Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

oto-rhino-laryngologie (suite)

La thérapeutique des affections de l’oreille et de ses annexes s’est considérablement transformée ces dernières années. Cela est dû en grande partie à l’usage du microscope opératoire, qui a permis l’avènement de la microchirurgie. Tandis que le traitement des infections de l’oreille n’est que partiellement résolu par l’antibiothérapie, qui évite cependant bien des complications, la chirurgie fonctionnelle de l’oreille permet de conserver ou de rétablir la fonction de l’audition. Elle s’appuie sur une indication plus localisée des lésions, et surtout sur la greffe de tympan et la reconstitution de la chaîne auriculaire, ou tympanoplastie.

C’est cependant dans le domaine de l’otospongiose (v. surdité) que les résultats les plus remarquables peuvent être espérés, allant jusqu’au rétablissement intégral de la fonction dans les meilleurs cas.

Parallèlement, la prothèse auditive, mieux adaptée et plus puissante, permet de récupérer un certain nombre de surdités non accessibles à la clinique.

Enfin l’aide du microscope opératoire permet d’aborder le nerf facial et les nerfs cochléo-vestibulaires à l’intérieur du conduit auditif interne par voie intracrânienne et amène l’otologie aux confins de la neurochirurgie.


La rhinologie

Elle s’intéresse aux maladies du nez et des sinus. Celles-ci sont le plus souvent infectieuses ou tumorales. Leur étude passe en tout cas par l’observation de régions peu accessibles à la vue et nécessite un appareillage particulier, spéculum et éclairage, représenté en pratique par le miroir de Clar.

L’exploration de la fonction olfactive, ou olfactométrie, malgré ses progrès, reste encore limitée dans son application. Un certain nombre d’interventions peuvent être effectuées sur les sinus. L’abord chirurgical s’effectue en règle générale dans le sillon gingivo-jugal antérieur, qui permet d’ouvrir le sinus maxillaire et, à partir de celui-ci, l’ethmoïde et le sphénoïde. La cloison nasale peut être redressée et modelée. Cette voie nasale, à travers la cloison, constitue par ailleurs une voie originale d’approche de la selle turcique, qui contient l’hypophyse. L’intervention ainsi réalisée nécessite en règle générale la collaboration entre oto-rhino-laryngologiste et neurochirurgien.

Enfin, la chirurgie plastique du nez a pris un essor considérable. La rhinoplastie permet de corriger les imperfections constitutionnelles ou traumatiques à ce niveau par modifications des cartilages.


La laryngologie

Elle s’étend non seulement à l’étude du larynx, mais aussi du pharynx et de la cavité buccale en général.

L’examen du larynx est réalisé par laryngoscopie directe au laryngoscope ou par laryngoscopie indirecte au miroir (v. larynx).

Si la tuberculose et la syphilis ne représentent plus aujourd’hui qu’un aspect secondaire de la pathologie laryngologique, les tumeurs malignes constituent le problème essentiel.

La chirurgie de cette région est encore souvent très mutilante. Le larynx doit être enlevé en totalité, et la fonction vocale s’en trouve supprimée. Cette mutilation peut cependant être partiellement palliée par l’acquisition d’une voix œsophagienne par rééducation, entraînée par un orthophoniste. La tendance actuelle s’oriente dans toute la mesure du possible vers une chirurgie plus limitée et partant plus fonctionnelle.

Les techniques spéciales au niveau du larynx sont représentées par le tubage et l’intubation. Les manœuvres permettent de supprimer une obstruction laryngée momentanée due, le plus souvent, à un œdème. Dans les autres cas, la trachéotomie s’impose. Les affections malignes de la langue, de la cavité buccale, des amygdales sont également souvent prises en compte par l’oto-rhino-laryngologiste, qui réalise à ce niveau, et selon les cas, un acte chirurgical ou l’implantation d’aiguille de radium (curiethérapie). Enfin, et plus généralement, l’ensemble de la chirurgie du cou (évidement ganglionnaire, ou curage, traitement des kystes et fistules cervicales, chirurgie de la thyroïde) complète tout naturellement l’extension de ses activités. Un aspect particulier est représenté par l’endoscopie, ou examen des conduits naturels (larynx, trachée, bronches, œsophage), par tubes éclairants, qui constitue une partie importante de l’oto-rhino-laryngologie. Celui-ci conserve en particulier le difficile privilège de l’extraction des corps étrangers des bronches et de l’œsophage ainsi que le traitement des sténoses (rétrécissements) laryngées et œsophagiennes.

Au total, l’oto-rhino-laryngologie constitue une spécialité très diverse, caractérisée actuellement par la recherche d’une chirurgie résolument orientée vers la conservation ou la réhabilitation fonctionnelles. La mise en œuvre de techniques d’études perfectionnées comme l’électronystagmographie, l’électrocochléographie, qui permet une appréciation de la valeur de l’audition chez le nourrisson, représente autant d’éléments d’extension du champ d’action.

J. T.

➙ Audiométrie / Audition / Équilibration / Larynx / Nez / Oreille / Surdité.

 G. Sénéchal et M. Neveu, Éléments d’oto-rhino-laryngologie (Flammarion, 1964). / M. Aubry, P. Pialoux, C. Jost et coll., Chirurgie cervico-faciale et oto-rhino-laryngologie (Masson, 1966). / M. Aubry et P. Pialoux, Progrès en oto-rhino-laryngologie (Flammarion, 1969). / J. Lonley, Concepts in Head and Neck Surgery (Stuttgart, 1970).

Ottawa

Capit. fédérale du Canada*, dans l’Ontario.


Ottawa est située sur un bas plateau sédimentaire (constitué principalement de dolomie d’Oxford et de calcaire d’Ottawa), recouvert d’une pellicule morainique et entaillé par les vallées de l’Outaouais (Ottawa River) et de la rivière Rideau. L’Outaouais n’a pas retrouvé son cours préglaciaire ; aussi son nouveau tracé est-il accidenté d’îles rocheuses (îles Victoria et Lemieux) et de ruptures de pente (rapides Deschênes, Remic et Petite Chaudière et chutes de la Chaudière).