérégrinations de l’empereur. Il mourut treize ans après son arrivée à la Cour impériale.

Les rois de France installèrent des ménageries à proximité de tous leurs châteaux : au Louvre, à Vincennes, à Amboise, aux Tuileries. La plus célèbre fut celle de Versailles.

En 1662, quand Louis XIV décida d’agrandir et d’embellir le château de Versailles, son premier souci fut d’y construire une ménagerie « pour rendre les plaisirs de Versailles plus vivants et plus variés ». Le Vau fut chargé de la construction. Une fois terminée, cette ménagerie fut rapidement peuplée d’animaux, cadeaux princiers en hommage au roi.