Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

ostréiculture (suite)

Avant d’être commercialisées, les Huîtres sont affinées à l’embouchure d’estuaires comme le Belon ou dans des claires, anciens marais salants particulièrement nombreux à Marennes. Semées à faible densité en claires, elles y améliorent leur condition et peuvent verdir grâce au pigment diffusé par une Diatomée, la Navicule bleue. Elles sont enfin préparées à l’expédition dans des établissements comportant bassins de stockage et de dégorgement où elles rejettent les particules vaseuses qu’elles abriteraient.

Parcs d’élevage et bassins sont soumis au contrôle permanent de la salubrité des eaux et des coquillages qu’atteste la présence, sur chaque colis, d’une étiquette spéciale (décret du 20 août 1939).

L. M.

➙ Huître.

 A. R. Cahn, Oyster Culture in Japan (Tōkyō, 1950). / G. Ranson, les Huîtres. Biologie. Culture (Lechevalier, 1951). / L. Marteil, Écologie des huîtres du Morbihan (Institut des pêches maritimes, 1961). / P. S. Galtsoff, The American Oyster, Crassostrea Virginica (Washington, 1964). / J. Le Dantec, Écologie de l’huître portugaise du bassin d’Arcachon (Institut des pêches maritimes, 1968). / G. C. Matthiessen, A Review of Oyster Culture and the Oyster Industry in North America (Woods Hole, Mass., 1970).

Ostrogoths ou Ostrogots

Ancien peuple germanique, constituant l’une des grandes fractions des Goths.



Origines

« Goths Brillants » ou « Goths de l’Est » selon une glose du Goth Jordanès dont l’interprétation longtemps contestée retrouve aujourd’hui des partisans, les Ostrogoths s’organisent au ive s. en un puissant royaume s’étendant de part et d’autre du Dniepr, englobant sous l’autorité du roi Ermanaric de nombreux Barbares*, Germains, Slaves, Finnois, et assujettissant en outre Sarmates (Roxolans, Iazyges) et Alains iraniens qui nomadisent entre le Caucase, la Caspienne et le Don.

Surpris par l’attaque des Huns*, qui franchissent brusquement le Don vers 375, Ermanaric se suicide ; son successeur Withimer meurt au combat en 375, et son peuple se divise. La majorité des Ostrogoths se soumet aux vainqueurs, qui la conduisent en Pannonie ; elle partage leur errance belliqueuse pendant trois quarts de siècle, tandis que la minorité, préférant la liberté, se partage en deux branches dont la première — sans doute la plus importante — survit en Crimée jusqu’en 1475 et dont la seconde fuit vers l’ouest jusqu’au Danube sous l’autorité du Goth Alatheus et de l’Alain Safrax.

Goths et Ostrogoths

Incontestablement, le peuple des Ostrogoths est issu de celui des Goths, qui, selon les traditions recueillies au vie s. par Cassiodore et Jordanès, serait venu de l’île de Scandza, que l’on peut identifier à la Scanie ou à la Scandinavie, où deux peuples scandinaves portent encore au Moyen Âge des noms proches du leur : les Gutar de l’île de Gotland et les Gőtar du Gőtaland. Ayant migré, des confins de la rive droite de la basse Vistule (fin du ier s. av. J.-C.) en direction des marais du Pripet, un peu avant 150, puis des pays situés au nord-ouest de la mer Noire, où ils se sont implantés vers 230, les Goths, au contact des peuples iraniens de la steppe (Sarmates et Alains), deviennent des nomades semi-cavaliers. Apparemment encore organisés en trois tribus — les Greutungi (« homme des cailloux »), les Tervingi (« hommes des forêts ») et les Visi (« hommes des prairies ») —, les Goths apparaissent finalement divisés pour des raisons inconnues en deux branches : celle des Wisigoths et celle des Ostrogoths, établies respectivement en Dacie et en Pontide.


Établissement des Goths dans l’Empire

Alatheus et Safrax rejoignent les Wisigoths qui ont franchi le Danube en 376, et pénètrent à leur tour dans l’Empire romain ; ils participent victorieusement à la bataille d’Andrinople (378) et reçoivent finalement en 380 l’autorisation de s’établir en Pannonie comme fédérés. Aussi, lorsque les Huns s’installent dans cette région, le Goth Radagaise et ses hommes franchissent-ils le Brenner en 405 ; mais ils sont totalement défaits par Stilicon sur les hauteurs de Fiesole le 23 août 406.

En fait, la puissance des Ostrogoths renaît de la défaite du Campus Mauriacus en 451 et de la mort en 453 d’Attila*, qu’ils ont servi fidèlement. Valamer, descendant d’un frère d’Ermanaric, obtient alors vers 455 de l’empereur Marcien la qualité de fédéré ; lui-même s’établit entre la Leitha et la Rába, et ses frères Vidimer et Thiudimer s’installent respectivement entre la Rába et le lac Balaton et entre ce lac et le Danube. Valamer brise une contre-offensive des fils d’Attila et contraint par la force les Romains à renouveler le foedus et à verser le tribut promis notamment en 461 ; mais il meurt lors d’un combat au cours duquel il chasse de Pannonie en 469 les débris de nombreux peuples germaniques. Vidimer ayant quitté au plus tard en 473 la Pannonie ruinée pour se rendre en Italie, puis en Gaule, où ses forces fusionnent avec celles des Wisigoths, Thiudimer (469-473 ou 474) regroupe alors sous son autorité l’ensemble des Ostrogoths des Balkans et les conduit en Illyricum après avoir brisé sur les rives de la Bolia en 469 une coalition de Suèves, de Ruges et de Gépides.


Théodoric Ier l’Amale et la conquête de l’Italie

Établis toujours comme fédérés en Macédoine en 473, puis en Mésie inférieure en 474 ou en 475, les Ostrogoths menacent en fait la sécurité de l’Empire. Sans doute les empereurs Léon Ier, puis Zénon les utilisent-ils soit pour chasser de Thrace les Ostrogoths de Théodoric le Louche (473-484), soit pour combattre en 485 un usurpateur en Asie Mineure. En fait, leur chef Théodoric Ier l’Amale (473 ou 474-526), fils bâtard de Thiudimer et ancien otage à Constantinople de 461 à 471, veut exploiter l’Empire romain d’Orient au profit de son peuple. Ayant ruiné tout l’Illyricum entre 479 et 483, il assiège Constantinople pour contraindre Zénon à lui abandonner la riche province d’Italie qu’il doit reconquérir aux dépens d’Odoacre.