Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

parachutisme (suite)

Les perfectionnements des sièges éjectables en cours de développement visent à leur donner une autonomie de vol leur permettant de ramener leur occupant au-dessus d’une zone amie en cas de conflit, ou d’une zone qui ne soit pas dangereuse pour l’atterrissage par parachute. Il faut alors doter le siège de moyens de propulsion et de sustentation. La propulsion peut être réalisée soit par fusées, soit par turboréacteurs de faible poussée, de l’ordre de quelques centaines de newtons. Quant à la sustentation, elle pourrait être assurée par une voilure souple de faibles dimensions ou par un petit rotor tournant en autorotation.

J. L.


Le parachute en astronautique

Le parachute trouve de nombreux emplois en astronautique. Il assure notamment la récupération partielle ou totale des engins, fusées ou ogives. Au moment de la récupération ou de la séparation de l’ogive scientifique, un petit parachute-frein se déploie ; celui-ci ralentit la charge, puis assure l’extraction d’une grande voilure qui ramène le matériel au sol.

La récupération des véhicules spatiaux s’effectue également par parachute dans sa dernière phase. Dans le programme « Apollo », la capsule qui emmène trois astronautes est ramenée au sol au moyen de trois parachutes de 27 m de diamètre environ.

Avec l’astronautique et l’ère des fusées, le parachute change aussi quelquefois de structure. Sur certains engins soviétiques, il se transforme en une sorte de parasol métallique destiné à ralentir le missile au début de la procédure de récupération. Sur la fusée française « Véronique », il prend la forme de disques métalliques qui commencent à ralentir la pointe récupérable, puis servent à extraire le parachute principal. Mais, véritable association des techniques, il peut aussi prendre la forme d’un ballon : c’est le ballute (contraction de ballon et de parachute), qui doit permettre le sauvetage d’astronautes en difficulté à très haute altitude.

J. P. et J. L.

 J. Pellandini, le Parachute (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1959 ; 2e éd., 1967). / M. Défourneaux, l’Attrait du vide, le parachutisme sportif (Calmann-Lévy, 1967). / M. Prik, Initiation au parachutisme sportif (Bornemann, 1967). / J. Rode, Parachutisme. La technique, l’entraînement la tactique (Laffont, 1977).

paraffine

Mélange d’hydrocarbures lourds de la série CnH2n + 2 qui se présente sous la forme d’un corps solide à la température normale, de couleur blanche et qui tire son nom de son indifférence aux réactions chimiques. (On dit aussi ozokérite, cire de pétrole.)


Par extension, on donne le nom de paraffine à tous les hydrocarbures saturés (CnH2n + 2), subdivisés d’ailleurs en paraffines normales, les atomes de carbone étant alors disposés en chaîne droite, et en isoparaffines, lorsque la chaîne est ramifiée.


Provenance

La paraffine est tirée du pétrole brut comme un sous-produit indésirable qu’il faut éliminer des huiles lubrifiantes. Or, elle possède une valeur intrinsèque et peut être commercialisée pour de multiples usages. Les hydrocarbures constitutifs de la paraffine ont des points d’ébullition qui les font s’intercaler dans toute la gamme distillatoire des huiles de graissage, dont il est impossible de les séparer par simple fractionnement dans une colonne à plateaux. En revanche, la paraffine se solidifiant très facilement, on l’extrait sans peine au cours du raffinage des lubrifiants grâce à l’action combinée du froid et d’un solvant. Dans une première opération, appelée déparaffinage, on obtient un « gatsch », c’est-à-dire une paraffine contenant encore 20 ou 30 p. 100 d’huile ; puis une seconde opération, dite recristallisation, permet d’aboutir aux différents types de paraffine désirés.

• En partant des distillats correspondant aux huiles légères et moyennes, on a la paraffine proprement dite, blanche, légèrement translucide, insipide et inodore, onctueuse au toucher et dont la pureté est caractérisée par le point de fusion, situé entre 48 et 62 °C. Les hydrocarbures qui la composent ont une masse moléculaire comprise entre 320 et 400. La teneur en huile de la paraffine raffinée ne doit pas dépasser 0,5 p. 100, l’aspect étant celui d’une cristallisation en plaques ou en aiguilles. Une qualité commerciale moins pure est constituée par la paraffine « écaille », dont la teneur en huile peut atteindre 3 p. 100.

• En partant, au contraire, des distillats lourds et du bright stock (résidu désasphalté), on prépare les cires microcristallines, dont les cristaux, invisibles à l’œil nu, sont constitués d’hydrocarbures cycliques à masse moléculaire élevée, comprise entre 450 et 1 200. La cire la plus courante, dite « plastique », moitié moins dure que la paraffine, de couleur jaune ou même marron, a un point de fusion de 80 à 90 °C et une teneur en huile inférieure à 3 p. 100. Il existe également des cires dures ou, au contraire, des cires renfermant jusqu’à 20 p. 100 d’huile.


Fabrication

La paraffine brute sortant du déparaffinage contient des impuretés révélées par une couleur insuffisamment blanche et par une odeur désagréable. On la soumet alors à un traitement qui non seulement remédie à ces défauts, mais assure également la stabilité du produit sous l’action ultérieure de la chaleur et de la lumière. L’épuration traditionnelle de la paraffine consiste à fixer les impuretés par réaction chimique avec de l’oléum (H2SO4 fumant), puis à la décolorer par passage sur une argile adsorbante ; les raffineries les plus modernes utilisent maintenant un traitement par hydrogénation catalytique à haute pression qui, entre autres avantages, possède celui d’éviter les problèmes de pollution atmosphérique posés par la destruction des sous-produits du procédé classique : goudrons acides et terres usées.

La paraffine peut être livrée :
— en vrac par wagon ou par camion-citerne ;
— moulée en pains de 5 kg à l’aide de presses ou de machines de moulage continues ;
— en paillettes obtenues avec une écailleuse rotative.